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Pourquoi peut-on critiquer une morale établie ?

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« Analyse des termes: * peut-on: renvoie soit à l'idée de possibilité, soit à celle de légitimité: a-t-on le droit ? / a-t-on la possibilité ? * critiquer: Soumettre à l'analyse, faire un examen.

Faire un examen appréciatif.

Emettre un jugement faisant ressortir les défauts, jugement défavorable * morale établie: ici, ensemble de normes reçues dans un groupe particulier, assises et en place dans la société, édifiées et installées; désigne aussi les règles de conduite existant en fait, à un moment précis, dans une société donnée. - Quel est le sens de l'intitulé du sujet ? Pour quelle raison a-t-on le droit et la possibilité de soumettre à l'analyse et de faire un examen appréciatif, éventuellement défavorable, d'un ensemble de normes et de règles de conduite reçues dans un groupe particulier et édifiées en son sein - Quel est le questionnement suggéré par l'intitulé ? N'y a-t-il pas une morale (ou une moralité) supérieure à la moralité sociale cristallisée ? La morale établie n'est-elle pas close, fermée, étroite ? Et si elle n'était même pas fondée en raison ? Bien plus, la morale établie n'est-elle pas en contradiction avec la libre création des valeurs ? - Le problème essentiel est celui de savoir si une éthique libre, autonome et universelle ne transcende pas les morales figées.

On saisit dès lors l'enjeu de la question, son importance décisive, puisqu'il s'agit d'examiner si une libre création des valeurs est finalement possible.

Interrogation centrale, entraînant des conséquences dans le champ pratique. - Bien entendu, vous vous apercevrez au passage que nombre de doctrines exposées (Bergson, Kant, Nietzsche) vous sont utiles pour traiter l'intitulé, à condition de bien les adapter. [Le respect de la tradition ne suffit pas à justifier l'aveugle soumission aux règles morales établies.

Il faut critiquer toute morale qui nie la nature de l'homme et lui commande de mépriser la vie.] La morale peut être au service de la classe dominante Marx et Engels ont durement critiqué la morale bourgeoise, laquelle légitime l'exploitation de la classe prolétarienne au nom de principes prétendument universels et désintéressés.

Elle n'est nullement le résultat d'une longue tradition.

Elle incarne la volonté de la classe dominante de maintenir et renforcer son pouvoir. Marx s'en prendra plus particulièrement à la morale chrétienne: "Le fondement de la critique irréligieuse est : c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme.

Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore trouvé lui-même, ou bien s'est déjà reperdu.

Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme, l'État, la société.

Cet État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers.

La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles.

Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité.

Lutter contre la religion c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l'arôme spirituel.

La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans coeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.

L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il. »

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