Prudence n’est que l’euphémisme de peur ?
Publié le 30/09/2023
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Prudence n’est que l’euphémisme de peur ?
La prudence est généralement définie comme la capacité de discerner ce
qui est bien et ce qui est mal dans une situation donnée, et d'agir en
conséquence.
Elle implique de faire preuve de bon sens, de réflexion et de
prévoyance avant de prendre une décision
La peur est une émotion complexe qui peut être définie
philosophiquement de différentes manières.
En général, on peut dire que
la peur est une réponse émotionnelle à une menace ou à un danger réel
ou perçu.
la peur peut être considérée comme une expérience subjective qui a une
dimension cognitive, émotionnelle et comportementale.
Elle implique une
évaluation de la situation dans laquelle nous nous trouvons, ainsi que de
nos capacités à y faire face.
La peur peut nous inciter à éviter ou à fuir
une situation, ou à mobiliser nos ressources pour y faire face.
Un euphémisme est une figure de style qui consiste à utiliser un mot ou
une expression atténuée pour désigner une réalité délicate, choquante ou
désagréable.
L'euphémisme permet de rendre une idée plus acceptable ou
moins brutale, en évitant des termes trop crus, directs ou blessants.
Cependant, l'usage abusif de l'euphémisme peut aussi conduire à une
certaine hypocrisie, en masquant la vérité ou en créant des illusions.
Nous allons donc voir si prudence n’est pas qu’une illusion cachant la peur
et si elle tel est le cas faut il condamner la prudence pour autant ?
Nous verrons tout d’abord que à bien des égards il semble que la
prudence ressemble à une forme de peur mais nous verrons ensuite qu’il
faut bien distinguer ces deux concepts puisque nous verrons finalement
que la prudence est avant tout une vertu
Partie I
La prudence est aujourd’hui assimilée à une attitude habitée par
l’hésitation, la peur, la méfiance On ne compte plus, depuis quelque
temps, les appels à la "prudence" : face aux intempéries ou aux
épidémies, mais aussi face aux décisions politiques à prendre dans des
matières aussi délicates que le budget, l’économie, le climat ou la sécurité
sociale.
Bien que fort différentes dans leur objet, ces références à la
prudence trouvent un commun dénominateur dans l’invitation à agir avec
circonspection face à ce qui constitue une menace.
La "prudence" est ainsi
assimilée à une attitude habitée par l’hésitation, la peur, la méfiance voire
la fermeture sur soi et c’est souvent ainsi, d’ailleurs, qu’elle est définie
dans les dictionnaires.
Un livre qui critique la prudence est "La Folie de la prudence" de Paul
Virilio.
Dans ce livre, Virilio examine comment la prudence peut parfois
conduire à des conséquences inattendues et indésirables.
Virilio critique l'idée que la prudence est toujours la meilleure approche
dans la vie et dans les affaires, et montre comment une obsession
excessive pour la prudence peut limiter la créativité et l'innovation.
Il
explore également comment la prudence peut être utilisée comme une
excuse pour éviter de prendre des risques et de relever des défis
importants
On voit donc que la prudence est ici une peur du risque et du renouveau
Un livre qui critique la prudence est "La folie des hauteurs : Pourquoi le
monde ne peut pas se passer de prise de risque" écrit par Nassim Nicholas
Taleb.
Dans ce livre, Taleb remet en question l'importance excessive
accordée à la prudence dans notre société contemporaine qui pour lui est
une forme de déni et de peur de notre société
Taleb soutient que la prudence excessive peut en réalité conduire à des
conséquences imprévues et indésirables, et que la prise de risque peut
être bénéfique pour l'individu et pour la société dans son ensemble.
Il
examine des exemples de domaines où la prudence excessive a conduit à
des échecs, tels que la finance, la politique et la santé publique tout cela
en grande partie à cause d’une peur justfiée ou non de nos responsables
face à des sujets les dépassants .
Blaise Pascal est un philosophe qui a été critique de la prudence.
Dans ses
Pensées, il souligne que la prudence peut conduire à la médiocrité et à la
stagnation, et que la prise de risque peut être nécessaire pour progresser
dans la vie.
Pascal soutient que la prudence peut nous empêcher de prendre des
risques nécessaires pour atteindre nos objectifs, et que cela peut conduire
à des regrets et à des frustrations plus tard dans la vie.
Il souligne
également que la prudence peut nous empêcher de vivre pleinement nos
vies, en nous maintenant dans une zone de confort et en nous empêchant
d'explorer de nouveaux horizons.
Partie 2
C’est la prudence qui peut engendrer la peur
Il faut distinguer « peur », « angoisse », « frayeur » et « terreur » même
quand ils opposent gradation du sentiment de peur, ou quand ils
cherchent à clarifier le statut psychologique de la peur - passion ou
émotion - pour lui opposer l’angoisse comme “Stimmung”
Elle peut également être exprimée de différentes manières telles que la
terreur, l'anxiété, l'angoisse, l'inquiétude ou la panique
l faut donc s’interroger sur la peur .
La peur est une émotion complexe qui
peut être considérée à la fois comme une passion et une émotion.
La peur
est une réaction naturelle à une menace perçue, réelle ou imaginée.
Elle
peut être déclenchée par des situations variées telles que la confrontation
à un danger physique, une menace psychologique, un changement
imprévu ou une incertitude.
En tant que passion, la peur peut être définie comme une force qui anime
le comportement humain.
Elle peut conduire à des comportements de
fuite ou de lutte face à la menace perçue.
Elle peut également être
considérée comme une passion car elle peut provoquer une réaction
physique intense telle que des palpitations, une respiration rapide, une
transpiration excessive et une augmentation de la tension artérielle.
En tant qu'émotion, la peur est une réponse psychologique à une situation
perçue comme menaçante.
Cette émotion peut être transitoire ou
persistante selon la gravité et la durée de la menace..
Vouloir faire de prudence dans certains cas n’a donc pas de sens puisque
la peur qui nait de l’effroi ne peut etre anticipée , la prudence de par sa
nature est proactive alors que la peur est réactive
Dans la Peur de Guy de Maupassant
Cette nouvelle met en scène un homme qui est tourmenté par une peur
irrationnelle et qui finit par succomber à ses craintes.
Le capitaine du navire raconte une histoire à son équipage, en....
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