Pourquoi suis-je moi, plutôt qu'un autre ? (Le problème de l'identité personnelle)
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Sujet 3537
Pourquoi suis-je moi, plutôt qu'un autre ? (Le problème de l'identité personnelle)
Définition des termes du sujet:
POURQUOI: pour quelle raison, quel motif: raison intellectuelle de parler ou d'agir OU pour quel mobile, force
irrationnelle qui pousse à parler ou à agir.
MOI (n.
m.) 1.
— Désigne le sujet en tant qu'il se pense lui-même.
2.
— Idée que se fait de lui-même un
individu quelconque.
3.
— (Psychan.) Instance de la seconde topique freudienne (opposé au ça et au surmoi),
le moi (das Ich) dépend des revendications du ça et des impératifs du surmoi ; il apparaît comme un facteur de
liaison des processus psychiques et représente le pôle défensif de la personnalité.
- Exercice préparatoire :
1.
2.
3.
Lorsque nous regardons une photographie de nous lorsque nous étions enfants, nous constatons les
multiples changements physiques qui attestent du vieillissement et du changement, à telle enseigne qu'il
nous est parfois difficile de nous reconnaître.
Qu'est-ce qui, pourtant, nous permet d'affirmer que, malgré
ces changements manifestes, c'est la même personne – moi – qui demeure ? Donnez d'autres exemples où
la question de l'identité semble se poser.
Si je vous demande : " Qui êtes-vous ? ", que me répondez-vous ?
En admettant la possibilité de dupliquer parfaitement un être humain, d'en faire un ou plusieurs " clones ",
l'identité personnelle demeure-t-elle pour autant ?
Þ Problématique : que répondre à la question : " Qui suis-je ? " Existe-t-il quelque chose qu'on appelle le moi,
qui resterait permanente ou constante dans le temps et qui résisterait aux changements multiples qui nous
affectent ? Dans l'affirmative, quelle est la nature de ce moi ? Que pouvons-nous véritablement connaître
de nous-même, si tant est qu'il y ait réellement quelque chose à connaître ?
A) LA QUESTION DU MOI
1.
Le jugement d'identité
- Par identité, il faut entendre le caractère de ce qui est le même, bien qu'il puisse être perçu, représenté
ou nommé de manières différentes.
Il s'agit d'abord du problème fondamental et constant de la perception :
celui de la reconnaissance des choses perçues dans des contextes et des temps différents : l'eau d'un fleuve
s'écoule continuellement mais le fleuve demeure le même, les cellules de notre corps se sont plusieurs fois
renouvelées mais notre corps, qui a changé et changera encore, est le même que celui que nous avions
enfant.
Il s'agit aussi du fait banal qu'un homme reste le même homme, que son identité est continue et
permanente.
- L'identité désigne la résistance au changement, c'est-à-dire la permanence ou la constance dans le temps
: tous les constituants d'une chose peuvent changer, l'identité ne change jamais.
- D'où l'idée que l'on pourrait faire passer entre les événements éparpillés dans la vie d'un homme un fil invisible
par lequel on rattache ces événements à la même personne dont l'existence se poursuivrait identique à ellemême à travers la bigarrure des impressions sensibles.
Autrement dit, la notion d'identité renvoie à l'idée
d'un être ou d'une existence continue, à celle de chose (ou de substance) et son symétrique, l'idée du
moi.
- Par chose ou substance, il convient d'entendre un pôle identique ou permanent de variations et de
changements successifs.
Une chose est ce qui peut changer d 'aspect, une substance peut recevoir une
diversité changeante d'accidents, sans que la chose ou la substance change elle-même et devienne une autre
chose.
Par substance, il faut entendre ce qui demeure sous les changements de qualités.
Alors que la
substance est ce qui subsiste en soi et par soi, l'accident est ce qui peut s'affirmer d'un sujet, mais n'est ni
nécessaire ni constant.
- On peut dès lors rattacher cette définition de la substance ou de la chose au Moi qui jouerait le rôle d'une
entité irréductible, d'un pôle auquel se rattacherait toutes les représentations du sujet et qui constituerait par
là même un principe d'identité.
Définissons le Moi comme la conscience de la permanence et de l'unité des
divers états affectifs, intellectuels, successifs.
2.
La substance pensante.
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