Qu'est-ce qui peut faire du travail un facteur d'exclusion ?
Extrait du document
«
Problématique :
Cette question est problématique: en effet, il semble, à première vue, que le travail, loin d'être un facteur
d'exclusion sociale est, au contraire, source d'intégration dans la société.
Dès lors, ce qui semble poser problème, c'est davantage l'absence de travail que le travail lui-même.
Sans travail,
l'individu se retrouve rapidement confronté à des difficultés (financières mais aussi relationnelles, psychologiques,
sociales...) qui le conduisent à une situation de précarité, laquelle, précisément devient source de marginalisation,
c'est à dire d'exclusion sociale.
Il faut donc comprendre la question sous un double aspect.
Car si l'on s'aperçoit que l'absence de travail pose un
certain nombre de problèmes, comment expliquer que le travail en lui-même puisse être également un facteur
d'exclusion ?
Peut-être le devient-il lorsqu'il est inégalitaire.
Nous pensons évidemment ici au concept marxiste de lutte des
classes.
Proposition de plan :
I/ Le travail permet l'auto réalisation de l'individu
Dans un premier temps, on peut considérer que le travail, dans la mesure ou il est volontaire et rémunéré à l'exacte
mesure des efforts fournis est source d'épanouissement ou en tout cas, d'affirmation de liberté.
Le travail me permet en effet d'être autonome et de m'insérer dans la norme de mon environnement social.
« « Tu travailleras à la sueur de ton front ! » Cette malédiction, Adam la
reçut de la bouche de Jéhovah, et c'est bien ainsi qu'Adam Smith entend le
travail ; quant au « repos » il serait identique à la liberté et au « bonheur ».
C'est le moindre souci de Smith que « dans son état normal de santé, de
force, d'activité, d'habileté, de dextérité », l'individu ait également besoin
d'une quantité normale de travail qui mette fin à son repos.
Il est vrai que la
mesure du travail semble venir de l'extérieur, dictée par les obstacles à
surmonter en fonction du but à atteindre.
Il ne soupçonne pas non plus que le
renversement de ces obstacles constitue en soi une affirmation de liberté ; il
ne voit aucunement la réalisation de soi, l'objectivation du sujet, donc sa
liberté concrète qui s'actualise précisément dans le travail.
Sans doute Smith
a raison lorsqu'il dit que dans ses formes historiques : esclavage, corvée,
salariat, le travail est toujours répulsif, qu'il apparaît toujours comme une «
contrainte extérieure », et qu'en face de lui, le non travail est « liberté » et «
bonheur ».
Cela est doublement vrai pour un travail plein de contradictions,
un travail qui n'a pas encore su créer les conditions objectives et subjectives
(...) qui le rendraient « attractif », propice à l'autoréalisation de l'individu [...]
» Karl MARX, Principes d'une critique de l'économie politique.
Thème : Ce texte répond à la question : « Quel rapport existe-t-il entre le
travail et le bonheur ? »
Thèse : La thèse que défend l'auteur est que le travail doit être, contrairement à ce que pensait l'économiste des
lumières Adam Smith, le lieu de l'épanouissement de l'individu, ce dans quoi il devient lui-même
Argumentation :
1 .
Alors que Smith pense le repos comme l'opposé du travail forcé, c'est-à-dire la liberté et le bonheur, il faut peutêtre considéré que le travail est nécessaire à l'épanouissement de l'homme autant que le repos.
2 .
Si le travail apparaît comme une pure contrainte à Smith c'est que le travail est, dans la forme historique qu'il
prend, effectivement une contrainte.
Mais la liberté n'est pas le contraire du travail et les hommes en
« renversant » cette contrainte pourrait se réapproprier leur liberté.
Cette liberté là, serait chez elle même dans le
travail, parce que le travail lui-même serait la propriété des travailleurs eux-mêmes (pas des « bourgeois » qui
possèdent l'outil de travail et font travailler les autres pour eux).
3 .
Smith a raison, mais sa vérité est partielle et tient pour essentielle une opposition qui n'est qu'historique.
Le
travail n'est pas en soi l'opposé de la liberté et du bonheur, il est dans le contexte de la société bourgeoise et
mercantile.
Une société désaliénée placerait dans le travail même la source de l'émancipation et de l'épanouissement
des travailleurs ; car le travail est la liberté en acte des individus qui l'accomplissent, par lui ils donnent une réalité à.
»
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