Aide en Philo

Qu'est-ce que le courage ?

Extrait du document

.. Si nous n'avions pas médité longuement sur la grandeur de cette vertu, nous ne serions pas entraînés aux efforts quelle exige. B. On ne peut rien faire, en effet, sans un grand désir : nourrir en soi un ardent désir du courage est le premier pas vers le courage. On peut commencer par la honte de la lâcheté que l'on observe dans sa vie. Mais il faut en arriver bien vite à la fierté des actes courageux que l'on s'impose, ne serait-ce que pour s'entraîner C. Car le moyen essentiel pour développer une vertu, c'est de la pratiquer. Si nous avions attendu pour rédiger une dissertation que les pensées s'alignent logiquement en un style élégant, nous n'aurions jamais fait de dissertation : nous avons commencé sans savoir disserter, et le savoir est venu par la pratique. Il en est de même pour le courage : commencer en faisant comme si l'on était courageux : il n'y a pas de moyen plus sûr de devenir effectivement courageux. CONCLUSION. ? Élevés dans un pays civilisé tout imbu de la morale la plus haute, la morale chrétienne, nous savons quelle est la fin vers laquelle nous devons tendre de toutes nos forces.

« INTRODUCTION — « La guerre n'est d'aucun profit », a-t-on dit souvent.

Four le vainqueur lui-même, elle se solde par un déficit.

Sans vouloir faire l'apologie de la guerre, il faut être juste, et, dans là balance des profits et perles, il est un élément d'un certain poids que ï'on néglige trop souvent : l'héroïsme dont la guerre est l'occasion, le courage qu'il suscite dans bien des âmes.

Mais, s'il est une vertu du temps de guerre, le courage est nécessaire aussi dans les moments difficiles de la paix.

Aussi sera-t-il bon de préciser sa nature et de prendre conscience de sa valeur morale. I.

— LA NATURE DU COURAGE A.

Une idée générale du courage nous sera déjà suggérée par l'étymologie des mots qui désignent cette vertu. a) Chez les Romains, le courage s'appelait virtus.

Or, le mot virtus, dérivé de vir (l'homme, par opposition à la femme), caractérise ce qui distingue l'homme de la femme, la force.

De nos jours encore, viril est synonyme de courageux, et ceux qui manquent de courage sont stigmatisés parfois de l'épithète de femmelette. b) Le sens du mot vertu s'étant édulcoré à l'usage, on lui a substitué le mot courage, dérivé du latin cor.

Le coeur est celui de nos organes qui est le plus étroitement lié à la vie affective et qui, dans les accidents qui provoquent les émotions, se dérègle le plus vite, déréglant en même temps toute l'activité organique et mentale.

Aura du courage celui dont le coeur sera assez fort pour résister aux chocs violents et continuer à battre régulièrement, symbole de la régularité de l'activité intérieure dans les circonstances les plus difficiles. B.

Nous sommes ainsi amené à proposer la définition suivante : le courage consiste dans la force d'âme qui permet, dans les graves difficultés de la vie, de surmonter les appréhensions de la sensibilité susceptibles d'entraver l'action. a) Conditionné par l'organisme, le courage est essentiellement une altitude de l'âme.

Il comporte, en effet, une vue claire des choses : des événements (le courageux n'est pas inconsidéré), de ses capacités (le courage n'implique pas de suffisance ou de présomption). Mais ce n'est pas une vue froide et purement intellectuelle : le courageux est soutenu par une affectivité supérieure; il voit plutôt les choses en beau; lui-même (il n'y a pas de courage sans amour-propre et sans fierté).

le but qu'il se propose (on n'est courageux que pour un idéal et par enthousiasme). Le courage comporte, enfin et surtout, une volonté bien équilibrée, capable de freiner les emballements intempestifs (le courage n'est pas témérité ou bravade) et encore plus de mettre fin aux délibérations sans fia des timides (qui dit courage, dit résolution). Ainsi l'acte d e courage qui réunit la logique rigoureuse du penseur et l'élan irrésistible du passionné nous fournit un exemple particulièrement net d'acte volontaire. b) Le courage suppose des circonstances difficiles.

Sans doute, les âmes peuvent être fermement trempées avant que se présentent les difficultés; mais ce n"est qu'à l'épreuve que le courage se manifeste; de plus, ce n'est que dans l'exercice qu'il grandit. Toutefois, il ne faudrait pas croire que le courage ne peut se développer que dans les circonstances exceptionnelles.

