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Qu'apporte la philosophie a la compréhension de l'art ?

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« La philosophie permet au profane de mieux comprendre l'art, il permet de lever les doutes qu'on peut porter sur son utilité et sa fonction dans la société et pour l'individu.

Aussi une branche même de la philosophie s'occupe de l'art : l'esthétique.

L'esthétique sera le plus souvent une théorie de l'art.

Elle a ses raisons pour privilégier l'art : il propose à son investigation des objets qui visent expressément à plaire (même si c'est en déplaisant), et dont la production pose autant de problèmes que la consommation ; des objets aussi qui sont en quelque sorte mieux déterminés, plus consistants, plus stables – traditionnellement au moins, car l'idée de l'œuvre comme achevée et parfaite est aujourd'hui remise en question.

Aussi cette science tend à répondre à certaines questions : à quelles conditions cette expérience est-elle possible ? D'où vient que l'homme soit capable du jugement de goût ? D'où vient que la nature même lui offre de la beauté ? Quelle différence y a-t-il entre des objets (si vraiment il n'y a plus de jugement de valeur) et des œuvres ? Peut-on parler d'objets esthétiques à la place d'œuvres d'art ? En quoi consistent ces sortes d'objets ? Faut-il y inclure les reproductions, les esquisses, les photographies et même les faux ? Les nouvelles techniques, les nouveaux instruments doivent-ils être regardés comme étant du ressort de l'esthétique ? Et que penser des matières brutes ? 1) La philosophie explique le sens de l'art et de la beauté. On reproche souvent à l'art qu'il est illusion.

Au contraire, Hegel dira son Esthétique que l'apparence est essentielle à l'essence.

Il n'y aurait pas de vérité s'il n'apparaissait pas pour elle-même et pour autrui.

On a tendance a opposer le Monde Extérieur, matériel, jugé véritable et le Monde Intérieur et sensible de l'art d'illusoire.

Justement, il faut voir au-delà de la réalité pour trouver la vérité.

Ce qui est réel est pour soi et en soi.

C'est la substance de la Nature et de l'Esprit qui malgré le temps et l'espace continue d'exister en soi et pour soi.

Le monde est imparfait, chaotique.

L'art dégage la vérité des apparences et la dote d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même.

Aussi notre relation habituelle aux choses est de l'ordre du désir.

Quand on désire une chose, on ne laisse pas l'objet dans sa liberté.

Désirer une chose, c'est supprimer son indépendance, en faire usage et donc la détruire.

Mais l'art n'est pas de l'ordre du désir.

L'objet existe pour lui-même.

La contemplation esthétique ne satisfait que des intérêts spirituels.

Pour Hegel, le véritable donne à penser puisqu'il ouvre le domaine de la spiritualité.

Il n'est pas à confondre avec le simple plaisir des sens qui ne vise qu'à la satisfaction du désir.

L'art, milieu entre sensible et intelligible, aura ne peut satisfaire entièrement l'esprit, la présentation de l'intelligible y sera toujours défectueuse, et l'esprit ne sera pleinement satisfait que dans la religion car l'absolu ne pourra être présentée que dans la pensée pure.

La philosophie de Hegel tend à expliquer l'existence et le sens même de l'art dans l'histoire et la vie humaine. Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

La contemplation de la belle nature accorde mystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauté naturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui est nécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'un être naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art, tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plus de plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher de soleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrache de la nature en la niant.

Au moyen de l'art, l'homme se sépare de la nature et se pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, pense Hegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire de l'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faite pour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche à s'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sens qui veut se rendre matériel.

On ne peut le condamner pour son apparence, car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étant historiquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à la religion : la religion grecque est l'art grec lui-même.

Ce sont Homère et Hésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegel définit comme "classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparition du christianisme.

La religion chrétienne est essentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et qui est morte en croix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique a été fugitif, et si l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualité chrétienne ne suffit plus tout à fait aux besoins de l'esprit. Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en est l'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il est naturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettre l'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de son concept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucun organisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beauté artistique peut être accomplie : elle représente l'idéal.

L'idéal est soustrait de la vie quotidienne imparfaite et inauthentique.

Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualité. »

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