Que peut-on connaître ?
Extrait du document
«
Connaissance vient de cognitio, « action d'apprendre », elle désigne l'activité par laquelle l'homme prend acte des
données de l'expérience et cherche à les comprendre ou à les expliquer.
La connaissance vise à atteindre la vérité, connaître une chose c'est savoir définir ce qu'elle recouvre.
La
connaissance a trait à l'objectivité, à la nécessité.
Connaître c'est tenter de saisir et de représenter les objets qui
se présentent à nous, d'en constituer une idée claire et distincte et objective.
Mais est-ce parce que ce qui s'offre
à nous est d'ordre sensible que la connaissance doit se limitée aux phénomènes ?
Ce qui revient à savoir quelles sont les limites que l'on doit assigner à la connaissance, ce qui suppose de
s'interroger sur les voies de la connaissance, et ses fins.
Le sensible ne fait-il pas montre d'une certaine instabilité, à cet égard la connaissance ne doit-elle pas être en
quête de l'idée de la chose qui ne saurait relever de l'expérience sensible ? Ce que à quoi nous devons accéder pour
connaître n'est-il pas de nature intelligible ? La connaissance se situe dans cet absolu qu'il nous appartient de
connaître.
Mais cette vérité que vise la connaissance n'échappe-t-elle pas au pouvoir de l'entendement humain ? Connaître
n'est-ce pas plutôt une entreprise méthodique qui doit procéder d'idées claires et distinctes dont les premières sont
livrées par l'expérience d'un Dieu vérace et de l'absoluité du sujet ?
Mais ces principes peuvent-il être réellement objet de connaissance, ne sont-il pas seulement des objets
pensables ? La connaissance ne doit-elle pas dés lors être limitée par l'expérience possible ? Si bien que aucune
connaissance ne saurait être de nature intelligible ou suprasensible sans risquer d' entrer en contradiction avec ellemême ?
Pour connaître il faut s'enquérir des essences
Pour Platon comme il l'exposait dans le Théétète à propos des sens « il est impossible
d'atteindre la vérité par ce qui n'atteint pas l'existence ce n'est donc pas dans
l'impression que réside la connaissance, mais dans les rapprochements dont elles sont
l'occasion pour la pensée ».
Pour conclure « il n'y a pas d'identité entre la sensation et
la connaissance » (186).
Pour connaître une chose il ne faut pas s'attacher aux apparences sensibles,
fluctuantes car soumises au devenir, au changement du temps.
La connaissance ne
saurait s'attarder sur les choses sensibles.
En effet la connaissance est le processus
psychique par lequel une âme percevant un objet est en mesure de dire ce qu'il est.
Dans la mesure où cette perception peut être plus ou moins exacte on distinguera
différents degrés de connaissance, dont chacun selon la puissance qui lui est propre, a
un objet spécifique l'ignorance pure et simple porte sur le non-être l'opinion sur ce qui
semble l'intelligence sur ce qui est.
Or pour Platon « ce qui est est totalement
connaissable tandis que ce qui n'est aucunement est totalement inconnaissable »
République, 477a.
La connaissance véritable s'attarde sur la raison d'être des choses,
raison d'être qui ne saurait être de nature sensible mais de nature intelligible.
Dans un passage de ce même ouvrage appelé « analogie de la ligne » situé en République, livre 6, 509 d-511e ,
Platon distingue 4 modes différents de connaissance, d'une part se trouve le visible avec quoi nous ne pouvons
aboutir qu'à des conjectures, des corps naturels qui conduisent aux conjectures, la pensée a pour objet les
hypothèses, l'intellect a pour objet les objets intelligibles.
La dialectique, comme l'expose l'allégorie de la caverne au livre 7 de la République, a pour fin de : « saisir la raison
de ce qui est », en vue d'atteindre « une vue synoptique de la parenté des enseignements les uns des autres avec
la nature de ce qui est réellement ».
C'est au terme d'un parcours dialectique, qui conduit à une conversion de l'âme
des choses sensibles aux réalités intelligibles, que nous atteignons la véritable connaissance.
Les formes sont les
seules réalités puisque c'est en participant aux formes intelligibles que toutes choses existent.
La connaissance doit procéder du certain et de l'évidence.
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