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Qu'est-ce que la bêtise ?

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« INTRODUCTION Définition et problématisation : Le sujet dit de définition suppose une interrogation sur les différents sens de la notion et une confrontation entre ces diverses acceptions afin d'arriver à une définition juste.

Ici la notion à explorer est la bêtise.

Or la bêtise se définit comme étant un manque d'intelligence, un défaut de connaissance ou encore une absence de réflexion ou de jugement.

L'analyse de la bêtise devra comporter trois étapes.

La première consiste à la confronter au savoir : la bêtise est-elle l'expression de l'ignorance.

La deuxième tend à examiner une autre acception de la bêtise qui est l'absence de jugement : faire preuve de bêtise est-ce mal juger ? Enfin nous nous attacherons à expliquer le lien existant entre la bêtise et la bête ou l'animal. PLAN DETAILLE Première partie : La bêtise est-elle l'expression de l'ignorance ? 1.1 Celui qui croit savoir ne sait pas qu'il est dans l'erreur.

Si bêtise il y a d'où vient-elle ? « S – […] Qu'il en soit, en effet, comme tu le dis : celui qui prendra la non-science, celui-ci, tu l'affirmes, jugera faux, n'est-ce pas ? THEETETE – Oui SOCRATE – Mais il ne croira certes pas juger faux. T – Comment le pourrait-il ? S – Au contraire il croira juger vrai, et c'est en homme qui sait qu'il considérera les objets mêmes sur lesquels il est dans l'erreur. T – Comment donc ! S – C'est de science donc qu'il croira que son butin de chasse est fait, et non point de non-science.

» PLATON, Théétète. 1.2 Il peut y avoir ignorance sans bêtise, ce que l'on appelle une ignorance consciente et assumée. La bêtise réside dans le fait de croire savoir. « Est-il vrai qu'ils eussent plutôt gardé la forme d'apprentis à soixante ans que de représenter les docteurs à dix ans, comme ils font.

Qui veut guérir de l'ignorance, il faut la confesser.

[…] L'admiration est le fondement de toute philosophie, l'inquisition le progrès, l'ignorance le bout.

Mais vraiment il y a quelque ignorance forte et généreuse qui ne cède en rien en honneur et en courage à la science, ignorance pour laquelle concevoir il n'y a pas moins de science que pour concevoir la science.

» MONTAIGNE, Essais, III 11. 1.3 L'ignorance consciente et assumée. « Socrate - Tu vois, Hippias, que je dis la vérité quand je parle de ma ténacité à questionner les savants, et il se peut que, fort médiocre en tout le reste, je n'aie que cette unique qualité ; car je me trompe sur la réalité des choses et je ne sais pas ce qu'elle est.

J'en ai une preuve convaincante, c'est que, quand je me trouve avec quelqu'un de vous qui êtes réputés pour votre science et dont tous les Grecs attestent l'habileté, il apparaît que je ne sais rien ; car il n'y a pour ainsi dire rien sur quoi j'aie la même opinion que vous.

Or quelle meilleure preuve d'ignorance que de différer d'opinion avec ceux qui savent ? Mais j'ai une qualité merveilleuse, qui me sauve, c'est que je ne rougis pas d'apprendre, je m'informe, je questionne et je sais beaucoup de gré à ceux qui me répondent, et jamais ma reconnaissance n'a fait faute à aucun d'eux.

Jamais je n'ai nié que je m'étais instruit auprès de quelqu'un et je ne me suis jamais attribué ce que j'avais appris comme ma propre découverte.

» PLATON, Hippias mineur. Cette phrase est attribuée à Socrate par son disciple Platon.

On en trouve la source dans l' « Apologie de Socrate » qui narre le procès intenté à Socrate par la ville d'Athènes alors que notre homme était âgé de 70 ans.

Dans ce beau texte, Platon fait le récit de la vocation philosophique de son maître et des raisons véritables de son procès.

On y voit Socrate enquêtant auprès de ses concitoyens pour savoir pourquoi l'oracle de Delphes l'avait déclaré le plus sage des hommes.

Il s'attire ainsi des inimitiés qui amènent sa condamnation à mort. Socrate est en quelque sorte le patron des philosophes, au point que l'on appelle « présocratiques » les penseurs antérieurs, comme si Socrate était l'origine de notre calendrier philosophique, à la façon dont Jésus-Christ l'est de notre ère. Or, Socrate, que l'on considère encore aujourd'hui comme « le plus pur penseur de l'Occident » (Heidegger), est un personnage qui n'a rien écrit, dot toute l'activité s'est concentrée sur le dialogue avec ses concitoyens.

Les renseignements que nous avons concernant sa vie et sa pensée proviennent donc essentiellement de ses deux principaux disciples, Xénophon et surtout Platon. La déclaration de Socrate : « Je sais que je ne sais rien » est une pièce centrale de son procès. Ce procès, qui allait voir la condamnation à mort de l'homme « le plus sage et le plus juste », n'est pas seulement resté comme un exemple du courage de l'homme face à la mort, comme un exemple du juste injustement persécuté.. »

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