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Quelle est la fin de la loi : la liberté ou la paix ?

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« Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « Fin de l'Etat » : c'est le but de l'Etat, ce qu'il vise à travers chacune de ses action, c'est aussi ce que l'on pourrait appeler sa raison d'être, ce pour quoi il a été créé. - La « paix » est synonyme de concorde, d'entente, ou d'accord.

C'est lorsque les rapports entre individus ou nations sont caractérisés non seulement par l'absence de combat effectifs, mais aussi par l'absence de toute disposition au combat. - « La liberté » au sens général, est le pouvoir de se déterminer rationnellement, sans y être contraint par une force extérieure.

Plus particulièrement, c'est aussi le pouvoir d'agir à sa guise dans la limite des lois, sans nuire à autrui. Construction de la problématique : Les termes de paix et de liberté sont tous deux en rapport étroit avec l'Etat.

En effet, ce dernier, non seulement permet une liberté viable - c'est-à-dire une liberté avec les autres, qui ne soit pas contradictoire et autodestructrice - mais permet aussi la sécurité et la paix en gérant les conflits entre les individus et les nations. Cependant, le sujet implique un choix : paix ou la liberté. à Se pose donc non seulement le problème de savoir quelle est la fin privilégiée de l'Etat - celle qui est la plus importante, la paix ou la liberté - mais aussi si cette supériorité de l'une sur l'autre est légitime et possible, ou si au contraire il existe une interdépendance entre les deux notions. Plan : I/ Le but premier de l'Etat est la paix : Les théoriciens du contrat social partent du constat que l'homme à l'état de nature (=avant la naissance d'un être ensemble politique) est une être individuel, un tout parfait, dont la liberté est coextensive à sa puissance. • Comme l'explique Hobbes dans Le Léviathan, les volontés particulières à l'état de nature ont le droit et la liberté d'user comme elles le veulent de leur pouvoir propre pour préserver leur vie (= c'est ce qu'on appelle le droit de nature).

Les hommes se battent donc pour obtenir ce qu'ils désirent à état de nature = climat de guerre.

Ce droit de nature est contradictoire : les passions venant de l'affirmation individuelle contredisent la conservation de chacun et s'anéantissent quand elles sont réunies. • Ayant conscience qu'ils peuvent être en proie à une mort violente, les hommes décident de s'unir par un contrat social qui limiterait le droit de nature (la sauvegarde de ma propre nature ne doit pas nuire à celle d'autrui).

Mais un pouvoir coercitif est nécessaire pour faire respecter ce contrat : c'est le Léviathan, chacun des individus doit lui remettre son pouvoir de se gouverner lui-même, et le reconnaître comme auteur de ses propres actes.

Le Léviathan agit au nom de tous les individus qui ne peuvent le contredire. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué. Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule et même personne. La paix est ainsi obtenue, mais les individus ont remis leur liberté au Léviathan.. »

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