Qu'est-ce qui pousse l'homme à travailler?
Extrait du document
«
POUR DÉMARRER
Un sujet qui paraît, au premier abord, appeler une réponse évidemment positive, tant pèse depuis toujours l'antique
malédiction : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».
Ne nous demande-t-on pas, en effet, si ce sont bien
les besoins impératifs de survie de l'homme qui conduisent celui-ci, de façon inéluctable, à exercer une activité
pénible ?
CONSEILS PRATIQUES
Un plan dialectique semble s'imposer ici, qui opposera la thèse de la nécessité, au sens le plus terre à terre, à celle
du travail créateur, par lequel l'homme se réalise dans le monde en le modifiant.
C'est dans l'examen détaillé de la
notion de travail que réside donc la clef de ce devoir.
La perspective hégélienne devra être mise ici en relief.
BIBLIOGRAPHIE
HEGEL, La Phénoménologie de l'esprit, tome 1, Aubier.
(Cf.
les analyses du travail.)
MARX, Manuscrits de 1844, Éditions sociales.
I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?
La question posée est celle des mobiles du travail : pour quelles raisons au juste l'homme travaille-t-il, étant
entendu qu'il ne le fait pas nécessairement pour survivre ?
De fait, c'est toute la question de l'homme qu'engage notre sujet, la question de savoir ce qu'il doit à la nature et
ce qu'il doit à lui-même, soit encore à la culture.
En effet, s'il est clair que la satisfaction des besoins détermine l'homme au travail, et le détermine ici naturellement,
il reste évident que le travail est aussi ce par quoi et -dans quoi- l'homme trouve l'occasion de la réalisation de son
humanité.
II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE .
A - LE TRAVAIL COMME MOYEN DE SATISFACTION DES BESOINS NATURELS .
Il est clair que l'homme travaille d'abord pour vivre ou plutôt survivre.
Être vivant, l'homme doit satisfaire des
besoins vitaux, en particulier celui de se nourrir.
Pour cela, s'impose à lui la nécessité de produire, par le travail, les conditions de sa subsistance.
Ainsi va-t-il
s'ingénier à transformer la nature dans un but parfaitement utilitaire, à gagner son salaire, c'est-à-dire le moyen
même d'assurer sa subsistance.
B - LE TRAVAIL COMME LIBÉRATION.
Pourtant, si la nécessité contraint l'homme au travail, celui-ci peut néanmoins être conçu comme le moyen, pour
celui-là, de s'en affranchir.
En effet, en transformant, grâce à la technique et au travail, son environnement, l'homme peut parvenir à maîtriser
les forces de la nature.
Construisant des digues, des ponts, l'homme au travail se libère des contraintes naturelles que lui impose son milieu.
La nécessité de se libérer de la nécessité propre aux lois de la nature, la liberté donc, est ici ce qui incite l'homme
au travail.
C'est dire, par conséquent, que la liberté est bien ce que l'homme peut gagner au travail pourvu que celui-ci ne soit
pas aliénant.
En lui donnant l'occasion de mettre en oeuvre ses facultés intellectuelles, ses compétences physiques, ses
performances individuelles, le travail permet à l'homme de prendre conscience de lui-même, de se réaliser.
Le travail constitue, en effet, le moyen privilégié de l'objectivation de la conscience.
Face au produit de son travail,
l'homme, en s'y reconnaissant, accède à la conscience objective de lui-même.
Prétendre ainsi que le travail libère, c'est se placer dans une perspective proprement humaine, qui consiste à
mettre l'accent sur ce que le travailleur retire de son travail plutôt que sur le produit lui-même de son travail.
Cette prise de position ne va pas de soi, parce qu'après tout le mot « travail » renvoie apparemment de façon.
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