Quelle différence il y a-t-il entre exister comme personne et exister comme chose ?
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Analyse du sujet :
§ La question posée est ouverte (n'appelle pas de réponse positive ou négative) ; du coup, il convient d'admettre
qu'il y a une différence entre deux manière d'être, deux types d'existences) = présupposé du sujet (que l'on pourra
nuancer ou critiquer mais qui doit cependant être admis)
§ Le présupposé du sujet nous renvoie à l'enjeu de la question : il faut, d'un point de vue moral, que la différence
soit vraie.
Autrement, autrui, existant comme une chose parmi les choses n'est pas digne de respect, et la
personne, pure corporéité, n'a aucunement à répondre de ses actes (prise dans le flux déterminé des phénomènes
empirique, la volonté et le libre arbitre sont des leurres)
§ Finalement, ce qu'on nous demande ici, c'est de fonder l'une des conditions de possibilité de la morale.
§ Pour cela, il faudra envisager au moins deux niveaux d'analyse : ontologique ou métaphysique et épistémologique
en nous intéressant à deux disciplines : la psychologie (et le problème âme-corps) et la physique (la différence
entre expliquer et comprendre : la chose est-elle seulement explicable et la personne compréhensible ou est-ce là
une distinction commode mais insuffisante ?)
Problématique : contester la possibilité de distinguer l'existence de la personne et celle des choses revient à
empêcher toute constitution d'une responsabilité juridique et morale.
Mais sur quoi repose une telle distinction ?
Quelle différence y a-t-il entre exister comme personne et exister comme chose ? Cette différence est-elle
seulement postulée et ne vise-t-elle rien d'autre qu'à rendre l'homme coupable et dépendant des moralistes, comme
le pense Nietzsche ? Ou alors est-ce une différence réelle (métaphysiquement fondée) ? Auquel cas quel type
d'intelligibilité de ces deux types d'existence est possible ? Que peut-on connaître de l'existence d'une personne ?
Celle-ci n'est-elle pas vouée au mystère à moins de la rapporter, comme le font les cognitivistes matérialistes
contemporains, à l'existence d'une chose ?
1-
UNE DIFFÉRENCE ONTOLOGIQUE ET MÉTAPHYSIQUEMENT FONDÉE
a)
La chose est inanimée, la personne est vivante
Premièrement, on constate que de fait, l'existence des choses est
d'abord celle d'une absence de mouvement.
Cela, pour Aristote s'explique par
l'absence d'âme en tant que celle-ci est principe de mouvement et de repos.
Voir la hiérarchie des âmes (Traité de l'âme, II, chapitre 2).
Il manquerait
donc d'emblée aux choses la possibilité de se mouvoir d'elle-même, l'auto
motricité.
Certes, personne humaine et choses ont en commun d'exister
comme être physiques, néanmoins, la chose ne se meut pas d'elle-même : si
elle change ce ne peut être que sous l'effet d'un mobile qui lui est extérieur et
qui déclenche son mouvement : sa nature est d'être mue et non de mouvoir
(elle est fondamentalement passive)
Cependant, tous les vivants ne sont pas des personnes, ne serait-ce
que juridiquement (il n'y a pas légalement de constitution régissant les droits
des plantes ou des animaux) Du coup, il faut approfondir la distinction et au
sein de cette différence, disons générique, poser une différence spécifique :
quelle est la spécificité de la personne ?
b)
Le dualisme cartésien des substances
Les choses ont pour les modernes, la spécificité d'être étendues,
d'occuper un certain espace.
Elles sont donc, dans un vocabulaire cartésien,
res extensa : chacune des parties composant la chose est décomposable et
est extérieures aux autres.
Il en va tout autrement de la personne : elle est
res cogitans : j'existe, je sais que je suis un être particulier (une personne donc – quoique Descartes n'emploie pas
explicitement ce terme) parce que je pense.
L'existence de la personne est donc métaphysiquement fondée sur sa
pensée.
Ainsi les choses ne pensent pas ; leur existence est purement matérielle.
Transition :
L'identité ou ce qui fonde la personnalité repose donc sur la conscience ; à l'inverse, les choses existent
sans conscience et ne sont pas à l'origine de leur mouvement.
Toutefois, cette différence ontologique et métaphysique est loin d'aller de soi : elle implique que la
personne soit irréductible à son corps.
Or en tant qu'être incarnée, elle existe aussi en tant qu'objet : le corps,
comme tel, est dépourvu de conscience et de pensée.
2-
UNE DIFFÉRENCE ÉPISTÉMOLOGIQUE
CHOSES
: L'EXISTENCE DE LA PERSONNE N'EST PAS EXPLICABLE COMME L'EST CELLE DES
a)
L'existence de la personne comme fondement de l'imputabilité des actions
Telle est la question à laquelle répond Kant : après avoir distingué l'être du phénomène de celui de la chose
en soi (seul le premier est connaissable), Kant se demande si l'impossibilité de connaître l'être en soi (ce qui outre
passe l'expérience possible) ne conduit pas à la ruine de la morale.
Aussi propose-t-il, à travers d'un exemple, de
montrer en quoi l'absence de détermination empiriques permettant de connaître la personne n'a pas valeur
d'argument face à la nécessité de la morale : comment rendre compte d'un mensonge pernicieux ? (voir Critique de
la raison pure, 3 ème antinomie de la raison pure).
Il y a 2 façons d'en rendre compte : 1) on met en avant les.
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