Aide en Philo

Quels sont les moyens dont la volonté dispose pour agir sur les passions?

Extrait du document

« J'ai été enclin à la passion de l'envie.

Jusqu'à un certain point, je m'y suis abandonné, et j'ai été un envieux : tout succès d'un camarade, tout éloge décerné à un autre, toute supériorité constatée me portait ombrage, et m'incitait à la haine.

Je me suis corrigé peu à peu de ce vice; à force de volonté, je l'ai dompté. Tout d'abord, j'en souffrais sans bien m'en rendre compte, je ne m'ana- lysais pas, je ne me connaissais pas.

On m'a ouvert les yeux, et j'ai commencé à m'étudier moi-même, pour voir, d'abord, si on ne m'avait pas trompé.

J'ai reconnu positivement en moi l'existence de ce mauvais sentiment.

Tel a été mon premier pas dans la voie de l'amélioration. Ensuite j'ai cherché à connaître les causes qui me rendaient envieux; j'ai vu que c'était, au fond, un manque de largeur d'esprit : le succès d'un autre m'était pénible parce qu'il me semblait une atteinte à ma propre valeur.

En y regardant de près, j'ai vu qu'il n'en était rien, que ma valeur ne dépend que de moi, de mes actes, de mes efforts, et que je puis faire ce que font les autres : qu'il y a place pour tout le monde. Connaissant dès lors la cause de ma vilaine passion, je me suis résolu à la combattre, et, pour cela, j'ai pris deux résolutions : 1° chaque fois que je sentirai naître en moi un mouvement d'envie, faire tout ce qui dépendra de moi pour justifier à mes yeux le mérite de mon rival, comprendre qu'il est digne du succès ou des éloges, arriver moimême à m'associer à ceux qui l'applaudissent; 2° faire moi-même quelque chose qui soit également approuvable, qui me relève aux yeux du monde et aux miens; substituer à l'envie, qui est détestable, l'émulation, qui est morale et fortifiante. Pendant les premiers temps, la lutte a été dure.

— J'ai succombé plusieurs fois.

Je ne me suis pas découragé.

La persévérance a emporté le succès, et j'ai réussi, je l'espère, à arracher de mon coeur une mauvaise passion. Je reconnais d'ailleurs que ce sentiment n'avait pas encore poussé en moi de profondes racines.

Je m'y suis pris à temps.

Plus tard, la lutte eût été trop inégale et ma volonté eût couru le risque d'une défaite.

En médecine morale comme en médecine physique règne la maxime : « Principiis obsta.

» Combattre le mal à ses débuts. Présenter et développer le sujet dans ce sens et sous cette forme, ce qui précède n'étant qu'un canevas, valable seulement à titre d'indication.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles