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Pourquoi s'incliner devant la loi morale et lui obéir ?

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« Pourquoi s'incliner devant la loi morale et lui obéir ? Il existe, en effet, une loi plus conforme à l'essence de l'homme, la norme morale s'imposant au sujet sous l'aspect de l'impératif catégorique : Tu dois, et ceci sans condition...

Agis de telle sorte que tu puisses vouloir que la maxime de ton action soit considérée comme une loi universelle.

Obéis au devoir, à la loi étrangère à tout mobile empirique de la sensibilité. Mais pourquoi obéir à la morale, qui humilie précisément notre libre spontanéité et nos penchants ? Être libre, n'est-ce pas précisément vivre au gré de nos désirs et impulsions, favoriser le jeu de la sensibilité et des affections ? Pourquoi l'obéissance à un devoir humiliant, comme Kant nous le montre, penchants et désirs, vie sensible et données empiriques, puisque seule compte l'obéissance à une loi formelle et universelle domptant le désir ? Mais, en vérité, se soumettre à l'universel de la loi, c'est accéder à l'autonomie.

Et, en effet, l'affaiblissement de l'influence des penchants, loin d'être asservissement ou esclavage, est accès à la liberté.

Être libre, n'est-ce pas accéder à une volonté rationnelle, s'élever à un mode de vouloir proprement humain ? Or, ce mode de vouloir va exclure la spontanéité immédiate, plus proche de l'animalité que de l'humanité.

Être libre, pratiquement, c'est se rendre indépendant des penchants, des caprices, de la spontanéité telle qu'elle est donnée.

Pourquoi donc obéir à la loi morale ? Pour accéder à l'autonomie et opter soi-même pour la loi de la raison.

« L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi [...].

Le principe de l'autonomie est donc d'opter toujours de telle sorte que la volonté puisse considérer les maximes qui déterminent son choix, comme des lois universelles, dans ce même acte de vouloir.

» (Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, Lagrange, p.

90). En somme, pourquoi se soumettre au devoir ? Parce qu'alors je règle ma volonté sur l'idée formelle de loi et parce qu'ainsi j'accède à une saisie en quelque sorte « intelligible » de moi-même : indépendant à l'égard des déterminations naturelles, à l'égard du mécanisme de la nature entière, je deviens cet être qui se soumet volontairement à la loi de la raison, qui met à distance toute détermination externe.

Devoir, nom sublime et grand ! Tel est le cri de Kant dans la Critique de la raison pratique : quand se taisent tous les penchants, alors surgit la « personnalité », comme autonomie du sujet moral. Après Rousseau, Kant nous montre que l'obéissance à la loi que l'on se prescrit est liberté.

Mais cet ordre kantien de la moralité n'annonce-t-il pas l'ordre social ? 1.

Analyse du sujet : Le terme de « loi » désigne une règle OBLIGATOIRE établie par une autorité souveraine, dans le but de permettre la vie en communauté des hommes au sein d'une société. Cette règle se veut générale, tant par son objet : tous les membres de la société se doivent de la respecter, que par son origine : la loi émane, de façon absolue et théorique, de la volonté de tous, en tant que tous désire pouvoir survivre dans la société. La notion de « loi morale » découle de la définition de la loi, mais elle n'en est pas l'exacté équivalente.

Elle est en effet une règle d'action à laquelle il est obligatoire de se conformer pour réaliser le bien moral. Mais elle ne prescrit aucun devoir particulier, si ce n'est d' « agir de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d'une législation universelle » (KANT, Critique de la raison pure pratique, 1ère partie, livre I). Autrement dit, le bon sens édicte lui-même la loi morale : pour savoir si une action répond ou non à une loi morale, il faut la poser comme universelle et voir ce qu'il advient de son universalisation ; De la sorte, nous voyons que la loi morale ressortit au domaine de la liberté, elle n'est pas imposée par autrui mais, bien plutôt, elle est posée par celui-là même qui agit. Obéir consiste à se conformer à l'ordre d'un supérieur dont l'autorité est reconnue et à s'incliner devant sa volonté ; c'est donc une action qui s'inscrit dans le cadre de la loi, mais qu'en est-il pour ce qui regarde la loi morale ? 2.

Problématique : Si la loi, en son sens juridique, a été édictée par les hommes au fil de l'Histoire, la loi morale, elle n'a été énoncée par personne. Elle est contenue en germe dans tout être humain comme la condition réciproque d'une vie sociale et comme une intuition. »

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