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Qu'est-ce qui peut donner un sens au travail ?

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« Le travail est un moyen commun de subvenir à ses besoins propres, tout en agissant dans l'intérêt général de la société : chacun contribue à la construction du monde de tous.

Mais alors, pourquoi le travail a-t-il besoin que nous lui trouvions un sens ? Est-il absurde ? Et enfin de quel sens parle-t-on ? Même si en théorie, le travail possède la définition que nous avons donné plus haut, en pratique, on ne parle plus de travail, mais de labeur.

En effet, le travail comporte l'idée d'un effort à faire.

Etant donner que le travail n'est pas naturel à l'homme, celui-ci l'exerce contraint et forcé ; l'homme doit donc trouver un contrepoids, une raison, un sens, qui lui permette de supporter cette obligation.

C e sens serait donc un point positif et rationnel qui permette à l'homme de ne pas avoir l'impression d'être un esclave ou encore une bête de somme.

L'on pourra alors penser qu'en donnant un sens au travail qu'il exécute pendant 40 années de sa vie, l'homme donne un sens à son existence. I. Le travail est nécessaire. La première chose qui peut donner du sens au travail, est le fait qu'il est nécessaire.

En effet, nous n'avons pas le choix de travailler ou non.

C ar si nous ne travaillons pas, nous nous excluons nous-même de la vie en société, c'est-à-dire de ce pacte que les hommes ont passés entre eux pour sortir de l'état de nature et s'organiser ensemble.

Sans travail, il n'y a pas d'échange avec autrui (ou moins), nous n'avons pas non plus de responsabilités sociétaires, ainsi, nous sommes comme un membre défectueux du tout : une pièce inutile.

Mais il est difficile de vivre et de travailler avec une telle idée de nécessité, car alors nous ne sommes pas libre.

C omment vivre avec cette conviction d'être prisonnier du travail ? Il nous faut donc, au sein de cette nécessité, trouver un autre sens au travail qui nous permette de penser que le travail vaut la peine qu'il nécessite. II. La recherche d'un intérêt personnel. Durkheim, dans De la division du travail, explique que c'est en tant que l'homme est responsable de sa tâche particulière, qu'il s'individualise dans le tout.

Le travail permet à l'homme d'affirmer sa personnalité, car c'est en tant qu'il a une tâche propre, que l'homme s'autonomise au sein du tout dans lequel il est un anonyme.

A insi, grâce au travail, il est reconnu comme étant un individu particulier.

Le travail permettant cette reconnaissance, prend tout son sens et sa raison d'être.

D'ailleurs, non seulement il prend tout son sens pour l'individu, mais aussi pour le groupe ‘société'. D U R K H E I M a voulu montrer que la division du travail est l'institution la plus propre à créer entre les hommes un sentiment de solidarité; c'est vrai en un sens : le travailleur n'ignore pas que le produit de son travail sera utile à d'autres, ni non plus que les travailleurs dépendent les uns des autres ; de là naissent les devoirs professionnels, le goût du travail bien fait, les institutions mutualistes. En effet chaque partie s'épanouissant, engendre un épanouissement du tout.

M ais alors, si l'épanouissement est tel, comment se fait-il que les loisirs, c'est-à-dire le temps hors travail soit autant rechercher ? Durkheim: Nous sommes ainsi conduits à nous demander si la division du travail ne jouerait pas le même rôle dans des groupes plus étendus, si, dans les sociétés contemporaines où elle a pris le développement que nous savons, elle n'aurait pas pour fonction d'intégrer le corps social, d'en assurer l'unité.

Il est très légitime de supposer que les faits que nous venons d'observer se reproduisent ici, mais avec plus d'ampleur ; que ces grandes sociétés politiques ne peuvent, elles aussi, se maintenir en équilibre que grâce à la spécialisation des tâches ; que la division du travail est la source, sinon unique, du moins principale de la solidarité sociale.

C 'est déjà à ce point de vue que s'était placé C omte.

De tous les sociologues, à notre connaissance, il est le premier qui ait signalé dans la division du travail autre chose qu'un phénomène purement économique.

