Quel rôle joue mon corps dans l'expression de ma liberté ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
EXPRESSION (n.
f.) 1.
— Représentation correspondant de manière analogique à ce qu'elle représente ; la
projection plane d'un solide en est l'expression (LEIBNIZ).
2.
— Attitudes, gestes liés à un état psycho.
:
expressions du visage, expression corporelle.
3.
— (Lato) Auj., SYN.
de phrase, suite de symboles formant un sens,
notation, manière de parler.
4.
— (Ling.) Partie de la signification d'une phrase se rapportant au sujet qui l'énonce
(chez RUSSELL, opposée à indication).
Cf.
JAKOBSON : fonction expressive ou émotive du langage.
CORPS: Composante matérielle d'un être animé, en particulier chez l'homme.
Extériorité opposée à l'intériorité de la conscience; le corps est ce qui tombe sous ma perception; parmi les corps, il
y en a un avec lequel mon esprit a un rapport particulier, c'est mon corps, il y en a d'autres qui sont organisés de
telle façon que j'en puisse déduire l'existence en eux d'un âme; l'homme est une substance composée d'un corps et
d'une âme.
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Problématique:
Faut-il mettre en rapport le corps et la liberté ? La tradition philosophique pense plus souvent la liberté en relation
avec la volonté et la raison.
Pourtant, je peux faire l'expérience de l'importance que prend mon corps dans l'exercice
de ma liberté dès que je suis privé de l'usage normal de ce corps (maladie, blessure).
On remarquera que la question
se limite au problème de expression de ma liberté; le sujet ne concerne donc pas toutes les problématiques très
classiques du corps comme entrave à ma liberté par l'entremise des passions.
Analyse du sujet :
Corps : vient du latin corpus dont le sens est lui-même lié à celui du mot grec sôma.
Si le mot « corps » peut
désigner ce qui réunit en un tout doué d'une unité propre des éléments distincts, il s'agit ici du corps « chair »,
qui s'oppose à la substance immatérielle qu'est l'esprit.
Le corps est donc la partie matérielle de l'être humain
par opposition à l'âme.
Ainsi, Descartes le définit en tant que « substance étendue » qui est à distinguer de la
« substance pensante » qu'est l'âme (dualisme).
La phénoménologie parle du « corps propre », c'est-à-dire du
corps vécu par le sujet comme l'ensemble des rapports que celui-ci entretient avec lui.
Liberté : Avant tout, la liberté désigne l'absence de toute contrainte étrangère et extérieure.
A l'origine : libre
condition de l'homme qui n'est pas esclave, qui dispose de sa personne et participe à la vie de la cité.
La
liberté est un statut, une condition sociale et politique, puis elle devient une caractéristique individuelle et
morale.
Est libre un homme indépendant et autonome qui n'est pas déterminé ou contraint et qui est lui-même
la cause de ses actes.
Quel rôle : on s'interroge sur la place du corps par rapport à la question de la liberté.
Est-il une entrave ou
bien une aide précieuse et incontournable ?
Expression : action d'exprimer, de dire, de manifester quelque chose.
« L'expression de ma liberté » c'est la
façon dont ma liberté se réalise et se montre, se donne à voir.
Problématique :
Ce sujet soulève le problème du déterminisme.
En effet, face au déterminisme naturel, la liberté peut elle exister ?
Où peut-elle se situer ? L'homme est-il libre ou au contraire en est-il réduit à se croire libre sans avoir conscience
que chacun de ses actes et chacune de ses décisions sont déterminés par autre chose que par sa propre volonté ?
Le corps est en soi naturel et donc soumis aux lois et aux nécessités de la nature.
Du fait des besoins qu'il impose
et auxquels il faut répondre pour assurer sa survie, il est le symbole de la nécessité naturelle et du déterminisme.
De
ce fait, est-il une entrave à l'expression de la liberté ou au contraire, peut-il finalement être un médiateur entre
l'homme et sa propre liberté ? L'homme est-il capable de surmonter cette nécessité naturelle qui l'habite et le
contraint, afin de conquérir sa liberté à travers la maîtrise de sa dimension corporelle ? Autrement dit, le corps peutil en définitive exprimer la liberté humaine ? Comment peut-il y parvenir ?
Proposition de plan :
1- Le corps : un obstacle à l'expression de ma liberté :
En effet, en grec, il existe un jeu de mot entre sôma « corps » et sema « prison », « sépulture ».
Ainsi, c'est la thèse défendue par Platon dans le Phédon : « le corps est la prison de l'âme », il est considéré
comme un obstacle, une entrave pour l'âme et la mort est perçue comme une délivrance..
»
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