Qu’est-ce qui garantit la vérité de la connaissance scientifique ?
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Sujet=Qu'est-ce qui garantit la vérité de la connaissance scientifique ?
Corrigés=" Garantir " ne peut être pris ici au sens de la garantie commerciale contre les malfaçons ou les défauts de
fabrication (procédé marchand dont la source est juridique : il s'agit de protéger le consommateur et particulièrement son
droit de propriété.
La garantie ne peut non plus être entendue au sens financier, comme assurance, cautionnement, aval
bancaire ou nantissement (gage ou antichrèse).
Ici, la garantie s'entend au sens assez général de ce qui assure, certifie,
la vérité de quelque chose (le mot est d'origine germanique et a la même racine que Wahrheit, vérité en allemand ; cf.
l'anglais warrant).
Donc la question posée demande de déterminer ce qui peut assurer, rendre certain, de la vérité des
connaissances scientifiques.
Cela précisée, la question posée peut paraître surprenante dans la mesure où la science peut être elle-même comprise
comme une procédure permanente de garantie des propositions et des jugements qu'elle affirme.
Aussi, s'efforcer de
répondre à une telle question consisterait, semble-t-il, à décrire les procédures de validation internes à l'activité et à la
recherche scientifique.
Cependant, la question posée suggère une difficulté.
Précisément, ces procédures ont-elles à leur tour des procédures de
garantie ? Car un procédé destiné à vérifier la valeur de vérité d'une assertion doit être lui-même garanti, soit en se
justifiant lui-même, soit en étant justifié et garanti par un autre procédé ; mais, dans ce dernier cas, la question se pose
de savoir si cette autre procédure peut se justifier elle-même ou si elle recourt, elle aussi, à une autre procédure, et ainsi
de suite.
Ainsi, la question se pose : jusqu'où peut-on remonter en amont dans les procédures de vérification ? Jusqu'où
doit-on le faire ? Peut-on tout démontrer ?
Dans la mesure où la connaissance scientifique est une activité qui utilise des axiomes, des principes, des postulats, des
théorèmes et des théories, des procédures expérimentales, des protocoles, l'exploration et la résolution de cette question
peuvent examiner chacun de ces niveaux et demander à chaque fois quels sont les procédés de vérification, s'ils sont
autonomes, c'est-à-dire autodémonstratifs, s'ils se garantissent eux-mêmes, ou bien s'ils recourent à d'autres procédés
implicites ou considérés comme déjà acquis et donc déjà vérifiés ?
Ainsi on peut distinguer un plan fondamental : celui la logique et celui de la métaphysique (la science postule la rationalité
du réel ; la perception est présupposée stable et adéquate ; le postulat du déterminisme : les mêmes causes produisent
les mêmes effets).
Il se pourrait qu'on y trouve des principes irréductibles, insusceptibles d'être eux-mêmes garantis : il
s'agit d'un niveau pour ainsi dire axiomatique.
Il est possible de discerner un plan empirique ou expérimental : que vaut, quant à sa valeur de garantie, la possibilité de
répéter les expériences et de parvenir à des résultats identiques à chaque fois ? La répétition et la concordance sont-ils
des critères de validation et de vérité suffisants ? D'autre part, est-ce que l'effet d'intelligibilité est un critère de vérité ?
Une science est-elle plus vraie lorsqu'elle explique plus, c'est-à-dire donne une représentation cohérente et ordonnée d'un
plus grand nombre de phénomènes ? La cohérence de cette théorie avec d'autres, qui traitent d'aspects ou de
phénomènes naturels proches du phénomène étudié, est-elle un tel critère ?
Est-ce également le cas de l'efficacité ? Une théorie peut être 'vérifiée' par les effets réels qu'elle permet.
Mais le
fonctionnel (c'est-à-dire la capacité d'agir sur la réalité concrète) est-il équivalent au vrai ? Si cela ne suffit pas à valider la
vérité des théories scientifiques, du moins cela fournit un indice de leur vérité : jusqu'à quel point ?
La question, enfin, se pose aussi non plus absolument mais relativement ; qu'est-ce qui 'nous' garantit la vérité de la
connaissance scientifique, nous compris comme non versés dans les sciences ? Excepté l'efficacité concrète de ces
connaissances (preuve assurément insuffisante), rien d'autre, apparemment, que la confiance dans la communauté
scientifique.
La question devient alors politique.
Est-elle soluble et de quelle manière ?
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Le conflit comme mode de garantie
La bonne foie est requise mais elle ne peut être vérifiée ; d'où la nécessité de répéter précisément le protocole
d'expérience ; structure juridique ou même judiciaire de la science.
L'histoire des sciences est une épistémodicée.
Une série d'hypothèses biologiques peut être partiellement validée par les résultats médicaux qu'elle produit, sans qu'on
sache si le résultat est obtenu seulement par les actions, les substances utilisées, et les soins prodigués.
Directement, nous ne pouvons pas vérifier cette connaissance.
Mais indirectement, nous, en tant que communauté
politique organisée, pouvons créer les conditions politiques pour que la communauté scientifique puisse se réguler ellemême, c'est-à-dire fabriquer ses propres procédures de critiques et de validation.
Par exemple, en favorisant l'existence
de laboratoires indépendants aussi bien politiquement que financièrement et capables de refaire les expériences faites et
publiées par un autre laboratoire (avec la contrainte de rendre public le protocole expérimental suivi afin de permettre la
reproduction de l'expérience).
Ainsi, les garanties externes peuvent s'ajouter aux garanties internes (les procédures de
validation propres à la recherche scientifique)..
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