Que signifie pour l'homme le fait d'avoir des mains ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon A ristote, un « animal politique ».
C e serait en effet pour qu'il puisse
s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.
Humanité de la main
Utilité de la main.
– Libération de la main + station droite = les deux signes les plus patents de l'hominisation.
Habileté de la main.
– La main n'est pas spécialisée ; elle est apte à une infinité de fonctions : elle est l'organe-en-général.
«La main, écrit A ristote, n'est
pas un outil, mais plusieurs» (T raité des parties des animaux, IV , 10).
Perfectibilité de l'être possédant des mains.
La main, note Kant (Idée d'une histoire universelle, 1784), signale chez l'homme le "congé définitif" que
l'intelligence donne à l'instinct.
Individualité de la main
Signification métonymique de la main.
– Dans le langage ordinaire, la main peut représenter l'individu dans sa totalité : on prend alors la partie pour le tout
(= métonymie).
C f les expressions : «prendre en main», «accorder sa main», etc.
Singularité de la main.
– C 'est que la main semble bien nous révéler tout entier (empreintes digitales, lignes de la main donnant lieu à l'art douteux de la
chiromancie, etc.).
Personnalité de la main.
– La main indique, en quelque façon, qui nous sommes.
La graphologie, par exemple, s'appuie sur l'écriture d'un individu pour
induire les traits dominants de sa personnalité.
Expressivité de la main
Loquacité de la main.
– La main peut traduire en gestes les inflexions de la voix (langage des sourds-muets) ou joindre, comme on dit, le geste à la parole
(«langage» gestuel).
C ordialité de la main.
– Elle peut signifier l'amour (caresse) ou l'amitié (on se serre la main en signe de civilité).
Spiritualité de la main.
– La main apparaît donc bien comme l'organe par lequel le non-sensible s'imprime dans le sensible : du tour de main de l'artisan au
subtil doigté du pianiste, on y découvre une science pratique – effet de l'habitude, de l'habileté ou du génie – qui est comme un condensé charnel de l'esprit
.
"L'être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d'outils : or, la main semble être
non pas un outil, mais plusieurs.
Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres.
C'est donc à l'être capable
d'acquérir le plus grand nombre de techniques que la
nature a donné l'outil de loin le plus utile, la main.
Aussi, ceux qui disent que l'homme n'est pas bien constitué et qu'il est le moins bien pourvu des animaux (parce que, diton, il est sans chaussures, il est nu et n'a pas d'armes pour combattre) sont dans l'erreur.
Car les autres animaux n'ont
qu'un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de changer pour un autre, mais ils sont forcés, pour ainsi dire,
de garder leurs chaussures pour dormir et pour faire n'importe quoi d'autre, et ne doivent jamais déposer l'armure qu'ils
ont autour de leur corps ni changer l'arme qu'ils ont reçue en partage.
L'homme, au contraire, possède de nombreux
moyens de défense, et il lui est toujours loisible d'en changer et même
d'avoir l'arme qu'il veut et quand il veut.
Car la main devient griffe, serre, corne, ou lance ou épée ou tout autre arme ou
outil.
Elle peut être tout cela, parce qu'elle est capable de tout saisir et de tout tenir." ARISTOTE
QUESTIONS
1.
2.
a.
b.
3.
Dégagez l'idée principale du texte et les étapes du raisonnement.
Expliquez:
« elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres » ;
« les autres animaux n'ont qu'un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de changer pour un autre ».
En quoi la technique est-elle révélatrice de l'intelligence humaine ?
QUESTION 1
A ristote soutient que, contrairement à l'animal, l'homme possède la capacité d'acquérir un grand nombre de techniques.
Il n'est pas spécialisé ni déterminé
à l'une d'entre elles (l'usage de telle arme en particulier pour se défendre), mais peut adapter son comportement aux différentes situations et innover par
rapport au cours naturel et déterminé des choses (changer d'arme en cours de combat, en fabriquer une nouvelle...).
L'organe paradigmatique de cette capacité est la main, donnée à l'homme parce qu'il est le plus intelligent (au sens d'inventif) des êtres vivants.
Le premier paragraphe du texte pose cette thèse finaliste : c'est parce qu'il est le plus intelligent que l'homme a été doté de mains.
I l s'oppose au
mécanisme d'A naxagore ou de Lucrèce, selon qui l'homme est le plus intelligent parce qu'il a des mains.
La main manifeste donc l'intelligence technique de l'homme (deuxième paragraphe).
QUESTION 2
a.
«...
elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres » C ela signifie que la main ne désigne pas un outil particulier, mais peut revêtir de nombreuses
fonctions, inventées et utilisées par l'homme au fur et à mesure des situations : elle peut être levier, pince, griffe, etc.
C'est en quoi elle révèle l'intelligence,
comprise comme inventivité, par opposition à la conduite instinctive, prédéterminée et identique dans toutes les occurrences de la vie.
b.
«...
les autres animaux n'ont qu'un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de changer pour un autre » C 'est un commentaire de la thèse
précédente : alors que les animaux agissent de façon instinctive et prédéterminée, donc identique dans toutes les situations, l'homme a la capacité
d'innover et d'adapter sa conduite à la diversité des rencontres.
Un félin, par exemple, utilise toujours ses griffes pour se défendre.
L'homme peut en
revanche choisir de faire retraite, de se battre à mains nues, de saisir une arme plutôt que telle autre, etc.
C 'est ce qu'A ristote nomme l'« intelligence »..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Etre sujet signifie-t-il pour l'homme être maître de soi ?
- Texte 1 : « Homme est tu capable d’être juste ? »
- « L’homme est un bipède sans plumes » DIOGÈNEDE SINOPE
- « L’homme n’est jamais moins seul que lorsqu’il est seul » CICÉRON
- « La loi de l’homme est la loi du langage » JACQUES LACAN