Pourquoi l'interprétation de l'histoire est-elle variable et changeante ?
Extrait du document
xxx ?
«
HISTOIRE ET INTERPRETATION
∙ Les historiens du XIXe siècle rêvaient de faire de l'histoire une science objective.
Ce but paraît
aujourd'hui inaccessible.
Comme le constate H.‐I.
Marrou, « il n'existe pas une science historique, mais
une série de points de vue divergents et irréductibles sur le passé ».
D'abord parce que la subjectivité de
l'historien intervient dans les critères qui président au choix des événements : chaque historien ne
s'intéresse aux faits que dans la mesure où ceux‐ci confirment ou infirment un système d'explication du
monde qui est le sien.
Autrement dit, l'historien peut difficilement faire l'économie d'une philosophie de
l'histoire.
Ensuite, parce que l'histoire est semblable à la mémoire individuelle : c'est à partir des
préoccupations du présent, de leur époque, que les historiens reconstituent le passé.
C'est pourquoi
l'histoire est sans cesse réécrite.
Si l'histoire ne peut se constituer sur le modèle des sciences physiques,
c'est aussi parce que l'historien se penche sur des faits qui se caractérisent par leur singularité
temporelle.
L'historien ne peut donc ni établir de lois, ni prévoir l'avenir.
Dans son explication du passé, il
ne peut qu'établir les faits de manière rigoureuse en s'aidant des sciences auxiliaires de l'histoire
(critique des documents écrits, paléontologie, archéologie, numismatique, psychologie, sociologie,
économie...) et chercher à enchaîner les événements, en mettant au jour les causes singulières de leur
succession, tout en sachant que ces causes ne se répèteront pas.
L'histoire est une discipline originale
qui s'attache au successif, au singulier, à une réalité qui a cessé d'être.
∙ Comme dans toutes les autres sciences, l’historien construit son objet : « Le fait historique n’est pas
plus donné que les autres » (Lévi‐Strauss in « La pensée sauvage »).
Il n’existe pas de faits historiques
donnés mais toujours construits.
Parler de Moyen‐âge ou de Renaissance présuppose tout un travail
intellectuel de reconstruction a posteriori.
L’homme du XIIIe siècle n’avait pas conscience de « vivre au
moyen‐âge » !
∙ On a vu que la notion de cause, cad de loi, de relation constante entre causes et effets, n’a pas le
même sens en histoire que dans les sciences physiques.
Les actions humaines comportent toujours une
marge de liberté, donc d’incertitude.
César aurait pu ne pas franchir le Rubicon ? Si l’histoire comprend,
elle ne peut ni déduire ni prévoir.
Seul un système hypothético‐déductif peut le faire.
∙ Mais l’histoire n’est pas non plus le lieu de l’irrationnel.
Certes, elle n’est pas une science exacte, mais
ce n’est pas non plus un savoir approximatif et fantaisiste.
L’histoire n’est pas un roman, un conte pour
enfants.
La vérité historique affirme d’abord des existences à la différence de la vérité scientifique qui
affirme des faits.
Les 3 types de sciences :
Les sciences abstraites (ou hypothético‐déductives), au nombre de deux : logique et
mathématiques ;
Les sciences expérimentales : physique, chimie, biologie, astrophysique, etc.
;
Les sciences humaines (dont la scientificité est souvent contestée) : histoire, psychologie,
linguistique, ethnologie, etc.
Or, si l’on peut expliquer un fait, on ne peut que comprendre une existence et un événement.
Développons cette distinction avec DILTHEY : « Nous expliquons la nature, nous comprenons la vie
psychique » (« Le monde l’esprit »).
Pascal opposait déjà, au XVIIe siècle, deux types d'esprit, l' «esprit
de géométrie» et l' «esprit de finesse», sont donc nécessaires pour que la compréhension de l'homme
par l'homme progresse.
Plus l'esprit de géométrie est en jeu, comme dans les sciences humaines.
»
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