Quelle place faut-il faire, en morale, au sentiment ?
Extrait du document
«
I.
— Certains philosophes ont voulu chercher une base de la morale dans le sentiment.
Les principales formes
de la morale du sentiment sont : la théorie du sens moral de Shaftesbury, Jacobi, J.-J.
Rousseau ; la morale de
la bienveillance de Hutcheson ; la morale de la sympathie de Adam Smith; la morale de la pitié de
Schopenhauer; la morale de l'honneur et, dans une certaine mesure, la morale altruiste d'A.
Comte
(Caractériser très brièvement ces diverses morales).
II.
— Sous quelque forme qu'il se présente, le sentiment ne peut servir de fondement à la morale :
1° la sensibilité étant une faculté aveugle et fatale, il est.
illogique de lui confier la direction d'un être
raisonnable ;
2° le sentiment ne saurait justifier l'obligation morale; il attire, mais ne commande pas ;
3° le sentiment est essentiellement subjectif, relatif et variable; il ne peut fonder une loi, car toute loi suppose
une certaine fixité et une certaine universalité.
III.
— Il ne faut pas en conclure, avec les stoïciens et Kant, que le sentiment ne joue aucun rôle en morale.
S'il n'est pas un guide infaillible, il est un excellent auxiliaire : plus nous avons d'inclination pour le bien et
d'aversion pour le mal, plus il nous sera facile de faire l'un et d'éviter l'autre ; plus nous ressentons de
sympathie pour nos semblables, moins nous aurons de difficulté à remplir les obligations de la justice et de la
charité ; plus est développé en nous le sentiment de l'honneur, plus nous serons disposés à faire le nécessaire
pour mériter l'estime de ceux que nous estimons nous-mêmes.
IV.
— Ainsi loin de supprimer en nous tout sentiment, nous devons nous efforcer de le développer et de le
diriger pour en faire un auxiliaire du devoir et de la raison..
»
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