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Qu'est-ce qu'agir librement ?

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« Analyse du sujet : Action : Un acte constitue l'inscription dans les faits d'un pouvoir humain, qu'il soit de nature physique ou spirituelle. On distingue parfois l'acte de l'action en postulant que l'action serait normée et finalisée, qu'elle supposerait la mise en œuvre d'un certain nombre de règles en vue d'un but, alors que l'acte serait à penser sur le modèle de l'acte réflexe.

A la suite d'Aristote, on distingue également souvent l'action de la production : l'action n'aurait pas d'autre fin qu'elle-même, elle ne serait pas séparée de son résultat, à la différence de la production, qui aboutirait à une œuvre, c'est-à-dire à quelque chose qui lui serait extérieur.

L'action renvoie par ailleurs à la pratique, comme ce qui s'oppose à la théorie.

Dans le domaine théorique, l'activité intellectuelle n'a affaire qu'à elle-même et elle ne traite alors que du nécessaire et de l'universel.

A l'inverse, dans le domaine de la pratique, c'est-à-dire dans celui de l'action concrète des hommes, l'homme se confronte au réel considéré comme le lieu d'émergence d'événements contingents.

L'action pose ainsi la question de la responsabilité : dans quelle mesure est-on, ou peut-on être responsable de ses actes ? Une action véritable est-elle toujours le fruit d'une décision, ou bien résulte-t-elle du hasard ou de l'instinct ? On considère généralement qu'un acte est quelque chose qui résulte d'un mouvement volontaire, mais d'un autre côté, on parle bien d'actes manqués, d'actions irréfléchies, ou encore d'actes réflexes, par quoi l'on montre bien que certains actes sont involontaires. Liberté : On essaye souvent de définir la liberté négativement, comme une absence de contrainte mais on peut aussi la considérer positivement, comme constituant l'état de celui qui fait ce qu'il veut.

La liberté pourrait alors être vue comme la capacité à réaliser ses désirs, toutefois, nous remarquons bien que quelqu'un qui cède à ses moindres désirs ne nous paraît pas libre : serait plutôt libre celui qui choisit entre ses désirs et opte pour celui qui lui paraît le plus sage.

Dans la liberté intervient donc l'idée de choix : on est libre quand on est capable de choisir, mais se pose alors la question de savoir sur quoi se fonde ce choix ? La tradition philosophique accorde généralement la préséance à la raison : serait libre celui qui se déciderait toujours suivant des motifs rationnels, celui qui, ayant pesé le pour et le contre, opterait pour la raison et résisterait à l'influence de ses passions.

Mais choisir la raison contre la passion, c'est également choisir de s'inscrire avec harmonie dans le monde plutôt que sous le joug chaotique des passions, car c'est souscrire aux exigences de la nécessité naturelle plutôt que de prendre ses désirs pour la réalité.

La liberté consisterait alors à avoir la sagesse de changer ses désirs plutôt que de changer le monde. L'homme libre serait alors celui qui adopte une attitude active, qui participe au cours des choses au lieu de subir la situation. Problématisation : De prime abord, il semble évident qu'agir librement, c'est agir comme on l'entend, sans que rien ni personne ne nous empêche d'accomplir notre action.

Ce faisant, à bien y regarder, cette sorte d'action libre ressemble plus à l'action instinctive de l'animal : la vache fait ce qu'elle veut lorsqu'elle broute de l'herbe, mais peut-on réellement considérer qu'elle agisse librement ? Une telle position est peut-être tenable, mais elle ne semble pas satisfaisante.

Le concept d'action libre semble empreint d'une certaine noblesse qu'on n'accorde d'habitude aux ruminants qu'avec une certaine défiance.

Cette défiance provient du fait qu'on associe généralement sans même s'en rendre compte la liberté à l'idée de la raison, et l'action à celle de décision.

Ces associations sont-elles justifiées ? Faut-il s'en satisfaire ? Proposition de plan : 1.

Agir librement, c'est agir en raison. a) Avec Aristote, on peut distinguer en l'homme deux sortes de désirs : le désir animal (epithumia) et le désir rationnel (boulèsis).

Le désir animal est celui qui nous mène directement vers certains objets : ainsi en est-il du désir de la nourriture pour celui qui a faim.

Mais le désir rationnel, qu'on ne trouve que chez l'homme, est un désir qui nous pousse vers la raison, un désir qui couronne les autres désirs et qu'il faut suivre pour accomplir vraiment son humanité car « l'homme est un animal rationnel » (Aristote, Politiques, I, 2, 1253a). b) La liberté humaine ne peut donc vraiment se réaliser que par l'intermédiaire de la raison, sans laquelle elle n'est qu'un instinct animal, le niveau le plus faible de la liberté.

Pour un être humain, la liberté consiste à se décider rationnellement vers telle ou telle action, et non à suivre ses passions.

Agir librement, c'est donc faire acte de décision. c) Cette liberté humaine se concrétise chez Aristote dans la plus haute des vertus : la prudence (phronesis).

Aristote la définit comme « une disposition pratique, accompagnée d'une règle vraie, concernant ce qui est bon et mauvais pour l'homme » (Ethique à Nicomaque, livre VI, chapitre 5, 1140b5) Transition : Peut-on cependant accorder tant de crédit à la raison ? 2.

La faiblesse de la raison vide cette liberté de tout sens.. »

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