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Quelles réflexions vous suggère la proposition d'Alain:On ne prend conscience que par opposition de"

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« Introduction : Prendre conscience, c'est prendre du recul, se séparer de quelque chose ; Si je prends conscience d'une erreur, je m'oppose à ma croyance fausse, prendre conscience, c'est d'abord s'opposer à une première inconscience.

La prise de conscience n'est peut être qu'un jeu d'oppositions : si dans l'obscurité je prends conscience d'une présence, je l'oppose au fond sombre et indéterminé, si devant un tableau je prends conscience d'un détail, je l'oppose au reste du tableau.

Prendre conscience de quelque chose, c'est l'opposer à d'autres choses et comprendre sa différence propre dans ce jeu d'oppositions. Cependant, si la prise de conscience ne consiste qu'en des oppositions, elle ne traduit qu'une opposition de soi au monde et la seule participation à la réalité serait une participation négative.

Mais peut être y a t il une conscience qui ne s'oppose pas au réel mais y participe positivement.

Peut être que la conscience comme opposition n'est elle même qu'une image inversée de cette participation positive à la réalité.

Une prise de conscience, envisagée sous son angle positif serait plutôt une rencontre de la chose. Problématique : La prise de conscience apparaît comme une opposition à la chose, mais n'est elle pas plutôt une rencontre de la chose ? I : Négativité de la conscience. 1) La conscience se caractérise avant tout par sa « négativité », c'est à dire sa capacité à nier l'immédiat, à refuser la donné naturel.

La conscience s'oppose donc à la nature entendue comme immédiateté.

Hegel dit que l'enfant s'amuse à jeter des pierres dans l'eau par ce que plutôt que de contempler la nature, il préfère la nier et la transformer. 2) La négativité permet la réflexivité.

La réflexion sur soi est essentiellement une opposition de soi à soi.

Les philosophies dualistes disent que l'âme s'oppose au corps, elle permet un retour constant sur soi.

L'âme s'oppose au corps qui est le lieu des pulsions, des désirs irréfléchis pour le diriger selon des valeurs morales et pour ensuite s'émanciper et s'élever à la réflexion pure.

C'est ce qui conduit Platon à qualifier le corps de « prison de l'âme ».

La conscience apparaît donc clairement comme une « opposition de ». Si, comme Platon le dit dans l'Alcibiade, « l'homme, c'est son âme », qu'en est-il du corps ? Selon lui, dans le Phédon notamment, le corps est comparable à un tombeau.

Il est ce qui, en nous, est composé de matière. Platon entend par là que le corps est voué à un mouvement, qu'il subit la croissance et la décroissance et qu'il finit par périr.

Cela est le signe même de son appartenance à la Nature.

De la même façon que tout ce qui s'unit doit, dans la Nature, se désunir un jour, le corps est cette prison temporaire dans lequel l'âme est enfermée le temps qu'elle a à passer sur terre.

Le corps ne dépend donc pas de la culture : il renvoie à l'âme et à l'état naturel où elle se trouve.

Bien plus encore, le corps reflète les qualités et les défauts de l'âme. Ainsi, par exemple, on reconnaîtra une âme angoissée par le fait que la personne ne sache pas tenir en place….

L'âme exprime donc sa complète nature à travers le corps qui la manifeste et l'enferme à la fois. 3) La conscience morale apparaît comme une opposition à l'ordre de fait.

Contre l'ordre de fait, la conscience morale oppose l'ordre de droit, c'est à dire des normes idéales de la dignité.

Au niveau individuel, cela se traduit par une maîtrise de soi, une opposition aux pulsions, et au niveau collectif, cela peut se traduire par une révolution contre un régime jugé inacceptable. II : La négation traduit une détermination 1) « Toute détermination est négation » dit Spinoza, par là on peut entendre qu'en tant que négativité, la conscience traduit une détermination.

Spinoza prend le point de vue de la nature plutôt que celui du sujet, pour lui, l'idée de conscience est une erreur qui consiste à prendre les effets pour des causes et donc à croire à une indétermination de la nature dans laquelle l'homme est « comme un empire dans un empire ».

La conscience apparaît donc plus comme une image renversée du réel que comme une opposition.. »

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