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Quels sont les problèmes moraux, métaphysiques et psychologiques engagés dans la question de la liberté ou libre arbitre et du déterminisme ?

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INTRODUCTION. - « Je trouve bon, dit PASCAL, qu'on n'approfondisse pas l'opinion de COPERNIC : mais ceci... ! Il importe à toute la vie de savoir si l'âme est immortelle. » En effet, s'il peut rester indifférent à certains problèmes qui ont préoccupé les savants, l'homme cultivé ne peut se désintéresser de questions qui le concernent, surtout des problèmes dont la solution commande la conception qu'il doit se faire du monde et l'orientation qu'il doit donner à sa vie. Parmi ces questions se trouve aussi la suivante : sommes-nous libres et pouvons-nous. dans des circonstances données, opter pour une solution ou pour la solution opposée, sacrifier au devoir ou sacrifier le devoir, sans être nécessités par les diverses forces dont nous subissons l'influence à agir comme nous agissons ? Ou bien, au contraire, toutes nos décisions sont-elles rigoureusement déterminées par leurs antécédents, ni plus ni moins que les événements du monde physique, en sorte que, certains antécédents étant donnés, il n'est qu'une résultante possible ? Question dont la solution présente un intérêt de tout premier ordre : tant de problèmes y sont engagés! Examinons ces problèmes et, allant des moins importants au plus vitaux, voyons leurs répercussions dans le domaine psychologique, dans le domaine métaphysique et dans le domaine moral.

« Quels sont les problèmes moraux, métaphysiques et psychologiques engagés dans la question de la liberté ou libre arbitre et du déterminisme ? INTRODUCTION.

- « Je trouve bon, dit PASCAL, qu'on n'approfondisse pas l'opinion de COPERNIC : mais ceci...

! Il importe à toute la vie de savoir si l'âme est immortelle.

» En effet, s'il peut rester indifférent à certains problèmes qui ont préoccupé les savants, l'homme cultivé ne peut se désintéresser de questions qui le concernent, surtout des problèmes dont la solution commande la conception qu'il doit se faire du monde et l'orientation qu'il doit donner à sa vie. Parmi ces questions se trouve aussi la suivante : sommes-nous libres et pouvons-nous.

dans des circonstances données, opter pour une solution ou pour la solution opposée, sacrifier au devoir ou sacrifier le devoir, sans être nécessités par les diverses forces dont nous subissons l'influence à agir comme nous agissons ? Ou bien, au contraire, toutes nos décisions sont-elles rigoureusement déterminées par leurs antécédents, ni plus ni moins que les événements du monde physique, en sorte que, certains antécédents étant donnés, il n'est qu'une résultante possible ? Question dont la solution présente un intérêt de tout premier ordre : tant de problèmes y sont engagés! Examinons ces problèmes et, allant des moins importants au plus vitaux, voyons leurs répercussions dans le domaine psychologique, dans le domaine métaphysique et dans le domaine moral. I.

— PROBLÈMES PSYCHOLOGIQUES. A.

Le grand problème psychologique de la liberté peut se formuler ainsi : avons-nous conscience d'être libres ? A ce problème l'observation commune répond par 'affirmative : nous constatons immédiatement notre liberté et nous pouvons observer facilement que les autres aussi croient à leur propre liberté qu'ils ont constatée en euxmêmes.

Cependant quelques savants en sont venus à considérer comme illusoire la conscience d'être libre : d'après eux un examen plus critique de notre activité intérieure y découvre le jeu rigoureux du déterminisme. B.

La réponse à ce problème fait prendre position dans d'autres problèmes psychologiques délicats ou en pose de nouveaux. a) Tout d'abord le problème de la valeur de l'introspection.

C'est sur elle, en effet, que se fonde notre croyance à la liberté : nier ou minimiser la valeur de l'introspection amène le doute dans la question de la liberté; réciproquement, déclarer illusoire le sentiment de sa liberté implique la défiance de l'introspection. b) Le psychologue doit ensuite expliquer comment l'homme est parvenu à ces deux théories opposées, la théorie du libre arbitre et la théorie déterministe. 1° Les partisans de la liberté fournissent de l'universelle croyance au libre arbitre l'explication la plus simple : nous en avons une conscience immédiate.

Mais comment les déterministes, qui tiennent cette conscience pour illusoire, expliqueront-ils cette illusion ? Nouveau problème auquel la théorie sociologique ne fournit une solution qu'en déplaçant la difficulté : c'est la collectivité, dit-on, qui, en nous rendant responsables, nous fait prendre conscience d'un certain pouvoir de choisir; mais d'où est venue à la collectivité cette notion de responsabilité ? 2° Les tenants du déterminisme prétendront peut-être que leur conception est fondée sur l'observation rigoureuse de leur activité interne.

Mais n'y a-t-il pas plus de probabilité dans l'explication des partisans de la liberté : c'est l'observation prolongée du monde matériel, régi par le déterminisme le plus strict, qui crée chez certains savants un préjugé défavorable au libre arbitre et qui fausse l'introspection P Encore mi problème psychologique se rattachant au grand problème de la liberté. II.

— PROBLEMES MÉTAPHYSIQUES. A.

Un délicat problème de métaphysique générale est soulevé par la théorie de la liberté : si l'homme est libre, d'antécédents identiques peuvent résulter des effets différents.

Par suite la liberté ne constituerait-elle pas une violation des lois essentielles de l'être : le principe de raison suffisante — tout a sa raison suffisante —; le principe de causalité — dans les mêmes circonstances les mêmes causes produisent les mêmes effets —? On dit bien sans doute que le « je veux » est une cause nouvelle qui fournit lé raison demandée.

Mais le « je veux parce que je veux » est-il une vraie raison sans laquelle il n'y a pas d'activité volontaire ? B.

La liberté nous conduit aussi à nous demander s'il n'y aurait pas deux sortes d'êtres dans le monde.

Nous observons, en effet, le déterminisme absolu dans le monde matériel, et nous nous demandons tout naturellement si notre vie psychologique, qui échappe dans une certaine mesure à ce déterminisme, n'est pas d'une nature différente.

Ainsi la liberté pose le problème de la spiritualité de l'âme. III.

— LES PROBLEMES MORAUX. Les problèmes moraux engagés dans la question du libre arbitre et du déterminisme sont, sans conteste, les plus importants et c'est la nécessité de répondre à ces problèmes qui ramène bien des penseurs à la vraie philosophie. A.

Signalons d'abord quelques problèmes de morale théorique ou générale dont la solution dépend étroitement de la réponse faite à la question de la liberté :. »

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