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Pourquoi l'union du droit et de la force dans l'état pose-t-elle un problème ?

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« Analyse du sujet : Il s'agit ici de vous interroger sur les rapports entre le droit et la force dans l'Etat.

En quoi est-ce que l'union de la force et du droit pose problème dans l'Etat ? Essentiellement parce qu'il y a toujours un risque de dérive, d'excès lié à la force.

L'Etat a besoin de forces de différentes nature.

Un Etat qui manque de force ne peut se protéger contre ses ennemis éventuels venus de l'intérieur ou de l'extérieur.

Il lui faut donc avoir recours à la force, mais celle-ci n'est légitime que lorsqu'elle exprime le droit (on parlera alors de force publique).

Cependant, cette force peut très bien se retourner contre le droit lui-même ou bien jouer sur un certain nombre d'ambiguïtés pour se faire passer pour l'expression même du droit...

C'est donc sur le paradoxe de l'association nécessaire et cependant lourde d'enjeux politiques entre le droit et la force que vous devez travailler. Proposition de plan : I ] L'usage de la force est nécessaire pour gouverner : Pour protéger : contre les ennemis extérieurs pour protéger les citoyens entre eux (cf Thomas Hobbes, Léviathan : « l'homme est un loup pour l'homme », l'Etat est là pour exercer une force supérieure à celle des individus, afin de les maintenir dans un équilibre de forces, et d'empêcher qu'ils ne s'entre-tuent pour servir leur intérêts propres).

Pour Hobbes, l'Etat est nécessairement fort, et même autoritaire, pour lutter contre la nature destructrice de l'homme.

"L'état de l'homme est un état de guerre de chacun contre chacun." Hobbes, Léviathan, 1655. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué. Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule et même personne. Pour assurer l'autorité de l'Etat : Un Etat qui n'assurerait pas son règne par une puissance se verrait sans aucun doute rapidement détrôné par un homme qui, lui, aurait su s'assurer un pouvoir d'action.

"Les conventions sans le glaive ne sont que des paroles." Hobbes, Léviathan. Mais pas n'importe comment : Cependant, il est évident qu'un homme de pouvoir qui exerce une Terreur sur ceux qu'il gouverne ne répond pas à l'idée d'un gouvernement libre.

La force ne doit donc pas s'exercer selon le bon vouloir des quelques élus qui la détiennent. Transition : le droit doit être considéré comme ce qui maintient la force dans un équilibre, et lui donne des limites. II ] Mais la force doit être au service du droit : Il ne s'agit pas de recréer un Etat de nature, au contraire : L'Etat ne doit pas être un simulacre d'Etat de nature, où règnent la violence et la loi du plus fort, qui est une loi. »

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