Qu'est-ce qu'être malade ?
Extrait du document
«
introduction
Parfois je suis malade et je le sais.
Mais je ne suis jamais sûr d'être en bonne santé.
Hormis les états aigus où la
maladie se distingue aisément de la santé, la frontière entre l'une et l'autre paraît indécise.
Qu'est-ce qu'être malade
?
1) approche subjective (le point de vue du malade)
a) Exposition.
• Je me juge malade lorsque «je ne me sens pas bien » ou que je souffre, ce qui signifie que je prends conscience :
- d'une gêne qui ne me permet plus de vaquer à mes occupations habituelles ;
- d'une menace pour ma vie.
• Dans la maladie je ne me perçois donc pas comme «dans mon état normal».
Je me sens «autre» et prends
conscience de mon corps et de ses limites que j'oublie dans l'état de santé.
b) Insuffisance de cette conception.
• Le point de vue du malade ne coïncide pas nécessairement avec celui du médecin :
- On peut être gravement malade sans en être immédiatement conscient (ex.
un sujet peut être atteint d'un cancer
au premier stade n'entraînant ni douleur ni incapacité, et, donc l'ignorer.
Et si ce sujet meurt d'autre chose
(accident) il aura souffert d'une maladie sans pourtant s'être senti malade.
Ainsi peut-il y avoir maladie sans
malade.) - Inversement, l'on peut se sentir malade, et ne souffrir d'aucune affection.
• Ce ne sont donc ni la douleur ni la capacité fonctionnelle qui, en dernière analyse, font la maladie, mais un
désordre physiologique ou une altération anatomique.
Il revient donc au physiologiste de définir la maladie, de
trouver, s'il est possible, des critères objectifs pour la distinguer de la santé.
2) approche objective (le point de vue du physiologiste)
Quelques positions :
a) La médecine-traditionnelle voyait dans la vie et la mort, dans la santé et la maladie, la lutte de deux agents
antagonistes (que ce soit, comme dans la pathologie humorale de Galien, le sujet qui cause sa maladie et en
détermine la nature, ou bien que, avec Paracelse, ce soient les maladies, conçues comme des entités autonomes,
qui conditionnent le patient).
La maladie différait donc qualitativement de la santé.
b) Pour A.
Comte, en revanche, la maladie se ramène à un changement quantitatif (par excès ou défaut) des
stimulants nécessaires à l'entretien de la santé.
Il y a donc identité des phénomènes pathologiques et des
phénomènes physiologiques correspondants.
c) Cl.
Bernard et la négation de la maladie.
• Développant la thèse d'A.
Comte, Cl.
Bernard affirme que « la santé et la maladie ne sont pas deux modes
différant essentiellement, comme ont pu le croire les anciens médecins », mais qu'il y a identité des processus
pathologiques et physiologiques.
La maladie correspond à une fonction normale.
On ne peut la concevoir comme un
dérangement du mécanisme fonctionnel qu'en tant qu'elle est une expression exagérée, diminuée ou annulée de
cette fonction.
Entre la santé et la maladie, il n'y a «que des différences de degré : l'exagération, la disproportion,
la disharmonie des phénomènes normaux constitue l'état maladif».
Et «la santé et la maladie ne sont que des
expressions différentes d'une même loi».
Ainsi Cl.
Bernard s'oppose-t-il à toute conception ontologique de la maladie.
Les mots santé et maladie sont arbitraires.
Il n'y a pas de spécificité des maladies : ces dernières n'existent pas, ce
ne sont que des mots nous servant à classer les phénomènes pathologiques.
« Diathèses et maladies sont de
simples créations de l'esprit, des mots sous lesquels nous réunissons un certain ensemble de phénomènes,
concomitants ou successifs.
»
• Critique.
- S'il y a continuité entre la maladie et la santé, il n'existe pas d'état normal ou pathologique complet.
On peut donc
aussi bien en conclure qu'il n'y a que des malades ou qu'il n'y a pas de malades.
- La thèse de Cl.
Bernard ne saurait valoir que dans certains cas limités.
On ne peut en effet maintenir la thèse de
la continuité de l'état normal et de l'état pathologique dans les cas de maladies infectieuses ou d'origine
traumatique.
d) R.
Leriche et la maladie comme désordre physiologique.
Selon R.
Leriche, il convient de retrouver la maladie de
l'homme malade qui n'est pas la maladie anatomique du médecin.
«La lésion ne suffit peut-être pas à faire la maladie
clinique, la maladie du malade.
» Le malade est ainsi non une entité d'anatomiste, mais de physiologiste, car ce
malade est moins l'individu conscient de ses fonctions organiques que l'organisme en action.
Dès lors la maladie
apparaît comme « un désordre physiologique » qui est en fait «une nouveauté physiologique».
«La maladie ne nous
apparaît plus comme un parasite vivant sur l'homme et vivant de l'homme qu'elle épuise.
Nous y voyons, la
conséquence d'une déviation, initialement minime, de l'ordre physiologique.
Elle est, en somme, un ordre
physiologique nouveau, auquel la thérapeutique doit avoir pour but d'adapter l'homme malade.» Dans cette
perspective la douleur ne signale pas la maladie, elle est « un fait de maladie », elle est maladie.
e) K.
Goldstein et la
maladie comme comportement catastrophique..
»
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