Pourquoi n'est-il pas permis d'attenter à sa vie ? Comment a-t-on essayé d'excuser le suicide ?
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«
Pourquoi n'est-il pas permis d'attenter à sa vie ? Comment a-t-on essayé d excuser le suicide ?
A.
— Apologie du suicide.
— Établir que le premier devoir de l'homme est celui de la conservation personnelle.
C'est
pourquoi il faut absolument condamner le suicide.
On a cependant essayé de le justifier.
Ainsi les épicuriens y
voyaient un remède à toute douleur ; les stoïciens l'exaltèrent comme un acte de courage.
De nos jours encore des
philosophes, qui ont, il est vrai, peu d'adeptes, le considèrent comme un acte de vertu (Goethe, Schiller, Hartmann).
B.
— Critique.
— Loin d'être un droit, le suicide est profondément immoral :
a) Il viole d'un coup la loi morale tout entière.
Si le suicide était permis il n'y aurait plus de devoir absolu, d'impératif
catégorique.
b) Par suite, le suicide participe à la malice de foutes les fautes.
C'est à la fois : un crime contre Dieu (une
désertion, car « l'homme fuit sans la permission de Dieu, le poste qu'il nous a assigné dans le monde» Kant) ;
— un crime contre la société (c'est un vol fait au genre humain et un exemple pernicieux); — un crime contre soimême (violation du respect que l'on doit à sa personne morale).
OBJECTIONS ET RÉPONSES.
—
1e Le suicide est un acte de courage.
R.
— Le suicide n'exige qu'un certain courage physique qui nous permet de braver une douleur momentanée, que l'on
espère courte.
Il témoigne en réalité beaucoup de lâcheté, car il montre que nous n'osons pas affronter la vie avec
ses charges et ses devoirs.
— Montrer d'ailleurs que tout acte de courage n'est pas un acte de vertu (exemples).
2° Quand on est déshonoré pourquoi vivre ?
R.
— Pour expier sa faute si le déshonneur est mérité, pour prouver son innocence s'il n'est point mérité.
3° Le suicide débarrasse la société d'un être souvent inutile et parfois nuisible.
R.
— L'exemple à donner est d'autant plus fécond que l'épreuve et le malheur sont plus grands.
C'est d'ailleurs par
l'épreuve surtout que Ton mérite soi-même.
B.
— Suicide et mort volontaire.
— Le suicide est une mort volontaire, mais toute mort volontaire n'est pas un
suicide.
Il y a des cas où le devoir est non pas de vivre, mais de renoncer à la vie.
« Ceux qui sacrifieraient tout à la
vie perdraient en gardant la vie, les vraies raisons de vivre » (Juvénal).
Citer des exemples : le chevalier d'Assas, le
médecin qui meurt au milieu de l'épidémie.
Il n'y a suicide que quand on meurt par égoïsme, pour se dérober aux
conséquences de ses actes, aux misères et aux douleurs de la vie.
Mais mourir pour les autres, se dévouer pour
quelque oeuvre sainte, c'est la vertu la plus sublime.
Dans le premier cas, on meurt pour fuir le devoir, dans le
deuxième, pour obéir au devoir..
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