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Quels services la science rend-elle au peuple ?

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« Quels services la science rend-elle au peuple ? On engage les élèves à réfléchir sur cette question, à regarder autour d'eux avec des yeux non prévenus, et à se défier des apparences.

On peut avoir sur ce point bien des illusions. La science rend au peuple un service positif considérable, elle lui facilite la vie et augmente par là la somme de bien-être dont il peut jouir.

Ce résultat général est obtenu par les applications de la science, et ces applications sont de deux sortes : 1° industrielles ; 2° médicales (hygiène, thérapeutique). Assurément si l'on compare la vie de l'ouvrier et du paysan contemporain à celle de ses ancêtres d'il y a trois siècles, on constate un progrès tel qu'on croit avoir affaire à une nouvelle humanité. Ce sont là les bienfaits de la science, et il ne faut pas manquer d'en signaler l'importance par de nombreux faits bien choisis. Mais ces avantages naturels reconnus, la science en offre-t-elle au peuple dans l'ordre intellectuel et dans l'ordre moral ? Il ne le semble pas. Au point de vue intellectuel, le peuple reste étranger à la science : elle ne pénètre pas dans son esprit, et cela s'explique de reste : on sait que l'accès de la vérité scientifique demande une trop longue initiation : le vulgaire n'a ni le temps, ni les moyens d'acquérir une telle culture.

Ainsi le niveau intellectuel des masses ne s'élève guère à ce point de vue.

Bien au contraire : un certain nombre d'ouvriers des villes, intelligents, aimant à s'instruire, se faussent odieusement l'esprit par la lecture d'ouvrages qu'ils ne peuvent comprendre, dont ils ne retirent qu'une pseudo-science prétentieuse, erronée, et fort dangereuse. Au point de vue moral, il en est de même.

La science ne peut rien : elle est d'un autre ordre.

Elle cultive l'esprit et le rend apte à discerner, en tout ordre, la vérité de l'erreur ; mais elle n'y infuse pas la moralité parce qu'elle ne la contient pas. En dernier lieu on ne manquera pas d'observer que la science, ayant été la cause initiale de l'énorme développement de l'industrie, a provoqué ainsi indirectement la création de ces grands centres de population, de ces villes de fabriques, d'usines, de mines, où la vie de l'ouvrier est si malsaine, moralement parlant.

Indirectement encore, et par les mêmes moyens, elle a créé le prolétariat, exaspéré les luttes de classes.

Le peuple souffre, et beaucoup, de tout cela.. »

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