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Que pensez vous de la citation: ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons!" Soulignez l'idée maî"

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« Analyse du sujet : - On remarquera tout d'abord que la citation est de Victor Hugo, qui est un héritier de la philosophie des lumières. On appelle philosophie des lumières un mouvement philosophique né au XVIIIè siècle et qui préconisait la foi dans la raison. - La raison serait ainsi le moyen par lequel l'être humain pourrait se détacher des passions. - Ce sont les passions qui sont censées nous conduire au crime, car elles empêchent l'homme de se moraliser et d'accéder à un « intérêt bien compris ». - L'école est alors à entendre dans le sens du lieu où l'éducation de la raison est rendue possible. De la sorte, plus il y aurait de gens qui seraient éduquée à l'école, moins il y aurait de personnes susceptibles de commettre un crime, et donc de finir en prison. Cela sous-entend que la raison n'est pas répartie entre les hommes de manière immuable à la naissance, mais qu'elle est susceptible de progrès chez tous les êtres humains. Problématisation : La citation proposée est de Victor Hugo.

Digne héritier des Lumières, celui-ci considère que les lumières de la raison doivent se répandre sur le monde pour éclairer l'homme et le sortir des passions tristes.

Cette pensée noble doit cependant être elle-même mise en lumière, car il n'est pas évident que le savoir pousse à la moralité, comme il n'est pas sûr que tout un chacun soit capable de comprendre les bénéfices de l'enseignement scolaire.

Jusqu'à quel point l'école peut-elle mettre à mal la violence qui semble si naturelle à l'homme ? Proposition de plan : 1.

Le crime conçu comme l'acte de celui qui se trompe sur son vrai bien. L'idée que l'éducation puisse nous empêcher de quitter le sentier de la justice est déjà formulée par Platon bien des siècles avant Victor Hugo. On sait que Platon considère que nul ne fait le mal volontairement.

Dans le Ménon, il écrit en 77d au sujet des gens qui commettent le mal que : « ceux-là ne désirent pas le mal, qui ne le connaissent pas comme mal, mais qu'ils désirent ce qu'ils prennent pour un bien, et qui est réellement un mal ; de sorte que ceux qui ignorent qu'une chose est mauvaise, et qui la croient bonne, désirent manifestement le bien.

» - Le crime est donc le fait de quelqu'un qui se trompe sur le bien, c'est le produit d'une ignorance inconsciente. Il dérive d'une illusion de savoir : qui passe à l'acte le fait parce qu'il croit que cela lui procurera un bien.

Dans le cas d'un acte immoral, il se trompe et là où il croit trouver un bien, il tombe en fait sur un mal. Il se trompe parce qu'il ne sait pas que le plus grand bien pour un être humain, c'est le bien de l'âme, le seul qui permette de promouvoir conjointement l'âme, le corps et les biens matériels, et qui ainsi puisse rendre véritablement heureux. Ce bien de l'âme conduit naturellement à la contemplation de l'ordre, et ainsi à l'idée de la justice.

Justice qu'on s'évertuera alors à promouvoir, puisqu'elle est un bien pour l'âme. - L'éducation, qui consisterait donc à cultiver la réflexion - en tant qu'elle est l'excellence de l'âme - et à ne plus se fier à l'illusion du mal nous permettrait donc de revenir sur le chemin de la vertu.

Le véritable étalon de la morale, ce serait donc le savoir.

Agir en connaissance de cause, c'est toujours agir en vue du bien. En effet, il ne peut y avoir de volonté de se maintenir consciemment dans l'erreur : « Personne, sachant ou pensant qu'une autre action est meilleure que celle qu'il accomplit, ne s'avisera de faire celle qu'il fait, alors qu'il peut faire mieux », écrit Platon dans le Protagoras (358c). De la sorte, il semblerait que Platon partage le sentiment de Victor Hugo selon lequel la culture irait à l'encontre du crime.

Si tout le monde parvenait à la contemplation du bien en soi, personne ne se tromperait plus, et personne ne commettrait plus l'injustice. 2.

La théorie du « criminel par nature ». Il ne faudrait cependant peut-être pas confondre l'intellectualisme de Platon avec l'humanisme de Victor Hugo.

Si Platon considérait l'exercice de la réflexion comme étant le moyen permettant d'accéder au bien, il ne considérait pas que tous les hommes pouvaient y parvenir.

Pour y arriver, il faut être doué d'un « bon naturel ».

Il y a des gens dont la nature s'accorde à la raison du monde, et d'autres qui seront condamnés à se tromper, ne disposant que d'une raison déficiente. Le représentant le plus franc de cette tradition selon laquelle c'est la nature de l'individu qui détermine sa capacité à s'élever vers la vertu est Aristote.

Celui-ci écrit par exemple qu'est « esclave par nature celui qui (...) n'a la raison en partage que dans la mesure où il la perçoit chez les autres mais ne la possède pas lui-. »

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