Quels sont les rapports du réel et de l'imaginaire ?
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Vocabulaire:
IMAGE - IMAGINATION - IMAGINAIRE
L'image est, en psychologie, une représentation mentale d'objets non présents.
L'imagination est, dans la
psychologie classique, une activité de l'esprit qui fabrique des combinaisons nouvelles d'images.
Pour Sartre (qui nie
comme Alain la réalité de l'image mentale, reflet passif du réel) l'imagination, ou fonction imageante, n'est qu'une
manière de viser un objet réel : le viser, l'« intentionner » comme n'étant pas là.
Est dit imaginaire, tout produit de
l'imagination, en tant qu'il se distingue du réel.
L'esprit humain est doué de diverses facultés, l'intuition sensible,
l'entendement et l'imagination : celle-ci permet aux hommes de se représenter mentalement des objets non
présents, autrement dit de les imaginer.
Elle joue également un rôle essentiel dans l'invention, c'est-à-dire dans la
production de fictions.
Mais quelle est la puissance créatrice de l'imagination ? Il semble que l'imagination est limitée
aux objets que nous avons antérieurement perçus.
Réalité / Réel :
Réalité: * Caractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux
fictions de notre imagination.
* Ensemble des choses et des faits réels.
Réel: * Comme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot
(exemple : un pouvoir réel).
* Comme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité).
Dans la philosophie classique le terme « imagination » a une extension plus vaste qu'aujourd'hui.
Il est presque
synonyme de connaissance sensible ; pour Descartes, Malebranche ou Spinoza, tout état d'âme qui correspond à
une modification de mon corps appartient à l'imagination ; par exemple, c'est mon « imagination » qui voit le soleil
comme une boule de feu qui tourne à quelques certaines de « pieds » de hauteur, tandis que le soleil objectif de
l'astronomie est celui qui est conçu par « l'entendement ».
Pour le rationalisme classique, l'opposition entre
l'imaginaire et le réel se ramène à l'opposition entre le sensible et l'intelligible.
Cependant il y a une différence entre
voir le soleil, sentir sa chaleur, et rêver d'une belle journée ensoleillée tandis que la pluie bat les vitres ; telle est la
toute première opposition du réel et de l'imaginaire — en dehors des présupposés de doctrine — dont il nous faut
partir.
Comment distinguons-nous ce qui est perçu (le réel au sens le plus ingénu du terme) et ce qui est imaginé ?
Pour les philosophes qu'on nomme empiristes, toutes les représentations mentales viennent du monde sensible ; au
commencement était le réel ; l'imaginaire est fabriqué avec les lambeaux du réel, avec des résidus de nos
perceptions.
Si je ferme les yeux, je puis me représenter, semble-t-il, les objets qui m'entourent et que tout à
l'heure je percevais ; je me représente le cahier sur lequel j'écris, l'abat-jour, etc.
Ces « images » ne seraient que
des reproductions affaiblies de nos sensations en leur absence.
Si l'image n'est qu'un reflet de la perception, qu'une
perception affaiblie, s'il n'y a entre la perception et l'image qu'une différence d'intensité, on risque de confondre,
dans bien des cas, perception et image.
Comment distinguer une image vive et une perception faible ? Les
empiristes répondent qu'en fait image et perception sont souvent confondues.
Flaubert prétendait ressentir tous les
symptômes d'un empoisonnement à l'arsenic en décrivant l'empoisonnement de Madame Bovary.
Dans le rêve
nocturne je prends mes images mentales pour des réalités ; il en est de même pour des malades atteints
d'hallucination.
Cependant, à l'état normal, je distingue très bien perception et image ; par exemple j'imagine une explosion
atomique et je ne confonds pourtant pas ce bruit épouvantable mais imaginaire avec la perception auditive du bruit
réel mais très faible du tic-tac de mon réveil ; je sais très bien que le bruit du réveil est perçu et que le bruit de
l'explosion est imaginé.
Taine prétendait qu'il fallait un raisonnement pour savoir si une représentation mentale était
une image ou une perception ; par exemple la pluie que j'entends tomber est-elle réelle ou imaginaire ? Seule une
vérification (mettre le nez dehors, regarder si la route est mouillée) convertit mon « image » en perception.
Et la
perception n'est qu'une « hallucination vraie » (entendez : une image authentifiée comme perception).
Il reste que
dans la plupart des cas, je fais spontanément la distinction entre ce que j'imagine et ce que je vois.
C'est
précisément cette distinction si courante et immédiate qui s'explique mal si nous n'admettons entre image et
perception qu'une différence d'intensité ; si les empiristes expliquent mal la distinction immédiate entre l'imaginaire et
le réel, c'est parce qu'ils ne considèrent que les représentations mentales, que les contenus de conscience ; peutêtre négligent-ils l'essentiel, c'est-à-dire l'acte de la conscience percevante, l'acte de la consciente imageante.
Le
« perçu » et l'« imaginé » ne devraient-ils pas être analysés à partir de l'acte de percevoir et d'imaginer ?.
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