Il y a vu la condition la plus essentielle de la vie sociale pourvu qu'on la conçoive dans toute son étendue rationnelle, c'est-à-dire qu'on l'applique à l'ensemble de toutes nos diverses opérations quelconques, au lieu de la borner, comme il est trop ordinaire, à de simples usages matériels C onsidérée sous cet aspect, dit-il, elle conduit immédiatement à regarder non seulement les individus et les classes, mais aussi, à beaucoup d'égards, les différents peuples comme participant à la fois, suivant un mode propre et un degré spécial, exactement déterminé, à une oeuvre immense et commune dont l'inévitable développement graduel lie d'ailleurs aussi les coopérateurs actuels à la série de leurs prédécesseurs quelconques et même à la série de leurs divers successeurs.

C'est donc la répartition continue des différents travaux humains qui constitue principalement la solidarité sociale et qui devient la cause élémentaire de l'étendue et de la complication croissante de l'organisme social « [A . C omte, C ours de philosophie positive, IV , 425.]. Si cette hypothèse était démontrée, la division du travail jouerait un rôle beaucoup plus important que celui qu'on lui attribue d'ordinaire.

Elle ne servirait pas seulement à doter nos sociétés d'un luxe, enviable peut-être, mais superflu ; elle serait une condition de leur existence.

C 'est par elle, ou du moins c'est surtout par elle, que serait assurée leur cohésion ; c'est elle qui déterminerait les traits essentiels de leur constitution.

P ar cela même, et quoique nous ne soyons pas encore en état de résoudre la question avec rigueur, on peut cependant entrevoir dès maintenant que, si telle est réellement la fonction de la division du travail, elle doit avoir un caractère moral, car les besoins d'ordre, d'harmonie, de solidarité sociale passent généralement pour être moraux. A vez-vous compris l'essentiel ? 1 La division du travail peut-elle diviser la société ? 2 En quoi la division du travail peut-elle être un facteur de luxe ? 3 La division du travail entraîne-t-elle des conséquences morales ? Réponses: 1 - Non.

Avec d'autres penseurs, Durkheim soutient que la division du travail est un facteur de cohésion sociale. 2 - Une société plus complexe et développée produit chaque jour des besoins nouveaux plus ou moins superflus. 3 - Oui, car en assurant la cohésion, elle est constitutive de l'identité sociale : elle répond aux besoins d'ordre, d'harmonie et de solidarité de l'humanité. III. Une possibilité d'évasion. Miklos Haraszti explique que pour donner un sens à leur travail, les ouvriers fabriquaient eux-mêmes, avec les outils et les matières de leur emploi, des objets pour eux.

A insi, c'est en détournant l'objet de leur supplice (leur travail) et en créant, qu'ils réussissent à supporter leurs conditions.

C ela s'appelle ‘faire une perruque', c'est-à-dire travailler pour soi pendant son temps de travail.

L'auteur écrit : « La perruque des salariés au pièces est un but en soi », ainsi l'on comprend que l'évasion et la liberté se trouve au sein même de la nécessité.

Le travail offre, par des moyens détournés, la possibilité aux travailleurs de s'échapper quelques instants de leurs conditions presque servile face à la nécessité du travail.

C e dernier prend alors tout son sens. Conclusion : Le travail oppresse l'homme.

Il faut donc lui trouver une raison d'être, un sens rationnel qui permette à l'homme de continuer à vivre librement tout en travaillant par nécessité. Le travail est nécessaire, tout d'abord pour survivre (acquérir de l'argent pour subvenir à ses besoins), mais aussi pour être accepter et avoir une validité dans le groupe sociétaire C e qui donne son sens au travail, c'est aussi le développement et la reconnaissance personnelle qu'il permet à l'individu d'acquérir au sain du groupe collectif qu'est la société. Enfin, le travail ne serait pas supportable sans le contrepoids du loisir, aussi est-ce l'antithèse du travail qui permet à ce dernier de prendre son sens : au sein même du travail le salarié peut dégager un temps pour lui, pour s'évader.. »

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