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Que signifie l'expression " maîtriser ses pensées " ?

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« Aide du prof: On vous demande ici d'expliciter le sens d'une expression.

On dit généralement qu'il faut être maître de soi c'està-dire se contrôler, être capable de dominer ses désirs, ses pulsions, ses envies.

Mais quel sens cette notion de maîtrise peut-elle avoir quand elle est rattachée aux pensées ? On peut comprendre l'exigence de maîtriser ses désirs leurs causes peuvent paraître mystérieuses, ils peuvent nous conduire à des comportements néfastes et parfois condamnables, en outre, dans leur insatisfaction, ils peuvent être source de malheur, mais peut-on accorder la même dimension à la maîtrise des pensées ? Nos pensées sont généralement considérées comme le fruit d'une réflexion et quand on dit d'une personne qu'elle pense, on souligne qu'elle fait un usage de ses facultés.

Penser, c'est faire un usage de sa raison et la raison est justement ce qui nous permet de nous maîtriser.

Dès lors, l'expression « maîtriser ses pensées » pourrait paraître tautologique (ce qui désigne le fait de dire deux fois la même chose).

Pourtant, on peut se demander si parfois certaines pensées ne nous viennent pas sans que nous ayons un contrôle sur elles.

Ainsi, on dit parfois que l'on a eu de mauvaises pensées, on dit aussi que subitement une pensée nous est venue à l'esprit.

Comme si nos pensées pouvaient, dans un premier temps, échapper à notre maîtrise.

Il s'agit alors de se demander quel sens on accorde ici à la notion de pensée.

Vous pouvez alors montrer que le terme de pensée prend ici un sens plus large et peut renvoyer à des images, à des représentations, à des intentions et n'est pas nécessairement synonyme de réflexion.

Dans ces conditions, maîtriser ses pensées ne consiste-t-il pas à bien penser, à véritablement penser c'est-à-dire à faire un usage de sa raison ? Il s'agirait alors de se demander ce que bien penser signifie. I.

La nécessité de contrôler ses désirs, le corps en tant qu'obstacle à la raison II.

Pourquoi vouloir maîtriser ses pensées alors qu'elles font appel à la raison, et poussent donc à la réflexion III.

Si on parle de maîtrise cela voudrait dire qu'il y a des pensées qu'on ne doit pas avoir : des pensées qui sont immorales et qui surgissent de manière irréfléchie et qui sont peut-être un obstacle même à la réflexion. Suggestion de plan Première partie : La maîtrise de soi Appartenir à une société, à un groupe, cela signifie se plier aux normes en vigueur dans ce groupe : or, toute société ne peut penser sa continuation qu'à la condition que les individus n'y soient pas dans l'expression primitive et spontanée d'eux-mêmes.

Pour qu'une société se préserve du danger que représente le désir à l'état brut, il faut qu'elle érige une forme de contrainte.

C'est pourquoi l'on trouve notamment chez Rousseau l'expression d'une nostalgie à l'égard d'un « état de nature » présumé dans lequel les hommes n'auraient pas encore été amenés à aliéner leur liberté.

Cette référence, même si elle est plus mythique que réelle, permet de comprendre que l'homme social est un homme assujetti à la contrainte et qui n'exprime pas ouvertement ses passions : "Ce que l'homme perd par le Contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre; ce qu'il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède." Rousseau, du Contrat social. Le fait de cette éducation du corps vaut aussi pour l'esprit et celui qui évolue dans une société policée n'est citoyen à part entière qu'à la condition de réfléchir et de ne pas se précipiter sans méditation préalable dans des actes dépourvus de sens.

Maîtriser ses pensées revient donc à dire que la confiance dans le mouvement aléatoire de l'esprit doit être limitée et qu'il vaut mieux comme le préfère la sagesse populaire « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ».

Les pensées ne sont pas toujours le fruit d'une saine raison satisfaite d'elle-même mais peuvent être l'expression diffuse d'autres puissances : "Guerre intestine de l'homme entre la raison et les passions.

S'il n'avait que la raison sans passions ...

S'il n'avait que les passions sans raison ...

Mais ayant l'un et l'autre il ne peut être sans guerre ne pouvant avoir la paix avec l'un qu'ayant guerre avec l'autre: ainsi il est toujours divisé, et contraire à lui-même." Pascal, Pensée VI, 412.

L'individu est donc constamment écartelé entre ce qui est bien pour la collectivité et ce qui est bien pour lui. Deuxième partie : Pensée et raison Si mater le corps est une des premières opérations de contrôle éducatif qu'en est-il de l'esprit ? Le terme même de pensée semble faire référence à un degré élaboré du travail de l'esprit, par opposition au vague ou au flou des rêveries.

Donc, l'idée de la pensée présuppose un exercice clair de la raison et fait donc appel aux fonctions les plus. »

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