qu'entend-on par principes de la raison ? Quelle est leur origine et quelle est leur portée ?
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«
INTRODUCTION
Tout raisonnement implique deux groupes de présuppositions : a) la validité des prémisses, b) la loi formelle de la
conséquence.
Cette dernière est l'axiome logique ou principe de contradiction,
Quant à la valeur des prémisses elle peut être démontrée par des raisonnements préalables, mais comme on ne peut
remonter à l'infini, il doit y avoir des prémisses irréductibles.
I - CLASSIFICATION
A) - L'inventaire de la raison n'a jamais été définitivement arrêté et les opinions relatives au nombre et à la nature
des principes sont coordonnées à celles relatives à leur origine (empirisme, rationalisme) et à leur portée
(relativisme, d dogmatisme).
Pour Platon par exemple, et pour Hegel, le rationnel et e réel sont coextensifs.
Pour M.
Meyerson il n'y a qu'un principe : l'identité, ou plutôt qu'une fonction, l'identification.
B) — Une opinion moyenne, commode pour la discussion, est est celle de Leibniz qui admet sans réciprocité cette
proposition : tout ce qui est réel est rationnel et distingue deux principes fondamentaux ; a) celui de contradiction
(nous disons d'identité) auquel se rattachent comme corollaires la non-contradiction, le tiers exclu, le « dictum de
omni et nullo », b) celui de raison suffisante qui explique soit le mode par la substance, soit l'effet par la cause, soit
le moyen par la fin, c) le premier s'applique au monde possible, le second au monde réel.
A)
Principes logiques et principes rationnels.
Parmi les principes de la raison, on peut distinguer les principes logiques et les principes rationnels.
Les logiques sont
ceux qui commandent la mise en oeuvre de tout raisonnement déductif.
La pensée discursive a une cohérence
interne, elle chemine, elle se déplace selon un ordre logique.
Les principes rationnels sont des principes d'intelligibilité
du réel.
Tous les raisonnements (ou du moins ceux d'entre eux qui sont reconnus logiquement valables) s'appuient sur des
principes, qui, selon une célèbre formule de Leibniz, « sont nécessaires comme les muscles et les tendons le sont
pour marcher quoiqu'on n'y pense point ».
Ces principes ne figurent jamais explicitement dans nos raisonnements mais ils sous-tendent toutes les démarches.
1.
a)
Les principes logiques.
Le principe d'identité.
C'est d'abord le principe d'identité qui est à tel point fondamental et nécessaire (sans lui aucune pensée ne serait
possible) que son énoncé déconcerte toujours un peu (tant il paraît aller de soi) : « Ce qui est, est ; A est A ».
Par
exemple, lorsque le géomètre a défini le triangle et qu'il entreprend de déduire toutes les propriétés des triangles, il
va de soi qu'il prend toujours le concept de triangle au sens où il l'a défini.
Le sens de ce concept reste identique
dans tous les moments du raisonnement.
Sans cela notre pensée serait tout à fait incohérente.
On le formule ainsi : « Une chose est ce qu'elle est » ou encore « A est A ».
Ce principe fondamental exprime
simplement le besoin qu'a la pensée d'être en accord avec elle-même.
Il nous oblige à ne pas changer la définition
des concepts en cours de raisonnement.
b)
Le principe de non-contradiction.
Sa formule est : « Une chose ne peut pas, en même temps, être et n'être pas » ou encore « A n'est pas non A ».
Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'un
même sujet en même temps et sous le même rapport.
» Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une plante qu'elle
est verte et qu'elle n'est pas verte.
Le principe de Contradiction n'est que la forme négative du principe d'identité.
Aristote l'énonce ainsi : « Il est
impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas au même sujet sous le même rapport.
»Par
exemple, le cheval d'Henry IV ne peut pas être à la fois blanc et non blanc.
Le principe.
Ou bien il pleut, en ce
moment, ou il ne pleut pas.
Le principe du tiers exclu élimine une troisième éventualité.
c)
Le principe du tiers exclu.
Il découle du principe de non-contradiction.
On le formule ainsi : « De deux propositions contradictoires, si l'une est
vraie, l'autre est nécessairement fausse et réciproquement » ou encore « Entre A et non A, il n'y a pas de milieu ».
Autrement dit, deux solutions sont possibles à l'exclusion d'une troisième.
Par exemple, une plante est verts ou elles
ne l'est pas.
En mathématiques, le raisonnement par l'absurde établit la vérité d'une proposition en démontrant que la proposition
contradictoire est fausse en raison des conséquences contradictoires qu'elle entraîne..
»
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