Quelle signification attribuer à l'expression: "fin de l'histoire" ?
Extrait du document
«
Comment démarrer la dissertation et trouver un plan.
1.
En jetant vos idées sur une feuille blanche, vous constaterez certainement que le thème de la fin de l'histoire a
été traité au cours par votre professeur, dans le cadre plus général de l'étude du concept d'histoire.
Le matériau premier est donc ici le cours sur l'histoire.
2.
L'expression contient le mot « fin » dont il faut, par la réflexion sémantique, analyser les sens, ainsi d'ailleurs que
le demande expressément la question.
Deux d'entre eux sont classiques :
— fin comme terme,
— fin comme but.
3.
A partir de cette réflexion, on voit que le plan progressif est ici tout à fait souhaitable.
Il permet de partir du sens
le plus simple (terme) pour découvrir finalement la véritable richesse du concept de « fin de l'histoire », entendu
comme projet de l'homme.
4.
L'existence de deux sens très différents du mot « fin » vous permet de définir le problème posé (choix du sens) et
d'aboutir à une conclusion nette en justifiant votre choix par la discussion.
La fin de l'Histoire ?
Les dernières dictatures européennes, celles de Franco en Espagne, de Salazar au Portugal et des colonels grecs,
sont tombées au cours des années quatre-vingt.
La décennie suivante a permis à l'Amérique du Sud (Pérou,
Argentine, Uruguay et Brésil), à une partie de l'Asie du Sud-Est (Philippines, Corée du Sud) et à l'ensemble des
peuples de l'Europe de l'Est d'accéder également à la démocratie.
Comment ne pas s'interroger sur la signification de
la poussée, depuis vingt-cinq ans, du gouvernement démocratique sous sa forme occidentale et libérale? L'histoire
contemporaine donnerait-elle raison à l'Histoire universelle de Kant et de Hegel ?
Pour l'Américain F.
Fukuyama, cela ne fait aucun doute : la diffusion de la démocratie libérale à travers le monde et
l'uniformisation des modes de vie qui en résulte nécessairement laissent croire à ce qu'il appelle « la fin de l'Histoire
».
L'expression retient évidemment l'attention par son caractère apparemment paradoxal.
On imagine la critique
faussement naïve de ceux qui s'étonneraient de lire encore dans leur quotidien la relation des événements du monde
entier.
Annoncer « la fin de l'Histoire » ce n'est évidemment pas nier l'actualité, ni les convulsions politiques qui
agitent tel ou tel peuple, ce n'est pas croire que « rien d'important ne se passera jamais plus »...
C'est dire
seulement que l'Histoire a atteint son but, en menant les hommes à la constitution d'un modèle social qui garantit la
pleine jouissance de la liberté et assure à chacun la reconnaissance qu'il est en droit d'attendre.
La fin de l'Histoire s'inscrit dans un cadre d'analyse hégélien : l'homme pour apaiser son désir de reconnaissance — à
la différence de l'animal, il peut désirer quelque chose d'immatériel —entre en conflit avec ses semblables, prêt à
risquer ou non sa vie pour obtenir cette reconnaissance de sa dignité, voire de sa supériorité.
C'est dans ce risque
qu'il manifeste alors sa liberté.
La société se divise alors en maîtres, ceux qui ont choisi le risque, et en esclaves,
ceux qui ont refusé le combat pour la reconnaissance.
Le maître découvre pourtant la frustration de n'être reconnu
que par des esclaves...
Son appétit de reconnaissance le tenaille encore et le
lance dans un nouveau conflit, avec un autre maître.
Cette lutte pour la reconnaissance ressemble à la guerre de
chacun contre tous...
Elle est tout aussi peu supportable.
En inventant la démocratie libérale, le désir d'absolue reconnaissance est satisfait (chacun étant l'égal de l'autre, et
reconnu comme tel) et la violence des conflits disparaît.
Sécurité et liberté ne sont désormais plus incompatibles.
L'Histoire, sous sa dimension universelle, a atteint son objectif, sa fin.
Mais ce modèle a-t-il véritablement su s'imposer? L'actualité récente semble montrer que l'Histoire est loin d'être
achevée.
L'émergence du phénomène religieux au Sud qui investit progressivement l'espace naturellement réservé
aux politiques professionnels, les difficultés que rencontrent les peuples d'Europe de l'Est et la solution nationaliste
qui ne cesse ne les tenter indiquent à présent que la démocratie libérale n'est pas la réponse-miracle attendue par
tous.
L'Occident paraît moins convaincant lorsqu'il exporte ses institutions...
A.
Introduction
Il sera utile de s'entendre sur le sens des termes de l'expression, la « fin de l'histoire ».
La notion de fin est très
ambiguë.
Elle peut désigner l'arrêt, le terme, la limite, la terminaison, la cessation.
Mais la fin, en un deuxième sens,
c'est aussi le but vers lequel on tend.
Quant à l'histoire, définissons-la, en son acception objective, comme la suite
des états par lesquels passent un groupe humain, des groupes ou bien l'ensemble de l'humanité (dans le cas d'une
conception très unitaire de l'histoire):
Le problème est sans doute de savoir quel sens du mot « fin » sera le plus valable ici, de manière à pouvoir attribuer
une valeur dynamique et une fonction régulatrice à cette expression énigmatique de « fin de l'histoire ».
B.
Développement
1.
L'arrêt du temps et de l'histoire (thèse)
Si fin signifie terme, la fin de l'histoire représentera alors la limite et la cessation de la suite des états humains.
Mais
cet arrêt lui-même peut être entendu et compris de manière extrêmement diverse.
a) La cessation des événements comme résultat de l'entropie
Sous son aspect le plus élémentaire, la fin de l'histoire peut donner à voir un état final de l'univers caractérisé par la.
»
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