Promettre est-ce renoncer à sa liberté?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Renoncer: abandonner un droit, une idée, se défaire, se dessaisir, se démettre.
Analyse du sujet :
l
Il ne s'agit pas ici de chercher une définition de la promesse, mais de chercher si elle implique une
renonciation à la liberté.
Pour cela, il faudra cependant chercher à définir ce que peut être une promesse.
l
La promesse revient-elle toujours/parfois/jamais à renoncer à sa liberté ?
l
Pour pouvoir répondre à cette question, il va falloir réussir à savoir à la fois ce qu'est la promesse et ce
qu'est la liberté, pour pouvoir voir si les deux sont ou non incompatibles.
l
Il faudra en particulier se demander si être libre, c'est pouvoir faire ce que l'on veut quand on le veut, et
notamment pouvoir changer d'avis à tout moment, ou si c'est autre chose.
Problématisation :
La promesse me lie pour le futur : si je fais une promesse, je ne suis plus alors libre de faire ce que je veux, je me
dois d'honorer cette promesse, et donc de faire, le moment venu, ce que j'avais promis de faire.
Dans ces
conditions, ne peut-on pas dire que la promesse est une renonciation volontaire à sa liberté ?
Proposition de plan :
1.
Par la promesse, j'hypothèque une liberté future, celle de changer d'avis.
a)
La promesse officielle.
Exemple : promesse de vente.
Lorsque je signe une promesse de vente, d'une maison par exemple, je suis
tenu par la loi à vendre ma maison à la personne à qui j'ai promis de la vendre.
Il est alors trop tard pour
changer d'avis, pour décider de ne plus vendre ma maison, ou de la vendre à quelqu'un d'autre qui m'en
offre un meilleur prix.
DÉVELOPPER LES IMPLICATIONS DE CET EXEMPLE.
b)
L'engagement moral.
Texte : Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs,
traduction Victor Delbos.
Un individu dans le besoin est poussé à emprunter de
l'argent.
Il sait parfaitement bien qu'il ne pourra pas le rendre, mais
il sait aussi bien qu'il ne trouvera pas de prêteur s'il ne s'engage
pas formellement à rembourser dans un temps déterminé.
II a envie
de faire cette promesse ; mais il a encore assez de conscience
pour se demander s'il n'est pas défendu et contraire au devoir de
se tirer d'embarras par un tel moyen.
/ Supposons qu'il se décide
néanmoins à prendre le parti de la fausse promesse, la maxime de
son action se traduirait ainsi : quand je crois avoir besoin d'argent,
j'en emprunte en promettant de le rembourser, quoique je sache
pertinemment que je ne le rembourserai jamais.
// Or, ce principe
de l'amour de soi ou de l'utilité personnelle est peut-être conforme
à l'intérêt personnel, mais la question ici est de savoir si ce
principe est juste ? Je convertis donc cette exigence de l'amour de
soi en une loi universelle.
Je vois aussitôt qu'elle ne peut revêtir le
caractère de loi universelle de la nature sans se contredire et se
détruire elle-même.
En effet, admettre comme une loi universelle
que chacun peut, quand il croît être dans le besoin, promettre ce
qu'il lui plaît, avec l'intention de ne pas tenir sa promesse, ce serait
rendre impossible toute promesse et le but qu'on peut se proposer par-là, puisque personne n'ajouterait plus foi aux
promesses, et qu'on en rirait comme on le fait de vaines feintes.
KANT
Ebauche d'introduction.
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