Quelle connaissance a priori est-elle possible ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE
a priori:
Formule latine signifiant « à partir de ce qui vient avant ».
Désigne ce qui est indépendant de toute expérience.
S'oppose à a posteriori.
Contre l'empirisme, Kant soutient l'existence de structures a priori qui précèdent et conditionnent notre
connaissance du monde.
Connaissance
Du latin cognitio, « action d'apprendre ».
Activité de l'esprit par laquelle l'homme cherche à expliquer et à
comprendre des données sensibles.
Le problème de l'origine et du fondement de la connaissance, ainsi que celui de ses limites, oppose en particulier
Kant et les empiristes.
POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de
faire.
Kant s'accorde avec Hume sur le fait que le principe de causalité ne peut être extrait de l'expérience, mais il n'en
tire pas la même conclusion - favorable au scepticisme - que ce dernier.
Kant
écrit dans la Critique de la raison pure : « Que toute notre connaissance
commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute.
En effet, par quoi
notre pouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action, si ce n'est
par des objets qui frappent nos sens [...] ? » L'expérience est donc bien
première, selon Kant; mais elle ne l'est que d'un point de vue chronologique et
non logique, comme le montre la suite de ce passage : « Mais si toute notre
connaissance débute avec l'expérience cela ne prouve pas qu'elle dérive
toute de l'expérience, car il se pourrait bien que même notre connaissance
par expérience fût un composé de ce que nous recevons des impressions
sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connaître (simplement excité
par des impressions sensibles) produit de lui-même [...].
» Les conditions de
la connaissance, comme le principe de causalité, font donc partie de la
structure même de la raison humaine.
Et c'est pour cette raison que nos
connaissances du monde physique obéissent partout et toujours à ce
principe.
C'est ainsi que Kant estime résolu le problème laissé sans réponse
par Hume : si la nature suit un cours régulier, c'est que l'homme projette sur
elle les cadres invariables de ses facultés de connaissance.
Mais il faut, selon
Kant, en tirer toutes les conséquences : la science ne peut nous faire
connaître le monde tel qu'il est en soi ; elle nous fait connaître seulement les
phénomènes, c'est-à-dire le monde tel qu'il est pour nous, tel qu'il nous
apparaît, compte tenu de ce que sont nos propres cadres mentaux, appelés
par Kant les formes a priori de la sensibilité et de l'entendement.
Toutefois, le fait que nous ne puissions pas nous représenter la nature sans concevoir que tout effet a une cause,
le fait que le principe de causalité soit inhérent à notre esprit, n'empêche pas que l'identification de la cause précise
d'un phénomène donné ne peut être établie qu'empiriquement.
Et, pour y parvenir, le savant n'a d'autre ressource,
comme le montrera Karl Popper, que de lancer des hypothèses audacieuses, des conjectures risquées, qui subiront
souvent, de la part de l'expérience, une sévère réfutation.
Mais, c'est en tirant les leçons de ses échecs que la
connaissance scientifique peut progresser.
Mais, en fait, l'observation est toujours guidée par un projet, une intention.
Pourquoi Archimède est-il le premier à
voir ce que tout le monde pouvait observer avant lui : l'eau d'une baignoire pleine déborde quand on entre dans le
bain ? Il se trouve qu'il était préoccupé alors par une question précise : comment mesurer le volume d'une couronne
afin de savoir si elle est bien en or massif ? C'est ce qui lui permit d'observer que le volume de son corps était
équivalent au volume d'eau déplacé.
De même, les observations astronomiques de Galilée montrent comment la raison cherche dans l'observation un
moyen de mettre à l'épreuve la conception ancienne selon laquelle les astres étaient des sphères parfaites.
Elle lui
fournit des moyens : le télescope qui existait à cette époque, mais que personne n'avait eu l'idée de braquer sur la
lune.
Ainsi, il est le premier homme à observer les montagnes et les vallées de notre satellite.
Mais les observations les plus fécondes sont celles qui contredisent une idée admise, une certitude bien enracinée.
C'est ce qui apparaît dans la découverte de la pression atmosphérique, au XVIIe siècle, par Torricelli et Pascal.
En
effet, les fontainiers de Florence ne comprenaient pas pourquoi, lorsqu'on la pompe, l'eau des puits cesse de monter
à partir d'une certaine hauteur.
Ce fait contredit l'idée admise depuis Aristote selon laquelle « la nature a horreur du
vide », idée qui jusqu'alors servait d'explication au fait que le niveau de l'eau s'élevait exactement en même temps
que le piston.
Or, au-delà de 10,33 m, l'eau ne suit plus le mouvement ascendant de celui-ci.
Cette donnée
empirique tend à montrer que le vide peut exister dans la nature, ce qui tend à réfuter la théorie en vigueur, c'està-dire le système de pensée, inspiré d'Aristote, qui servait jusqu'alors de cadre explicatif complet et cohérent aux
phénomènes observés.
C'est Kant qui porte à la métaphysique des coups dont elle a eu grand mal à se relever.
Nous avons montré que
pour Kant la connaissance scientifique est valable et fondée en raison..
»
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