Que nous enseignent les passages de l'inconscient à la conscience ?
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«
Introduction
La conscience en l'homme permet d'appréhender le monde directement, mais aussi de s'appréhender soi-même.
L'inconscient en revanche caractérise la part cachée du sujet, et pourtant qui agit sur la conscience.
Ainsi, depuis
la psychanalyse, ou la découverte freudienne de l'inconscient, comme structure constitutive de tout sujet, on sait
que le Moi conscient n'est pas maître dans sa propre demeure, puisqu'il est accompagné de son autre structurant,
l'inconscient.
Et la découverte de cet autre en soi provient de ce qu'il apparaît de certaines manières au sujet
conscient, sans que ce dernier soit nécessairement au courant de cette intrusion.
C'est à la psychanalyse de
répondre des effets de l'inconscient sur la conscience, et d'en répertorier les symptômes, et de déterminer les
formes par lesquelles il s'immisce dans le moi.
I.
L'inconscient chez Freud.
a.
Admettre l'existence de l'inconscient revient donc à réfléchir sur une
prétendue maîtrise de ses actes, et à reposer la véritable place de notre
vouloir.
Les premières expériences de Freud, à travers la pratique de
l'hypnose, ont montré que le médecin pouvait faire en sorte que le patient se
comporte de telle manière sans qu'il en sache rien.
Il y a donc bien quelque
chose qui échappe à la conscience.
D'autre part l'hypnose a guéri des
patients hystériques, quand on les interrogeait sur les causes de leurs maux ;
ces derniers révélant des événements dont ils n'ont pas conscience à leur
réveil, se voyaient guéris.
b.
C'est à partir de cette puissance de la parole que Freud se dirigera vers
la pratique de « l'association libre ».
Cette pratique consistait à inciter le
sujet conscient à parler de tout ce qui lui venait à l'esprit.
Des événements
oubliés, que le sujet ne pouvait se rappeler quand sa conscience était
vigilante, apparaissaient.
L'inconscient regorge donc d'événements passés qui
remonte à la surface (à la conscience) en provoquant des symptômes, des
pathologies (hystérie, névroses etc.).
Ces événements, remontant souvent à
l'enfance, sont « refoulés » dans l'inconscient, permettant au sujet de ne
pas vivre la mémoire pleine de souffrances.
c.
Freud constate alors que l'inconscient est à la source des maladies
mentales.
Et tout comportement en marge d'un esprit dit « normal » devra
être traité selon ce principe du déterminisme, l'inconscient (cf.
Cinq leçons de
psychanalyse).
L'inconscient permettra aussi d'interpréter les rêves.
C'est dans L'interprétation des rêves que Freud
explique les lois qui président au phénomène onirique.
Selon lui, le rêve est « la voie royale » pour la connaissance
de l'inconscient, et que son contenu, qui semble souvent hasardeux et incohérent, est bien l'expression de quelque
chose de sensé.
Le langage codé de l'inconscient permet à la conscience de ne pas le saisir, car autrement elle se
sentirait blessée dans ses normes.
«L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.»
Freud, Sur le rêve (1900).
• L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargée
de notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.
Ainsi,
pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'un désir
inconscient.
D'où les lapsus ou les actes manqués.
• Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.
Partant du principe, établi à travers l'étude de
nombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont les
désirs inconscients à l'ouvre chez les individus.
En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisses et de
les faire sortir de leurs névroses.
II.
L'homme est rempli de mythes.
a.
Si l'inconscient enseigne qu'il y a en chaque individu une part de mystère qui le détermine à agir et à penser
de telle ou telle manière, il enseigne aussi sur le fait qu'il contient des « archétypes », des éléments fondamentaux
qui régissent l'imaginaire de tous les hommes, et qui leur permettent de comprendre leurs rapports avec les autres.
Ces archétypes sont en quelque sorte les Idées de Platon.
Pour C.
G.
Jung, disciple de Freud, qui répand ce terme
« archétype » en psychanalyse, tous les inconscients individuels s'enracinent dans un inconscient collectif qui leur
est commun.
Cet inconscient enferme des types originels de représentations symboliques, qui sont des modèles de
comportement (cf.
Dialectique du moi et de l'inconscient).
b.
C'est dans les peuples dits « archaïques » que M.
Eliade reconnaîtra une mémoire ancestrale.
Le sacré sera
pour cet auteur un élément fondamental dans la structure de la conscience de l'homme.
Là où un mythe raconte la
création du monde, là où un rite met en scène les origines, il reconnaît la marque du début du sacré que l'humanité
ne cesse de rejouer (cf.
Le sacré et le profane).
Ainsi la part mythique ancrée dans l'inconscient humain passe par
la conscience pour se perpétuer..
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