A côté des grands périls qu'amènent les guerres ou les graves catastrophes, il y a les devoirs de la vie quotidienne, dont l'accomplissement scrupuleux peut excellemment entraîner au courage : ici, la difficulté consistera dans la constance de tension qui est exigée de la volonté. Enfin, le courage implique un sacrifice volontaire de ses tendances sensibles.

On ne parle pas de courage quand il s'agit seulement d'un effort mental (celui qu'exige la solution d'un problème difficile) ou physique (les athlètes ne sont pas nécessairement courageux).

Le courage implique un effort contre soi pour réprimer les tendances naturelles; l'instinct de conservation (le sacrifice volontaire de sa vie passe, à juste titre, pour éminemment courageux); la répulsion à l'égard de la douleur et l'attrait du plaisir (n'est-ce pas les souffrances de la mort qui rendent courageux le sacrifice de la vie ?); même l'amour du changement (on trouve courageux celui qui accepte de mener toute sa vie la même existence, ne serait-elle pas particulièrement pénible). II.

— LA VALEUR MORALE DU COURAGE. A.

Le courage dénote une haute perfection de la nature humaine, puis que, ainsi que nous l'avons dit, il implique un grand développement de l'intelligence, de la sensibilité et de la volonté, et, de plus, la subordination de la sensibilité à l'intelligence.

Par suite, l'homme courageux semble avoir réalisé le principe fondamental de la morale : vivre conformément à la raison. B.

Mais le courage ne prend de véritable valeur morale que si l'objet auquel tend l'homme courageux est lui-même moral : c'est la moralité de l'objet qui fait la valeur morale du courage. a) Or, il est des actes de courage accomplis soit sans aucune fin morale (certains tempéraments, portés aux entreprises périlleuses, sont toujours volontaires pour les missions dans lesquelles on risque de recevoir des coups), soit pour une fin immorale (les bandits ne comptent pas parmi les moins courageux). b) Le courage ne devient donc moral que lorsqu'il se subordonne à une fin moralement bonne.

Le bien vers lequel on tend courageusement peut être son propre bien (sa dignité personnelle, qui donne le courage de souffrir plutôt que de se déshonorer par un mensonge); le bien de la collectivité ou d'un membre de cette collectivité (son bien moral, ou même son bien matériel considéré comme condition de son bien moral). III.

— COMMENT DEVENIR COURAGEUX ? A.

Tout d'abord, il faut se faire du courage et de sa grandeur humaine et morale une idée très nette et très vive.

Si nous n'avions pas bien réfléchi sur la nature du vrai courage, nous risquerions .de tomber dans quelqu'une d e ses caricatures : la fanfaronnade, la présomption, l'orgueil...

Si nous n'avions pas médité longuement sur la grandeur de cette vertu, nous ne serions pas entraînés aux efforts quelle exige. B.

On ne peut rien faire, en effet, sans un grand désir : nourrir en soi un ardent désir du courage est le premier pas vers le courage.

On peut commencer par la honte de la lâcheté que l'on observe dans sa vie.

Mais il faut en arriver bien vite à la fierté des actes courageux que l'on s'impose, ne serait-ce que pour s'entraîner C.

Car le moyen essentiel pour développer une vertu, c'est de la pratiquer.

Si nous avions attendu pour rédiger une dissertation que les pensées s'alignent logiquement en un style élégant, nous n'aurions jamais fait de dissertation : nous avons commencé sans savoir disserter, et le savoir est venu par la pratique.

Il en est de même pour le courage : commencer en faisant comme si l'on était courageux : il n'y a pas de moyen plus sûr de devenir effectivement courageux. CONCLUSION.

— Élevés dans un pays civilisé tout imbu de la morale la plus haute, la morale chrétienne, nous savons quelle est la fin vers laquelle nous devons tendre de toutes nos forces.

Nous connaissons donc la bonne direction et nous sommes orientés vers elle.

Ce qui nous manque le plus, c'est le courage, qui nous permettrait de faire des progrès rapides vers l'idéal.

Aussi ne devons-nous pas nous plaindre des circonstances difficiles que les malheurs du pays ont entraînées pour nous : elles nous fournissent l'occasion de développer notre courage, donc de devenir plus hommes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles