Quel danger peut représenter la violence pour notre société ?
Extrait du document
«
Introduction : Que devons-nous chercher ici ? Un danger spécifique, apparemment, serait lié à notre société.
Pour
pouvoir l'identifier, ne nous faut-il pas d'abord revenir sur la définition de la violence ? Nous aurions tendance
immédiatement à l'assimiler à l'agression brutale physique ou morale.
Il va de soi qu'une de ses manifestations
essentielles se trouve dans le fait de vouloir nier la volonté d'autrui au point de chercher à le détruire.
Cependant,
n'y a-t-il pas là qu'une manifestation de la violence ? En effet, l'exploitation ou le chantage peuvent être
considérées comme d'autres manifestations de la violence.
Cette dernière possèderait plusieurs visages.
Cette
violence, donc, pourrait revêtir un aspect particulier dans notre société au point de constituer un danger spécifique.
Car, enfin, la violence n'est-elle pas un danger pour toute société quelle qu'elle soit ? Or, la spécificité de notre
société moderne est de réguler au maximum par des lois et la présence d'un Etat le comportement des individus.
Ainsi, à chaque droit est associé un devoir et les législateurs travaillent sans cesse à ce que toutes les situations
qui pourraient être à l'origine de conflits soient régies par une loi qui tranche le problème.
Dès lors, quel danger
pourrait-il y avoir à vouloir réguler toute violence ?
Nous devons d'abord établir le caractère nuisible que la violence porte vis-à-vis de toute société.
L'effort entrepris
pour l'annihiler sera ainsi justifié.
Seulement, si cela semble être un impératif social, est-il possible de pouvoir faire
disparaître toute forme de violence ? Si cette dernière s'avérait constitutive de l'homme lui-même, nous pourrions
alors considérer que tout ce qui est érigé en interdit ne donne que l'envie d'être franchi.
Ce franchissement pourrait
cependant s'avérer d'autant plus dangereux que par crainte de ce dernier, l'Etat en vienne lui-même à faire violence
aux citoyens de façon apparemment tout à fait …paisible.
I/ La violence est destructrice de tout lien social
Notre société s'est évertuée, en instaurant un Etat, en promulguant des lois et en s'assurant du respect de
celles-ci, à lutter contre la violence.
La raison en semble simple et logique : si les individus font preuve de violences
les uns envers les autres, ils ne feront jamais que se détruire l'un l'autre et dès lors toute possibilité de société est
menacée.
Le propre de la violence, comme nous l'avons remarqué en introduction, est de nier l'existence d'autrui en
essayant de provoquer sa destruction.
Celui qui chercherait à se mettre à l'abri de cette violence n'aurait pour seul
moyen que de recourir lui aussi… à la violence.
Ce cercle infernal peut-il alors être brisé ? Il semble qu'il n'y ait que
par l'intermédiaire de l'établissement d'un Etat que cette destruction puisse être combattue et que puisse se créer
un véritable lien social.
Hobbes, dans son Léviathan, justifie ainsi la nécessité d'instaurer un Etat puissant pour
empêcher l'autodestruction de l'humanité.
Si deux hommes désirent la même
chose, utile à leur conservation, nous dit Hobbes, ils deviennent ennemis.
« De là vient que, là où l'agresseur n'a rien de plus à craindre que la
puissance individuelle d'un autre homme, on peut s'attendre avec
vraisemblance, si quelqu'un plante, sème, bâtit, ou occupe un emplacement
commode, à ce que d'autres arrivent tout équipés, ayant uni leurs forces,
pour le déposséder et lui enlever non seulement le fruit de son travail, mais
aussi la vie ou la liberté.
Et l'agresseur à son tour court le même risque à
l'égard d'un nouvel agresseur.
(…) Il n'existe pour nul homme aucun moyen de
se garantir qui soit aussi raisonnable que le fait de prendre les devants, de se
rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les
hommes lorsque cela est possible (…) Il apparaît clairement qu'aussi
longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous
en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette
guerre est guerre de chacun contre tous.
» Le principal danger de la violence
est de nuire à une paix garantissant une cohésion sociale.
Notre société doit
donc chercher à réprimer la violence à tout prix.
Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les
causes sont à la fois religieuses et politiques.
Le principe même de la
monarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.
En Angleterre, Charles Ier est exécuté en 1649 et
Jacques II doit s'enfuir en 1688.
Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.
Il s'agit de soutenir la monarchie au
pouvoir ; ce soutien prend la forme d'un ouvrage théorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place.
L'œuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autorité politique, puissance de l'Etat, pouvoir
de commander) dont il affirme qu'elle est indivisible et quasi absolue.
Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes, exprimée principalement dans le
« Léviathan » (1651), il est nécessaire de préciser quelques points de vocabulaire.
Ø « République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l' « Etat ».
Hobbes lui-même
donne le mot « Stade » comme un équivalent.
Ø « Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne l'âme de la République, en
ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendamment des individus.
Le mot
« souverain » peut donc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieurs individus.
Ø « Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».
Cette personne qui détient la
souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.
Quant Hobbes dit que la
souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces.
»
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