Qu'est-ce que la philosophie ?
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Termes du sujet:
PHILOSOPHIE
La philosophie, selon Pythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la
fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.
Seul le fanatique ou l'ignorance se veut
propriétaire d'une certitude.
Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.
Aujourd'hui, où la science constitue
tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.
A partir
du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.
A
partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les
conditions de ce pouvoir.
VÉRITÉ
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se définit traditionnellement
comme l'adéquation entre le réel et le discours.
Qualité d'une proposition en accord avec son objet.
La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord
de l'esprit avec ses propres conventions.
La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements,
l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.
On distinguera soigneusement la réalité qui
concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.
Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.
La vérité ou la fausseté
qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du
jugement vrai.
A.
L'amour de la sagesse
• Le mot philosophie vient du grec philosophia, que l'on traduit habituellement par «amour de la sagesse ».
Mais
qu'est-ce que la sophia grecque, identifiée un peu hâtivement à la « sagesse » ? C'est en fait un art de vivre, une
morale qui consiste à se conduire raisonnablement, à éviter toute démesure, à accueillir avec sérénité les épreuves
de la vie.
Mais c'est aussi un savoir.
Voilà ce qu'écrit Descartes dans la Lettre-Préface de ses Principes de la
philosophie (1644) : « Ce mot de philosophie signifie l'étude de la sagesse, et [...] par la sagesse on n'entend pas
seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut
savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et l'invention de tous les arts.
» Or, ce
deuxième sens du mot sophia est aussi important que le premier.
Pour les Grecs, le sage est aussi un savant.
• La philosophie est donc à la fois une façon de vivre et un certain genre de connaissance, un salut et un savoir.
Pour la philosophie traditionnelle, il y a même un rapport étroit entre ces deux notions : c'est le savoir qui doit nous
conduire au salut.
Et l'homme qui se conduit mal est avant tout un ignorant (« nul n'est méchant volontairement »,
disait Socrate).
C'est dans le « Gorgias » de Platon que l'on trouve exposé le paradoxe socratique :
« Nul n'est méchant volontairement ».
Cette thèse surprenante de prime abord doit être
reliée aux deux autres : « Commettre l'injustice est pire que la subir » ; « Quand on est
coupable il est pire de n'être pas puni que de l'être ».
L'injustice est un vice, une
maladie de l'âme, c'est pourquoi, nul ne peut vraiment la vouloir (on ne peut vouloir être
malade), et la punition, qui est comparable à la médecine, est bénéfique à celui qui la
subit.
L'attitude commune face à la justice est résumée par Polos dans « Gorgias » et
Glaucon au livre 2 de la « République ».
Les hommes souhaiteraient être toutpuissants et pouvoir commettre n'importe quelle injustice pour satisfaire leurs désirs.
Il
vaut donc mieux, selon eux, commettre l'injustice que la subir.
Cependant, comme subir
l'injustice cause plus de dommage que la commettre de bien, les hommes se sont mis
d'accord pour faire des lois en vue de leur commune conservation.
Nous ne sommes
donc justes, en vérité, que par peur du châtiment.
Si nous pouvions être injustes en
toute impunité, comme Gygès qui possède un anneau le rendant invisible, nous agirions
comme lui : nous ne reculerions devant aucune infamie pour nous emparer du pouvoir, devenir tyran.
Bref, nous
serions injustes pour satisfaire nos désirs.
Platon réfute inlassablement cette thèse, cette hypocrisie qui consiste à ne vouloir que l'apparence de la justice,
l'impunité, pour pouvoir accomplir n'importe quelle injustice.
Le nerf de l'argument consiste à montrer que, en réalité, « Commettre l'injustice est pire que la subir ».
C'est par
une ignorance du bien réel que les hommes souhaitent pouvoir être injustes.
Parce que nous confondons le bien
apparent (le plaisir, la satisfaction immédiate des désirs les plus déréglés) avec le bien réel, la santé de l'âme.
Nous
croyons vouloir commettre l'injustice, alors que c'est impossible, que « nul n'est méchant volontairement », parce
que nous voulons.
Etre injuste est faire son malheur en croyant se faire plaisir.
L'antagonisme entre le point de vue habituel et la position de Socrate est magnifiquement exposé par le débat entre.
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