Quels sont les critères d'un acquéreur d'oeuvre d'art ?
Extrait du document
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Les critères d'un acquéreur d'œuvre d'art ne se résument pas à des critères purement esthétiques mais aussi à des
critères sociaux, politiques, marchands.
Souvent les acquisitions d'œuvres d'art ont pour motif d'accroître le prestige
social de son acquéreur, de renforcer son pouvoir politique, et quelque fois c'est la seule ostentation qui compte.
Parfois des œuvres sont achetés sur le seul nom de l'artiste car il est réputé sans que l'acheteur se préoccupe des
aspects esthétiques de l'oeuvre.
C'est donc du prestige de l'artiste que l'acquéreur souhaite profiter à son tour.
Les
critères sont à chercher très souvent à l'extérieur de l'œuvre elle-même et non dans sa beauté interne.
Il faudra
réfléchir et définir c'est qu'est un amateur d'art ou autres collectionneur.
1) Des critères de beauté ou la curiosité ?
Il est difficile de connaître les critères d'un acquéreur d'œuvre d'art, qui est souvent de fait, collectionneur d'œuvre
d'art.
Il peut être un acquéreur privé ou public pour le compte d'une institution ou d'un musée.
On peut retracer
aisément l'histoire du collectionnisme, de l'évolution de l'acquisition des œuvres d'art.
Les collectionneurs n'ont pas
éternellement acheter des œuvres d'art, ils ont tout d'abord crée des cabinets de curiosité.
Un cabinet de curiosité
abrite en général un cabinet qui abrite plus de cinq mille objets, dont quatre mille peintures, gravures, dessins et
médailles, mais aussi des minéraux, animaux empaillés, coquillages, curiosités naturelles , on retrouve à cela partout
en Europe à partir du 15 e siècle.
Aussi Le plus souvent, le collectionneur n'achète pas pour revendre, mais pour
accumuler, et pour léguer.
Quand il revend, c'est pour acheter d'autres objets.
Le but de toute collection est
cependant d'être connue.
Peut-on parler pour autant d'une culture de la curiosité, ne voir dans le collectionneur
qu'un personnage à part qui rassemblerait des objets qui participent à la fois du visible et de l'invisible, objets sacrés
et dépourvus de toute valeur d'usage ? Les descriptions ou les illustrations de ces cabinets témoignent de l'ampleur
de cette culture de la curiosité qui s'intéresse au particulier plus qu'à l'universel, à l'objet bizarre, qui par le jeu des
analogies permet de passer « du visible à l'invisible », plus qu'aux lois générales et aux systèmes de classification.
L'argonaute, coquillage recherché, souvent présenté dans une monture précieuse, est réputé naviguer par temps
calme sur le dos ; la rose de Jéricho, qui fleurit uniquement le jour de Noël, possède pour cette raison des vertus
bénéfiques pour l'accouchement ; les objets de tour, en ivoire, offrent une miniaturisation remarquable et précieuse
de l'univers.
Diderot affirme lui-même que « leur objet est d'étaler toutes ces merveilles et de les faire admirer »
2) les joies du collectionneur et de l'acquéreur.
S'intéresser à l'art vivant implique de la part du collectionneur un lourd investissement en temps et en
connaissances.
Plus que dans la délectation du regard, le plaisir du collectionneur semble parfois être de l'ordre de la
distraction mondaine : faire partie d'un cercle de happy few, qui collent à la modernité (ou à leur génération) et ont
le privilège d'être en contact direct avec les créateurs.
Le plaisir est d'ordre cognitif, « le collectionneur bien informé
représente la version contemporaine de l'amateur éclairé » La collection est rarement un univers clos.
Le plaisir de
son propriétaire, est de dénicher un objet nouveau, et de faire remettre ses objets sur le marché à sa mort, pour
que, comme l'écrit Edmond de Goncourt « chacun de mes objets apporte à un acquéreur, à un être bien personnel,
la petite joie que j'ai eue en l'achetant ».
Si les collectionneurs de curiosités ou d'antiques rassemblent des images
comme source de connaissance, ils les regardent aussi comme des œuvres d'art.
3) Diverses raisons qui poussent à acquérir des œuvres d'art.
En effet, la collection n'est pas simplement le lieu profane où un acheteur rassemble, selon ses propres désirs, des
œuvres achevées.
Par les regards et les lectures qu'elle suscite, elle donne une nouvelle vie à l'objet et constitue,
au même titre que la gravure ou la critique, une des composantes fondamentales de la réception d'une œuvre ou
d'un artiste.
La demande des collectionneurs peut aussi expliquer l'essor d'un genre ou d'une école.
Dans l'Italie et les Pays-Bas
du XVe siècle, la naissance et le développement de l'art du portrait sont à mettre en rapport avec l'apparition de
collections de portraits.
La mode pour la porcelaine orientale au début du XVIIIe siècle, dont certains collectionneurs
possédèrent près de soixante mille pièces, explique la fondation en Saxe des ateliers de Meissen en 1729.
Enfin, la collection privée a parfois, comme le musée, un but didactique.
Souvent, le collectionneur veut former la
culture visuelle du visiteur.
Les objets peuvent aussi être proposés comme des modèles aux artistes.
Conclusion.
Il est difficile de parler de critères quand le but de l'acquéreur est la simple accumulation.
Mais l'acquéreur cherche
des objets rares, beau, monumentaux, à valeur historique ou sentimentale ou qui ont un intérêt pour la mémoire
individuelle ou collective.
Il y a des raisons sociales d'acquérir des œuvres d'art : avoir le sentiment de faire partie
d'une élite, d'un milieu particulier, il procure de la joie à celui qui l'achète.
D'autres parts, le fait pour une œuvre
d'être achetée par un collectionneur renommé peut redonner une seconde vie à une œuvre, il crée un enthousiasme
autour d'un certain type d'œuvre qui peut être bénéfique pour l'art ou pour un genre particulier d'art..
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