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Quel sens faut-il accorder à l'expression : « les droits de l'homme » ?

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« Introduction Nous entendons parler des droits de l'homme à tout bout de champ, nous savons qu'il faut montrer du doigt ceux qui ne les respectent pas, et qu'il faut louer ceux qui les défendent.

Nous connaissons quelques uns des droits ainsi désignés, tels que la liberté d'expression et la liberté au sens large.

Pourtant, que signifie au juste cette expression ? Que faut-il entendre au juste par ces droits qui serait ceux de l'homme ? Sur quoi reposent-t-ils ? Qu'est-ce qui les justifie ? Et surtout, de quel homme est-il question au juste ? Ont-ils bien la valeur universelle qu'ils prétendent avoir ? Les droits de l'homme font partie de ces expressions qui font l'unanimité et semblent apporter avec eux un consensus immédiat.

Pourtant, ces droits ont fait l'objet de lutte, en France, seule une révolution les a permis, et ils ont fait ensuite l'objet de nombreuses critiques.

Comment faut-il donc comprendre cette expression si abstraite et pourtant si usuelle ? I. Les droits de l'homme sont des droits inaliénables A. Parler des « droits de l'homme », c'est d'abord parler de droits que tout homme a indépendamment des droits positifs et particuliers qu'il peut avoir en raison de son appartenance à un État de droit précis.

Ces droits de l'homme sont donc censés être universels et représentent un critère, un étalon commun à tous les droits particuliers de tel ou tel pays.

L'homme dans cette expression, ce n'est pas un homme particulier, mais l'essence même de l'homme : tout être humain a donc ces droits, quelque soit son âge, son sexe, sa nationalité et son ethnie. B. On pourrait donc les faire remonter au droit naturel : dans la déclaration des droits de l'homme, ces droits sont nommés « naturels et inaliénables » et consistent en« la liberté, la propriété, la sûreté, la résistance à l'oppression ». Mais que faut-il entendre par droit « naturel » ? D'après Locke, dans le Traité de gouvernement civil, ces droits sont naturels en ce qu'ils précèdent toute constitution politique, puisqu'ils découlent de ce que l'on appelle l'état de nature, ils sont censés juger ou légitimer l'ordre social instauré à partir d'eux, et enfin, ils sont uniquement déduits par le travail de la raison : c'est en raisonnant que l'on trouve ce qui revient de manière imprescriptible à chacun.

Il ne faut donc pas regarder et constater quels sont les droits que les hommes ont pour les trouver, mais réfléchir et se demander quels sont les droits que doit avoir impérativement tout être humain. C. C'est pourquoi les droits de l'homme ne sont pas justifiés ou démontrés, mais « déclarés ».

Pourtant, en étant déclarés par une Assemblée, ils deviennent des droits politiques.

Ils sont donc à la fois naturels et institutionnels, puisqu'ils font l'objet d'un texte de loi, et qu'ils doivent être reconnus par les pays pour avoir une quelconque pertinence.

De plus, ils sont historiquement déterminés : il y a eu plusieurs déclarations successives et distinctes dans différents pays, ce qui nous montre bien que malgré leur caractère universel et naturels, ils sont toujours inscrits dans un cadre historique complexe, et ne vont pas de soi. Transition : mais comment prétendre à la fois que les droits de l'homme sont naturels, et à la fois prendre en compte le fait qu'ils sont un produit de la culture ? II. A. Quel sens donner à ce droit naturel ? Léo Strauss dans Droit naturel et histoire explique qu'il faut distinguer entre le droit naturel moderne et le droit naturel des Ancien, élaboré par Aristote et repris notamment par Saint Thomas, qui se fonde sur une vision hiérarchisée de la nature.

C'est alors dans un ordre global, où chaque être a sa place que le droit naturel évolue, et non dans une qualité interne de chaque sujet que réside le droit.

Parler de droit naturel peut donc être insuffisant, puisque la hiérarchie, l'esclavage a également été justifié par l'existence d'un droit naturel, mais fondé sur l'inégalité.

C'est ce qui permet de mieux comprendre l'importance du substantif singulier à valeur d'universel : l'homme ; les droits seront les même pour tous. B.

Pourtant, l'une des critiques les plus virulente des droits de l'homme porte précisément sur ce terme, « homme », et a été formulée par Marx dans La question juive.

Marx nous rappelle en effet que l'expression complète est « les droits de l'homme et du citoyen ».

Or, ce qu'il explique, c'est que cette double appellation montre une réelle coupure entre l'individu isolé de la société bourgeoise, et le citoyen qui fait partie d'une communauté.

Il prend pour exemple le droit à la liberté, qui semble être un droit fondamental, et rappelle que la liberté, telle qu'elle est alors formulée dans l'article 6 est « le pouvoir qui appartient à l'homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui ».

Il montre alors le parallèle avec le propriétaire qui clôt son champ : la liberté est pensée suivant le paradigme de la propriété, parce que la seule liberté est une bel et bien celle de la propriété et de la sureté de ses biens.

Marx montre donc que les droits de l'homme, alors même qu'ils sont censés viser l'égalité de tous les citoyens se contentent de déclarer cette égalité comme étant un fait, mais qu'en pratique, cela ne change rien aux inégalités, et permet même de les renforcer, en garantissant aux grands propriétaires libéraux la sureté de leur bien. C.

Parler de droits de l'homme antérieurs à toute constituions politique peut être ambigu, puisque de fait, les hommes vivent dans une constitution politique.

Le débat qui anima l'Assemblée en 1848 montre que ce point peut être. »

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