Quelles sont les conditions de la science ?
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Analyse du sujet :
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Chez les Grecs, la science représentait un savoir à valeur supérieure, dont la portée était universelle et
dont le contenu était purement théorique.
Nous pourrions ainsi commencer par chercher quelles sont les conditions qui permettent qu'on dise d'un
savoir qu'il répond à ces caractéristiques.
Mais nous serons également amenés à développer ces caractéristiques et à en mesurer les enjeux.
Ces
caractéristiques elles-mêmes définissent-elles vraiment ce qu'est la science ?
En effet, les Grecs considéraient la philosophie comme une science de la plus haute importance, et
Aristote qualifiait la métaphysique de « science la plus élevée ».
Aujourd'hui, on ne place plus ces disciplines
au sein des sciences, ce qui doit nous poser question.
Rappelons par ailleurs que chez les modernes, on entend généralement par science un savoir qui repose
sur des critères précis de vérifications permettant une objectivité des résultats, ce qui correspond sans
doute plus à l'idée que nous nous faisons aujourd'hui couramment de la science.
Il conviendrait dès lors de se demander quels furent les enjeux qui amenèrent les hommes à considérer
que la science devait répondre à d'autres exigences, ce qui pourrait nous éclairer sur les conditions de celleci.
Il semble également que la science constitue une activité purement humaine : aussi l'homme ne serait-il
pas une condition sine qua non de la science ? Dans quelle mesure cela est-il vrai et pourquoi ?
Problématisation :
On dit de la science qu'elle cherche à parvenir à la vérité, mais qui cherche la vérité sinon l'homme ? Ne serait-il
alors pas la première condition de la science ? Condition nécessaire, il nous reviendra de le montrer, mais cela ne
suffira assurément pas à en conclure que nous avons là une condition suffisante.
Car il faut encore que l'homme
trouve dans la science le moyen de poursuivre sa quête de vérité, ce qui implique que la science soit un instrument
privilégié permettant d'accéder à cette vérité.
Quels sont les critères qui permettent de considérer que la science
est en contact avec la vérité ?
Proposition de plan :
1.
Il faut que l'homme ait le désir de la vérité.
a) On considère généralement que la science constitue une démarche dont
l'objectif est d'atteindre la vérité.
Il semble donc évident que, pour qu'une
telle démarche soit possible, il faut que l'on ait le souci de la vérité.
Si
l'homme n'avait aucun désir de connaître véritablement le réel, il n'aurait
aucune ambition scientifique et ses recherches se cantonneraient à la
technique, aux nécessités de la vie.
Cependant, il semble que « tous les
hommes désirent naturellement savoir », ainsi que l'écrit Aristote
(Métaphysique, A, 1, 980a).
b) La preuve en est, nous soutient Aristote, que les hommes furent capables
d'admirer le caractère scientifique des techniques, et qu'ils en arrivèrent à
admirer les découvreurs de techniques.
Entraînés par leur admiration, les
hommes passèrent des arts touchant aux « nécessités de la vie » à ceux qui
visent l'agrément : ceux que nous appelons généralement les beaux-arts.
Enfin, les hommes parvinrent à des savoirs qui ne visent ni l'utilité ni le plaisir,
mais la seule spéculation intellectuelle désintéressée : les sciences.
c) Il en est ainsi parce que, selon Aristote, l'intellect est la partie la plus
élevée de l'âme : « l'intellect est la meilleure partie de nous-mêmes » écrit-il
dans le livre X de l'Ethique à Nicomaque.
Or l'activité privilégiée de l'intellect
est la science.
L'excellence de l'homme passant par l'accomplissement le plus
parfait de ses capacités, la recherche de la science constituerait pour lui
naturellement un désir, car l'épanouissement de l'intellect est également une
vertu.
Problème : Le fait que l'homme ait besoin de rechercher la vérité pour qu'il s'adonne à la science n'est qu'un premier
pas, car du désir de vérité à la conquête de la vérité, il y a un écart considérable.
Il faut encore que l'homme se
donne les moyens de trouver la bonne vérité et échappe à l'illusion.
Transition : Cette condition toute humaine est certes nécessaire, mais elle n'est pas suffisante.
Quels sont les
réquisits méthodologiques qui permettent de considérer qu'un savoir constitue une connaissance scientifique ? A
quelles conditions ce désir humain peut-il être satisfait ?
2.
Les critères aristotéliciens de la science.
a) Aristote nous expose également les conditions de méthode par lesquelles on peut accéder à un savoir
scientifique.
Tout d'abord il faut que la connaissance soit universelle et nécessaire.
Toute science doit se mouvoir
dans la sphère de l'universel, elle doit être démonstrative et renvoyer à la certitude logique de la nécessité,
contrairement à l'expérience et à la perception.
Aristote écrit ainsi : « Nous estimons posséder une science de.
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