Quels sont les rapports entre la conscience et le corps ?
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LES THÈSES PHILOSOPHIQUES CLASSIQUES
Cette question n'a cessé d'agiter la philosophie au cours de son histoire, en opposant les différents courants et
écoles selon leurs présupposés métaphysiques.
Les principales thèses avancées à son sujet, dont aucune ne s'est
révélée satisfaisante, sont les suivantes :
LE
MATERIALISME
Défendu dès l'Antiquité par DÉMOCRITE (500/457-404/359) et ÉPICURE (341-270),
et repris au xviiie siècle par les Encyclopédistes (DIDEROT, d'ALEMBERT, d'HOLBACH) :
la matière serait la seule réalité, et l'âme n'existerait pas en tant que réalité
distincte du corps, elle se réduirait aux mouvements de la matière dont ce
dernier se compose.
Cette thèse va jusqu'à déclarer que la conscience n'est
qu'un épiphénomène du corps : un phénomène périphérique et superficiel, sans
importance.
LE
SPIRITUALISME
Défendu notamment par BERGSON (1859-1941) : l'esprit serait la seule vraie
réalité et la matière n'en serait que l'émanation dégradée.
Ainsi le cerveau
n'est-il pour Bergson que l'instrument qui permet à l'esprit de s'exprimer
matériellement : d'être capable d'action efficace.
LE MONISME
Défendu notamment par ARISTOTE (285-322 av.
J.-C.) et SPINOZA (1632-1677) :
le corps et l'esprit seraient une seule et même réalité, considérée sous deux
aspects différents.
Sous ses formes réductrices extrêmes, le monisme aboutit
au matérialisme ou au spiritualisme.
LE DUALISME
Défendu notamment par DESCARTES : le corps et l'esprit seraient deux réalités
substantiellement différentes et cependant unies.
Mais, comme nous l'avons vu,
c'est alors leur unité qui devient incompréhensible, qui relève du miracle : d'une
intervention divine.
LE
PARALLÉLISME
Défendu notamment par LEIBNIZ (1646-1716) : le corps et l'esprit seraient deux
réalités indépendantes l'une de l'autre, mais cependant concordantes dans leur
enchaînement causal grâce à une « harmonie préétablie par Dieu.
Soit là encore
un miracle permanent.
L'ÉTAT DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES SUR LA QUESTION
Dans l'état actuel de leur développement, les recherches scientifiques (notamment sur l'anatomie et la physiologie
du cerveau) n'ont pas davantage éclairé la question : si l'on commence à comprendre comment le cerveau
fonctionne (encore que nous continuons à en ignorer beaucoup), nous ne savons toujours pas expliquer le rapport
entre les mécanismes neurophysiologiques que nous pouvons observer et les phénomènes psychologiques
(sensations, affections, images, etc.) par lesquels nous les vivons consciemment.
Les rapports entre la matière et l'esprit demeurent ainsi obscurs.
Cela tient peut-être au fait que nous continuons à
raisonner sur la base d'un dualisme spontané, comme si corps et esprit étaient deux réalités substantiellement
différentes.
Ce qui rend du même coup leurs rapports incompréhensibles.
La science n'en a pas moins ouvert une nouvelle piste de recherche.
En effet, elle nous a appris que la vie, le
psychisme, la conscience sont à chaque fois des qualités radicalement originales qui émergent à des niveaux
d'organisation sans cesse plus complexes de la matière, mais sans qu'on sache encore expliquer le saut qualitatif
qu'elles constituent..
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