Que faut-il faire pour être libre ?
Publié le 20/06/2024
Extrait du document
«
Que faut-il faire pour être libre ?
L’article 1er de la DDHC dispose que « les hommes naissent et demeurent libres et
égaux en droits ».
Cela présuppose que la liberté est innée.
Or, c’est à l’état de
nature que l’être humain semble être le plus libre.
Toutefois, l’être humain vit en
société et la liberté qu’il avait à l’état de nature ne peut pas s’exercer telle qu’elle
lorsqu’il vit en société.
Il convient alors de se demander ce qu’il faut faire pour être
libre.
Dans un premier sens, on peut affirmer que les termes « être libre » signifient «
pouvoir agir selon sa volonté sans être soumis à des contraintes extérieures ».
Donc,
le sujet peut alors s’interpréter comme « que faut-il faire pour pouvoir agir selon sa
volonté sans contrainte ? quelles actions sont à mener pour être libre ? ».
Ce qui
implique que, dans la société, afin que la liberté soit effective, il est nécessaire
d’établir une liberté ordonnée, régie par des règles.
Or, ces règles consistent en des
lois, qui si elles permettent d’établir la liberté la limitent par ailleurs.
La liberté passe
alors par un processus d’édiction de lois adoptées, validées par tous.
Cependant, dire cela implique que notre liberté a été établie grâce au droit.
Or,
malgré l’édiction de lois, le droit limite la capacité à agir.
Aussi, parfois, nous ne
sommes pas libres car nous restons esclaves de nos désirs … En cela, on peut
douter du sens premier.
Pour tenter de dépasser cette limite, en un second sens, on peut définir « être libre »
comme « avoir la capacité à faire des choix, à penser sans contrainte ».
En ce sens,
le sujet signifie « que faut-il faire pour être autonome dans ses choix, dans sa
pensée ?».
Or, si on affirme cela, c’est le terme « faire » qui n’est plus pensable.
Ainsi, il semble contradictoire d’affirmer à la fois « faire » et « être libre » en disant «
que faut-il faire pour penser sans contrainte, de façon autonome ?» car notre liberté,
en tant que capacité à penser sans contrainte ne se fait pas.
Elle ne dépend pas
d’une action, d’une réalisation mais d’un mode de pensée.
Ainsi, le sujet ne semble
pas faire sens, nos choix, nos pensées déterminés par des causes extérieures ne
peuvent être autonomes que grâce à la connaissance de ces causes, à la raison.
Pour sauver l’énoncé, il faut définir « faire » par « entreprendre une démarche de
pensée ».
Dès lors, il y a un problème car le sujet qui pose la question de savoir ce qu’il faut
faire pour être libre, d’une part, signifie qu’être libre peut être le produit d’une action
de notre part par l’édiction de lois mais cela est impossible car nous restons esclaves
de nos désirs.
D’autre part, le sujet devient incohérent car être libre, c’est pouvoir
penser de manière autonome.
Or, penser, faire des choix autonomes ne peut se faire
grâce à une action mais peut se révéler grâce à des démarches que nous pouvons
entreprendre.
Nous suivrons l’ordre que nous avons énoncé et, dans un troisième moment, pour
dépasser ce problème nous examinerons le sujet à nouveaux frais en interprétant
être libre comme être détaché des choses et des circonstances extérieures et vivre
en harmonie avec ses capacités et ses désirs.
Dans le sujet « Que faut-il faire pour être libre ? », le terme « être libre » signifie
pouvoir agir selon sa volonté, sans contrainte.
Cela signifie pouvoir agir sans être
soumis à la volonté des autres.
Dire cela implique que l’homme vivant en société, la
liberté doit être ordonnée par des lois qui définissent ce que l’on peut faire et ce que
l’on ne peut pas faire.
En effet, une liberté totale sans loi conduirait à l’anarchie Ainsi,
afin de limiter les excès, la violence, l’établissement de lois permet définir les droits
des individus et de garantir les libertés.
En ce sens la liberté émane de
l’établissement de lois.
Or dire cela, c’est penser les lois comme moyen rendant
possible la liberté.
Autrement dit, il est nécessaire d’établir des lois afin d’être libre.
En cela, le sujet implique que le droit est la condition de l’agir humain.
C’est ce que
dit Hegel dans les « Principes de la philosophie du droit ».
En somme, pour être libre,
il faut établir des lois.
Mais pour affirmer cela, il est nécessaire de penser les lois
comme émanation de la volonté commune.
Dans le sujet « Que faut-il faire pour être libre ? », le terme « être libre » signifie
pouvoir agir selon sa volonté, sans contrainte.
Cela signifie que la volonté
individuelle doit être prise en compte dans le processus d’établissement des lois qui
définissent les libertés.
Dire cela implique que les lois doivent être le reflet des
volontés individuelles.
Or dans une démocratie, la loi est le reflet de la volonté
commune qui émane des volontés individuelles qui se sont exprimées notamment
grâce au vote.
En ce sens, le sujet signifie que pour être libre, il faut avoir participer à
la loi en exprimant sa volonté, qui devient alors la volonté commune.
Or dire cela,
c’est penser les lois comme s’appliquant sans exception.
Autrement dit, les lois
s’appliquent de façon universelle.
En cela, le sujet implique que le droit est le rappel
constant de l’universel dans le particulier, sans jamais tenir compte du particulier.
C’est ce que dit Hegel dans les « Principes de la philosophie du droit ».
En somme,
pour être libre, les lois établies doivent être une émanation de la volonté commune,
représentative des volontés individuelles.
Mais pour affirmer cela, il est nécessaire
de penser ces lois en accord avec la morale.
Dans le sujet « Que faut-il faire pour être libre ? », le terme « être libre » signifie agir
selon sa volonté.
Cela signifie que par l’on adhère à la loi, la loi ne doit pas être subie
comme une contrainte.
Or, l’on ne peut adhérer à une loi que si elle est juste.
Dire
cela implique que c’est l’obéissance à des lois justes, morales qui permettent d’être
libres car ces lois sont en conformité avec le bien et l’intérêt général.
Elles sont alors
reconnues comme légitimes.
En ce sens, le sujet signifie que pour être libre, il faut
obéir à des lois justes, Or dire cela, c’est penser la liberté comme établit par des lois
légitimes.
Autrement dit, la liberté est pensable comme légale, en ce sens que la loi
retranscrit dans le légal ce qui est moral.
En cela, le sujet implique que l’adhésion
aux lois est un acte volontaire.
C’est ce que dit Kant.
Ainsi, nous avons vu que pour être libre, il faut participer à l’édiction de lois justes
auxquelles on adhère.
Toutefois, si par l’établissement de ces lois, on établit la
liberté, on la limite par ailleurs.
Ainsi, nous pouvons faire tout ce qui n’est pas interdit
par la loi.
Aussi, malgré l’édiction de lois, nous restons esclaves de nos désirs.
Dans le sujet « Que faut-il faire pour être libre ? », le terme « être libre » signifie
pouvoir faire des choix ».
Cela signifie qu’être libre est une démarche de pensée,
car faire un choix est un acte de pensée.
Dire cela implique que chacun de nos actes
est le résultat d’un choix que nous avons préalablement effectué sans forcément en
avoir conscience.
En ce sens, le sujet signifie que pour être libre, il faut prendre
conscience que l’on fait des choix lors de chacun de nos agissements.
Or dire cela,
c’est penser la liberté comme effective à chacun de nos agissements guidés par
notre volonté.
Autrement dit, le terme être libre est pensable comme « en fait ».
C’est
ce que dit Descartes lorsqu’il énonce que la liberté se connait sans preuve par la....
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