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Quelles sont les conséquences de l'évolution technique ?

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« Définition des termes du sujet: ÉVOLUTION (n.

f., étym.: développement, déploiement) 1.

— Suite de mouvements concertés.

2.

— Suite de transformations lentes.

3.

— Suite de transformations aboutissant à l'apparition de nouveaux types de vivants.

4.

— (xviiie siècle) Développement du germe vivant selon la théorie préformationniste ou créationniste.

5.

— Évolutionnisme : a) Désigne au sens propre la théorie biologique (Darwin) selon laquelle les espèces vivantes descendent par transformation des plus simples d'entre elles ; opposé à fixisme ; SYN.

transformisme.

b) (Par ext.) Désigne toute doctrine qui, en quelque domaine que ce soit (sociologie), suppose une évolution.

c) Plus particulièrement, désigne la doctrine de SPENCER selon laquelle la loi d'évolution comme principe interne de développement et de progrès régit tout le réel, y compris la matière inorganique et les réalités culturelles. CONSÉQUENCE (n.

f.) 1.

— Conclusion d'un raisonnement.

2.

— Résultat d'un acte, d'une situation.

3.

— Conséquence valide : logique ; cf.

valide. TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. A.

La technique pour l'homme • Aristote considère la main de l'homme comme le premier outil capable aussi de fabriquer des outils.

La main n'est « pas un outil, mais plusieurs » (Aristote, IVe siècle av.

J.C, Traité des Parties des animaux).

La main, a écrit Kant (XVIIIe s.) signale chez l'homme le « congé définitif» que l'intelligence donne à l'instinct.

Lorsque les navettes des machines à tisser marcheront toute seules, dit-il, l'esclavage ne sera plus nécessaire.

On comprend ici l'importance de l'évolution des techniques dans la libération de l'homme.

Mais, comme pour Platon, dont il fut l'élève, Aristote pense que seule la science pure progresse et a de la valeur. • C'est Francis Bacon, au XVIIe siècle, qui va revaloriser la technique.

Dans son ouvrage le plus célèbre, Novum Organum (le «Nouvel Instrument », 1620), Bacon dresse un vaste panorama de toutes les sciences de son époque. Son projet est de découvrir une nouvelle méthode pour conduire l'intelligence humaine sur de nouvelles voies et la faire progresser.

Il affirme que seuls les « arts mécaniques », ou techniques, se perfectionnent de manière évidente. La connaissance doit s'appliquer utilement aux « usages de la vie ».

Descartes aura la même position. • Dans le Discours de la méthode (1637), Descartes oppose à la philosophie théorique les connaissances utiles à la vie, celles qui augmentent le bien-être de l'homme : la santé et la maîtrise technique de la nature dont l'homme doit devenir « possesseur ». B.

La technique contre l'homme • La première conséquence de cette maîtrise technique est aussi la plus visible.

L'homme a perturbé l'ordre de la nature, inventé des moyens de destruction, mais il a aussi instrumentalisé l'homme lui-même.

Georges Friedmann écrit dans Le Travail en miettes : « Le technicien, voyant essentiellement dans l'homme un instrument, s'ingénie à ce que tout soit pour lui préparé à l'avance, afin qu'il fonctionne le plus rapidement et le plus efficacement ».

Il n'a plus besoin de réfléchir.

Marx parlait déjà de travail aliéné : le développement du machinisme fait perdre tout intérêt personnel pour le travail et transforme l'ouvrier en appendice de la machine. • La seconde conséquence est la spécialisation à outrance, tant dans le domaine scientifique que technique.

Nous parlons aujourd'hui de technocratie, c'est-à-dire du pouvoir exercé par un petit groupe d'experts qui dirigent et gèrent l'État et les entreprises sans aucun égard pour les personnes.

Ces experts décident et appliquent leurs décisions – persuadés de détenir les systèmes d'analyse les plus efficaces –, sans tenir compte, ni même interroger ceux qui, dans une démocratie, sont souverains : le peuple.

Des voix s'élèvent de plus en plus contre cette pensée unique régie par l'économie.

Des philosophes, des sociologues, tels Pierre Bourdieu, Edgar Morin, et des associations s'engagent dans ce combat pour la dignité de l'homme. • Cette méfiance vis-à-vis de la science et des techniques pose plusieurs problèmes : le problème de leur utilisation, le problème de leur neutralité, le problème éthique, et la question politique d'une nouvelle idéologie. ...

et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature (Descartes) Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d'Aristote.. »

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