Quels sont les différents pouvoirs du langage ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
l
Le piège d'un sujet formulé de cette manière est de se contenter d'énumérer ce que peuvent selon vous,
être les différents pouvoirs du langage.
Or, ce n'est pas ce qu'il faut faire : il faut, dans tous les cas,
problématiser le sujet et répondre de manière argumentée, il ne faut pas se contenter d'une simple
énumération.
l
Qu'est-ce qu'un pouvoir ? Est-ce une puissance occulte, une domination (au sens où on dit qu'une
personne a du pouvoir), une capacité à faire quelque chose, à remplir un rôle ?
l
L'intitulé du sujet suppose que le langage a un certain pouvoir, et qu'il en a même plusieurs.
Mais pour
savoir lesquels, d'autres questions se posent.
Pouvoir sur quoi ? Par quel biais ?
Problématisation :
On conçoit généralement le langage comme un simple outil pour parler du monde.
Mais s'il se contente de refléter le
monde, pourquoi existe-t-il plusieurs langues différentes ? Le langage n'est-il qu'un ensemble de signes, d'images
arbitraires pour exprimer une réalité ? Lorsque de nouveaux mots apparaissent, est-ce parce que nous avons
découvert de nouvelles choses dans le monde ? Mais nous concevons également le langage comme exprimant notre
pensée.
S'il est le reflet du monde, comment peut-il être en même temps celui de notre pensée ? Quel lien peut-il y
avoir entre notre pensée et le monde ? Le langage a-t-il le pouvoir de faire coïncider les deux ? Dans ce cas, le
langage est-il une façon de traduire le monde sous forme de pensée ou de projeter nos pensées dans le monde ?
Proposition de plan :
1.
Le langage permet de communiquer.
a)
Le langage a comme pouvoir de nous permettre de communiquer.
À DÉVELOPPER.
b)
La différence entre la communication animale et notre langage est que nous communiquons
une pensée.
Texte : Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain, III, 2, § 1, 2, trad.
Coste, Vrin,
1972.
« Comme on ne saurait jouir des avantages et des commodités de la société sans une communication de
pensées, il était nécessaire que l'homme inventât quelques signes extérieurs et sensibles par lesquels ces
idées invisibles, dont ses pensées sont composées, puissent être manifestées aux autres.
Rien n'était
plus propre pour cet effet, soit à l'égard de la fécondité ou de la promptitude, que ces sons articulés qu'il
se trouve capable de former avec tant de facilité et de variété.
Nous voyons par là comment les mots,
qui étaient si bien adaptés à cette fin par la nature, viennent à être employés par les hommes pour être
signes de leurs idées et non par aucune liaison naturelle qu'il y ait entre certains sons articulés et
certaines idées (car, en ce cas-là, il n'y aurait qu'une langue parmi les hommes), mais par une institution
arbitraire en vertu de laquelle un tel mot a été fait volontairement le signe de telle idée.
Ainsi, l'usage des
mots consiste à être des marques sensibles des idées et les idées qu'on désigne par les mots sont ce
qu'ils signifient proprement et immédiatement.
Comme les hommes se servent de ces signes, ou pour enregistrer, si j'ose ainsi dire, leurs propres
pensées afin de soulager leur mémoire, ou pour produire leurs idées et les exposer aux yeux des autres
hommes, les mots ne signifient autre chose dans leur première partie et immédiate signification que les
idées qui sont dans l'esprit de celui qui s'en sert, quelque imparfaitement ou négligemment que ces idées
soient déduites des choses qu'on suppose qu'elles représentent.
Lorsqu'un homme parle à un autre, c'est
afin de pouvoir être entendu ; le but du langage est que ces sons ou marques puissent faire connaître les
idées de celui qui parle à ceux qui l'écoutent.
»
c)
N'y a-t-il pas de l'indicible ?
La nuance singulière d'un sentiment, d'un mal de dents.
Texte : Wittgenstein, Recherches philosophiques, §243, traduction chez NRF Gallimard :
« Mais pourrait-on aussi concevoir un langage permettant à quelqu'un de noter par écrit ou d'exprimer à
voix haute ses expériences internes --- ses sentiments, ses émotions, etc.
--- pour son propre usage ? -- Ne pourrions-nous pas le faire dans notre langage usuel ? --- Mais ce n'est pas ce que je veux dire.
Les mots de ce langage devraient se rapporter à ce qui peut seulement être connu de celui qui le parle, à
ses sensations immédiates, privées.
Personne d'autre ne pourrait donc comprendre ce langage.
»
2.
Langage et pensée sont indissociables..
»
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