Quelle différence y a-t-il entre être et exister ?

« Problématique: Ce sujet vous demande de distinguer deux termes que le langage courant confond.

L'une des manières d'aborder ce sujet consiste à étudier l'étymologie du mot "exister".

Celui-ci contient le préfixe, ex-, qui indique un mouvement "hors de", voire un surgissement.

En conséquence, vous pouvez suggérer que l'existence désigne tout d'abord une manière d'être tout à fait particulière et, ensuite, que cette manière d'être particulière est le propre d'un certain type d'êtres: les hommes. Vous devez alors chercher à caractériser de diverses manières la particularité de l'existence en l'opposant systématiquement au fait d'être en général.

En particulier, songez à l'idée que l'homme est le seul être qui non seulement a la possibilité d'être, mais aussi de bien vivre: exister aurait une signification éthique.

Mais exister peut désigner aussi la nature particulière de la subjectivité par opposition aux caractères propres des objets: l'existence est alors associée à la liberté. Introduction : L'être se distingue de l'existant : l'être est ce par quoi chaque chose existante acquiert son existence.

Ceci vient peut être d'un simple usage du verbe être dans les langues européennes : on parle de ce qui existe à travers des propositions de forme « x est y ».

L'être ne serait donc que cette partie de la structure du langage que l'on appelle la « copule ». Mais par l'être on entend surtout la réalité des choses, on entend une dimension qui se dérobe à l'existence actuelle et qui pourtant semble la soutenir.

Si j'ai devant moi un objet, je ne le considère pas selon sa seule existence présente mais aussi selon des possibilités qui sont enveloppées en lui et par lesquelles il se distingue des autres existants.

La réalité des choses se jouerait donc dans la différence entre leur existence et leur être : il y a une réalité de l'existence présente mais elle ne résume pas toute la réalité et elle tire sa propre réalité d'une condition fondamentale, l'être. Problématique : N'y a-t-il qu'une différence verbale entre être et exister ou une différence réelle? I : Il y a une différence entre être et exister L'être et l'existant La différence entre l'être et l'existant peut être considérée comme radicale.

Parménide distingue les existants en devenir de l'être lui même.

D'après cette thèse ontologique : « l'être est », on peut prédiquer de l'être qu'il est identique à lui même, immuable, un, incorruptible et éternel.

L'existant au contraire est différent, mouvant, multiple, incorruptible et temporel.

L'être en tant qu'être est donc fondamentalement différent de l'existant. Être et exister Aristote distingue l'acte et la puissance, la puissance désigne toutes les virtualités potentielles d'un existant, toutes les possibilités qu'il peut effectuer, ce qu'il pourrait être, et l'acte désigne ce que l'existant est effectivement, son être au présent.

Par exemple : un médecin qui dort est un médecin en puissance et un dormeur en acte.

L'être est en même temps dans l'acte et la puissance tandis que l'existence n'est que dans l'acte.

Tant que l'acte et la puissance ne coïncident pas, l'être d'un existant ne correspond pas à son existence.

C'est pourquoi l'existence parfaite est celle d'une pure actualité, ce qui n'est possible qu'en Dieu selon Aristote. L'existence du non être Platon pose le problème de l'existence du non-être.

Une chimère, l'image d'une licorne par exemple, existe, mais elle ne correspond à aucun être.

La chimère appartient au genre du non être mais elle existe en tant qu'image.

Il faut donc affirmer que le non être existe. Transition : Nous avons jusqu'ici considéré la différence ontologique entre l'être et l'étant selon diverses thèses dogmatiques qui définissent l'être à priori, c'est à dire indépendamment de l'expérience.

Traitons désormais le problème d'un point de vue empirico-sceptique : Y a-t-il une différence entre être et exister si l'on s'en tient à notre expérience? II : Il n'y a qu'une différence verbale entre être et exister Il n'y a que l'existant On peut considérer qu'il n'existe que ce qui se présente à notre expérience.

L'existence s'impose à nous par un. »