Qu'est-ce que l'Etat ?
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PREMIERE CORRECTION
Définition des termes du sujet:
ÉTAT:
1) Avec une minuscule, manière d'être, disposition (un état d'esprit).
2) Avec une majuscule, un ensemble d'individus soumis à une même autorité politique, ou plus précisément cette
autorité politique elle-même.
L'État c'est le gouvernement et l'ensemble des structures par lesquelles il manifeste
son autorité.
3) État de droit: tout État qui s'applique à respecter la personne et à garantir les libertés individuelles.
4) Raison d'État: motif d'intérêt public invoqué par l'État pour justifier une action contraire à la loi ou à la morale.
A.
Nation, patrie, État
Tandis que la nation est une communauté vivante, résultant de l'histoire, reconnue et aimée – sous le nom de patrie
– par chacun de ses membres, l'État désigne une communauté juridique, c'est-à-dire un ensemble d'individus soumis
à une même législation, à une même autorité politique.
Plus précisément, l'État désigne cette autorité elle-même.
L'État, c'est le gouvernement et l'ensemble des structures par lesquelles il manifeste son autorité.
Un État peut
réunir plusieurs nations (comme autrefois l'État autrichien des Habsbourg).
Une nation peut, comme la Pologne jadis,
être partagée entre plusieurs États.
B.
Les fonctions de l'État
• Les fonctions les plus essentielles et les plus anciennes de l'État sont les fonctions de défense nationale, les
fonctions de police et de justice.
Les transports, les services sociaux, l'éducation appartiennent parfois au secteur
privé, mais l'État peut aussi les assurer.
Par exemple, l'enseignement public en France, qui existe à côté d'un
enseignement « privé », a pour mission de proposer à tous une éducation gratuite et « laïque », c'est-à-dire
convenant à l'ensemble des citoyens, quelle que soit leur appartenance religieuse.
• Quel est le fondement de l'autorité de l'État ? Sur ce problème, on peut distinguer trois réponses, qui
correspondent chacune à une doctrine politique particulière : l'absolutisme, l'anarchisme et la démocratie.
Il ne faut pas assimiler le terme d'État à celui du Gouvernement.
L'État n'est pas ce groupe d'hommes d'un moment,
qui change selon que l'opinion publique change.
Le terme d'État renferme une notion de continuité, et les fonctions
qu'il se propose d'accomplir restent par-delà les changements gouvernementaux.
En effet, l'État a une mission
politique à remplir, celle de diriger le peuple, mais non seulement il prend un caractère de domination, mais il se
propose aussi de gérer les affaires publiques.
Mais le but final recherché par l'État est celui de l'épanouissement de
l'individu.
Après avoir réuni les principales fonctions de l'État, il serait intéressant d'en souligner les conséquences et certains
dangers dénoncés par l'anarchisme.
Mais tout d'abord cernons concrètement la notion d'État.
L'État renferme une donnée d'ordre géographique; en
effet, il n'étend son pouvoir que dans certaines limites précises, un territoire aux frontières bien déterminées, et
indépendant des autres nations.
L'État comporte aussi une donnée d'ordre psychologique : la Nation, qui est la
réunion d'un nombre d'individus décidés à vivre ensemble, parce que mûs par les mêmes aspirations, les mêmes
coutumes, la même culture...
La première fonction que se propose l'État est celle de guider le peuple, de préserver ses frontières, et l'unité de son
territoire.
Il peut dans ce but revêtir plusieurs formes, telles que la centralisation, où le pouvoir est à ce moment
assujetti à un petit groupe sans possibilité d'agrandir et d'étaler la charge des responsabilités, ou bien le fédéralisme
que tout le monde reconnaît comme la conciliation entre l'unité d'une nation et sa
diversité.
Diversité intérieure souvent amenée par des luttes de minorités, de dialectes, ou d'usages...
Deux
ensembles représentatifs de cette conciliation, la Suisse, les États-unis.
L'État est par conséquent le représentant
du peuple, son élite qui défend ses intérêts, tout en le dirigeant.
L'État se propose donc de gérer les affaires publiques.
Et de plus en plus il se veut minutieux et développe tout un
système administratif qui ordonne et observe tout acte individuel ou collectif.
Si le paysan du XVIIIe siècle a
souvent passé sa vie sans connaître ce sentiment de dépendance, aujourd'hui ces scrupules de détail, et le souci
de ne rien laisser au hasard pèsent sur l'homme, telle une oppression.
Pourtant l'État augmente sans cesse le
nombre de ses fonctionnaires chargés d'appliquer et de vérifier le bon fonctionnement de ces rouages immuables,
admirablement compliqués.
En fait, même si l'État a la mainmise sur le peuple, il est aussi esclave de ce peuple.
Malgré sa domination, son
pouvoir de décision, l'État reste sous le joug des principes qu'il s'est lui-même imposés, c'est-à-dire qu'il ne peut ni
reculer, ni dévier des buts qu'il s'est proposés.
Et ici rappelons-nous Platon, qui voyait l'État comme subissant les
fluctuations de la foule, agissant en fonction de ces mouvements de masse, au lieu que la cité soit gérée par des
sages, ceux qui connaissent les intérêts supérieurs, parce qu'ils perçoivent un monde objectif.
Et la notion de justice vient à point pour donner une couleur morale à l'État.
Comme nous l'avons déjà énoncé, l'État
se propose des buts qu'il doit atteindre coûte que coûte.
L'État en fait fabrique sa morale, se justifie, mais ne recule.
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