Que faut il pour être un artiste ?
Extrait du document
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Analyse du sujet
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Eléments de définition
® Artiste = personne qui travail un des beaux-arts, ou qui du moins a le sentiment ou le goût des arts.
® Art = du latin « ars », talent, savoir-faire.
1)
Activité fabricatrice de l'homme par opposition aux effets de la nature (Kant, Critique de la faculté
de juger, § 43)
2)
Dans l'Antiquité grecque et à l'âge classique : imitation et reproduction fidèle d'un modèle
préexistant, à l'image du démiurge du Timée, artisan du monde, qui, fixé sur le modèle
éternel, contemple, calcule et reproduit les formes.
3)
Aux XVIIe et XVIIIe, « les arts » au pluriel deviennent synonymes de beaux-arts.
Ceux-ci ont pour
projet propre le beau, et l'absence d'utilité pratique, la production désintéressée, confèrent à
l'activité artistique un statut plus noble qu'à l'activité artisanale.
4)
Avec Kant, l'art au sens d'activité artistique devient synonyme de savoir-faire inné et de
production géniale.
Celle-ci consiste à produire ce dont on ne saurait donner aucune règle préalable
et la production de la beauté n'est en aucun cas la réalisation d'un modèle préexistant.
5)
Chez Hegel, l'art désigne un mode d'expression de l'absolu qu'il n'atteint que par la médiation du
sensible.
Il ne dit pas le vrai, il ne fait que le suggérer dans une apparence et s'en tient à cette
apparence.
·
Angles d'analyse
® On remarque d'emblée que la définition complexe et mouvante de ce que l'on considère comme étant
de l'art, va fortement jouer dans notre définition de l'artiste.
Parce qu'au fond, se demander ce qu'il faut
pour être appelé artiste, c'est-à-dire à quels critères se reconnaît un artiste, revient à chercher une
définition propre de celui-ci.
Or, si la définition e l'art change, c'est a fortiori celle de l'artiste qui bouge
aussi – l'art étant la matière qu'il travaille, ou du moins à laquelle il veut aboutir.
® Se demander ce qu'il faut à un homme pour être un artiste revient au fond à interroger la pertinence
du savoir-faire comme critère de distinction d'un artiste et de l'art en général.
En effet, on met parfois en
avant le savoir-faire d'un artiste, son sens aigu de la couleur, ou une grande économie de moyens,
comme caractéristiques permettant de reconnaître son travail.
Mais dans ce cas, quelle limite existe-t-il
encore entre l'artiste et l'artisan ?
® La question de la définition de l'artiste, définition périlleuse, engage en réalité celle de l'art, toute aussi
périlleuse d'ailleurs.
Ce n'est qu'en liant les deux que l'on pourra prétendre atteindre l'essentiel des
caractéristiques qui font qu'un homme est artiste.
Problématique
Quel est / sont le(s) critères essentiels de l'appréhension et de l'évaluation d'un artiste ? Quel est donc ce
qui fait qu'un homme est un artiste ? A fortiori, le savoir-faire est-il le critère essentiel de l'artiste ? Si c'est le cas,
ne faut-il pas en conclure que c'est ce même critère qui caractérise les beaux-arts en général ? Or la difficulté
réside dans le fait que ce savoir-faire apparaît également comme critère de reconnaissance de l'artisan et du
technicien.
D'où en réalité le problème plus profond : comment définir l'artiste de manière à ce que l'on puisse
distinguer les beaux-arts des productions techniques ?
Plan
I-
-
-
L'artiste se reconnaît avant tout par son savoir-faire
On identifie un artiste, et plus largement un courant artistique grâce au critère du savoir-faire = si le
savoir est à lui-même sa propre fin, le savoir-faire s'en distingue en ce qu'il est entièrement tendu vers sa
finalité, qui est de produire.
C'est un savoir qui mobilise à la fois des connaissances théoriques et des
connaissances pratiques : il implique d'une part la connaissance des règles techniques de production et
d'autre part, une expérience, voire une certaine habilité dans la mise en œuvre de ces règles.
La plus ou
moins grande maîtrise dans le savoir-faire est donc toujours particulière à un producteur donné.
Cette
particularité permet de caractériser l'artiste.
On peut en effet dater une œuvre, l'attribuer à un artiste ou à
une époque spécifique de l'histoire de l'art, grâce à la reconnaissance du type de savoir-faire employé.
De plus, le savoir-faire peut devenir un critère de reconnaissance au sens valoriel du terme.
Il est se par
quoi en peut apprécier la valeur d'un artiste.
Il faut à l'artiste un véritable savoir-faire puisque c'est par ce
jugement de valeur que nous reconnaissons sa puissance créatrice qui le définit en tant que tel.
En célébrant
le savoir-faire de l'artiste, on loue la particularité qu'il a dans sa manière de s'engager dans une œuvre.
Le
savoir-faire apparaît comme le résultat d'une tension entre un savoir général et une manière particulière de
faire.
Un résultat qui signe la particularité de l'artiste et permet son évaluation.
Mais ce savoir-faire suffit-il à faire l'artiste ? Hegel, dans l'Esthétique remet en question l'habileté, dans
le savoir-faire de l'imitation de la nature, comme critère de distinction.
Une telle habileté est vaine, et ne
peut procurer qu'une satisfaction passagère, de l'ordre de la surprise ou de la curiosité.
Or le plaisir
esthétique est intense et durable.
En outre, comment distinguer l'artiste de l'artisan ou du technicien si l'on.
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