PRESENTATION DE L'ETHIQUE A NICOMAQUE DE ARISTOTE
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Ce texte d’Aristote pose un problème crucial en philosophie : celui de la responsabilité de nos actions, et notamment de leur justice et de leur injustice.
Si un homme accomplit une action injuste ou une série d’actions injustes, cela fait-il de lui quelqu’un de juste ou d’injuste ? On distingue couramment le plan de l’action et le plan de l’intention. Or, ce que révèle ce texte est que l’action, et plus précisément une série d’actions, est à même de former le caractère juste ou injuste de celui qui l’entreprend.
Mais, si nos actions déterminent notre caractère juste ou injuste, comment pourrions-nous choisir nos actions ? Cela revient en effet à supposer l’effet avant la cause. Si, pour être juste, il faut avoir un caractère juste, et si le caractère de justice repose sur une praxis, puis-je être responsable de mon injustice alors que mon mode de vie et mes actions ne me permettaient pas de choisir le bien ? C’est ce cercle qu’Aristote tente de résoudre.
Pour cela, Aristote, après avoir énoncé sa thèse procède en trois temps.
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PRESENTATION DE L' "ETHIQUE A NICOMAQUE" DE ARISTOTE
Au regard de la tripartition du savoir classique dans l'Antiquité (logique, physique et éthique), l'Éthique à Nicomaque
constitue l'oeuvre la plus aboutie de la partie éthique.
En délimitant le champ des affaires humaines par exclusion de
la nature et du divin, elle constitue le premier effort pour penser l'action humaine de manière immanente et
autonome et lui reconnaître ainsi une positivité ontologique.
Aristote (384-322 av.
J.-C.) y opère en effet une
critique de ses prédécesseurs, qui ne voient dans l'action humaine qu'un domaine d'application pour des principes
extérieurs, que ce soient les dieux de la pensée tragique, les formes platoniciennes ou plus pragmatiquement, les
techniques de la sophistique.
En menant une existence relâchée les hommes sont personnellement
responsables d'être devenus eux-mêmes relâchés, ou d'être devenus
injustes ou intempérants, dans le premier cas par leur mauvaise
conduite, dans le second en passant leur vie à boire ou à commettre
des excès analogues :
en effet, c'est par l'exercice des actions particulières qu'ils acquièrent
un caractère du même genre qu'elles.
On peut s'en rendre compte en
observant ceux qui s'entraînent en vue d'une compétition ou d'une
activité quelconque : tout leur temps se passe en exercices.
Aussi, se
refuser à reconnaître que c'est à l'exercice de telles actions
particulières que sont dues les dispositions de notre caractère est-il le
fait d'un esprit singulièrement étroit.
En outre, il est absurde de supposer que l'homme qui commet des
actes d'injustice ou d'intempérance ne veuille pas être injuste ou
intempérant ; et si, sans avoir l'ignorance pour excuse, on accomplit
des actions qui auront pour conséquence de nous rendre injuste, c'est
volontairement qu'on sera injuste.
Il ne s'ensuit pas cependant qu'un
simple souhait suffira pour cesser d'être injuste et pour être juste, pas
plus que ce n'est ainsi que le malade peut recouvrer la santé, quoiqu'il
puisse arriver qu'il soit malade volontairement en menant une vie intempérante et en désobéissant à ses
médecins : c'est au début qu'il lui était alors possible de ne pas être malade, mais une fois qu'il s'est laissé
aller, cela ne lui est plus possible, de même que si vous avez lâché une pierre vous n'êtes plus capable de
la rattraper.
Pourtant il dépendait de vous de la jeter et de la lancer, car le principe de votre acte était en vous.
Ainsi en
est-il pour l'homme injuste ou intempérant : au début il leur était possible de ne pas devenir tels, et c'est
ce qui fait qu'ils le sont volontairement ; et maintenant qu'ils le sont devenus, il ne leur est plus possible
de ne pas l'être.
Aristote, Éthique à Nicomaque.
Analyse du texte:
Ce texte d'Aristote pose un problème crucial en philosophie : celui de la responsabilité de
nos actions, et notamment de leur justice et de leur injustice.
Si un homme accomplit une action injuste ou une série d'actions injustes, cela fait-il de lui
quelqu'un de juste ou d'injuste ? On distingue couramment le plan de l'action et le plan de l'intention.
Or, ce
que révèle ce texte est que l'action, et plus précisément une série d'actions, est à même de former le
caractère juste ou injuste de celui qui l'entreprend.
Mais, si nos actions déterminent notre caractère juste ou injuste, comment pourrions-nous
choisir nos actions ? Cela revient en effet à supposer l'effet avant la cause.
Si, pour être juste, il faut avoir un
caractère juste, et si le caractère de justice repose sur une praxis, puis-je être responsable de mon injustice
alors que mon mode de vie et mes actions ne me permettaient pas de choisir le bien ? C'est ce cercle
qu'Aristote tente de résoudre.
Pour cela, Aristote, après avoir énoncé sa thèse procède en trois temps.
Plan du Commentaire :
Ière partie : Enoncé de la thèse : « En menant une existence relâchée les hommes sont personnellement …
second en passant leur vie à boire ou à commettre des excès analogues »
a)
Aristote commence par énoncer la thèse qu'il veut démontrer : « En menant.
»
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