Pourquoi peut-on dire que l'âme domine le corps aussi bien que le corps la domine ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Pourquoi : Exprime une question ouverte.
Interrogation qui porte sur les raisons, les causes, mais aussi les
buts qui justifient ce besoin.
Cette question demande de déterminer ce qui fait que les deux positions
évoquées dans la suite de la phrase se justifient autant l'une que l'autre.
Peut-on : implique une capacité.
On s'interroge ici sur la possibilité de considérer la coexistence de deux
positions qui s'opposent et se contredisent.
Ame : Du grec anemos, « air », « souffle » ; du latin anima, « souffle », « vie », « âme » (principe vital) et
animus, « esprit », « âme » (siège de la pensée).
L'âme est avant tout le principe qui organise le vivant.
Parfois considérée comme matérielle, parfois comme immatérielle, elle rend compte de la complexité de la vie et
articule les fonctions vitales.
Pour Aristote, l'âme est une forme immatérielle des corps vivants et exercent
diverses fonctions hiérarchisée, d'abord vitales chez tous les êtres vivants et en plus, chez l'homme, une
fonction « intellective »( au sommet de la hiérarchie).
Cette idée conduit au sens métaphysique et religieux de
l'âme selon lequel elle est l'essence de l'homme.
Dans ce cas, l'âme est considérée comme immatérielle,
séparable du corps et de là, éternelle et immortelle.
(Cf.
Platon, tradition judéo-chrétienne, Descartes).
Corps : vient du latin corpus dont le sens est lui-même lié à celui du mot grec sôma.
Si le mot « corps » peut
désigner ce qui réunit en un tout doué d'une unité propre des éléments distincts, il s'agit ici du corps « chair »,
qui s'oppose à la substance immatérielle qu'est l'esprit.
Le corps est donc la partie matérielle de l'être humain
par opposition à l'âme.
Ainsi, Descartes le définit en tant que « substance étendue » qui est à distinguer de la
« substance pensante » qu'est l'âme (dualisme).
La phénoménologie parle du « corps propre », c'est-à-dire du
corps vécu par le sujet comme l'ensemble des rapports que celui-ci entretient avec lui.
Dominer : exercer une suprématie, tenir sous son autorité.
Aussi bien : évoque l'équivalence entre les deux membres de la phrase.
Problématique :
Ce sujet implique une double approche.
D'une part, il implique une problématique dualiste qui considère ces deux
entités comme deux réalités de nature radicalement différente, voire comme deux substances distinctes.
D'autre
part, il pose le problème de l'union de l'âme et du corps.
En effet, il s'agit tout d'abord de travailler sur l'équivalence, qu'il s'agira de justifier, entre les deux positions qui
considèrent ou bien que l'âme domine le corps, ou bien, tout au contraire, que le corps domine l'âme.
Ce sujet
demande donc que l'on s'interroge sur les raisons qui font que ces positions soient toutes deux valables, quand
chacune dit le contraire de l'autre.
Qu'est ce qui fait que l'on puisse tout aussi bien soutenir une argumentation
considérant le corps comme dominant l'âme que l'argumentation opposée ? Pourquoi peut-on trouver de la vérité
dans chacune ? Qu'est ce qui est à l'origine de la coexistence de ces conceptions ? Ont-elles un élément, un
dénominateur commun ?
Par ailleurs, ces dualismes s'inscrivent dans un questionnement sur l'union de l'âme et du corps.
Comment expliquer
d'après ces conceptions, que l'âme et le corps cohabitent en un même être et puissent agir l'un sur l'autre ? Enfin,
n'est-il pas possible, à l'aide d'un processus dialectique, de dépasser ces positions de façon à sortir de cette
opposition en trouvant une définition satisfaisante qui réunisse réellement le corps et l'âme, sans forcément les
dresser l'un contre l'autre dans un rapport de force hiérarchique?
Proposition de plan :
1- Apparemment, le corps est inférieur à l'âme, ce qui explique que l'âme soit dominante :
Le corps s'impose, on doit assouvir ses besoins tandis que l'âme est plus noble, elle est tournée vers la
connaissance, le savoir, la sagesse…
La réalité corporelle : un obstacle pour l'esprit.
En effet, en grec, jeu de mot entre sôma « corps » et sema « prison », « sépulture ».
Thèse défendue par Platon dans le Phédon : « le corps est la prison de l'âme », il est considéré comme un
obstacle, une entrave pour l'âme et la mort est perçue comme une délivrance.
Thèse des contempteurs du corps, morale judéo-chrétienne : le corps est la source de tous les péchés.
Corps
discrédité par la religion, on s'en méfie.
Pratiques de mortifications : ex.
le jeun.
On dénigre le corps concret
pour privilégier l'esprit, l'immatériel, afin de montrer la force que l'âme a sur le corps.
L'âme domine le corps signifie que je suis capable d'exercer un contrôle sur lui, que je le domine par la volonté
de mon esprit et que cette tâche est même mon devoir.
Dualisme cartésien en faveur de l'âme et au détriment du corps et des sens qui sont trompeurs et ne nous
permettent pas d'accéder à la vérité.
Ex du morceau de cire.
Dans le Phédon, il n'y a pas trace des mortifications corporelles de la civilisation judéo-chrétienne.
Il s'agit
d'une culture physique.
Platon souhaite canaliser l'énergie du corps afin d'en rester maître.
Ex : Métaphore de.
»
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