Pourquoi l'Homme transforme-t-il la nature ?
Publié le 30/05/2022
Extrait du document
«
À première vue, l’Homme transforme la nature car il y est obligé et même contraint.
En effet, la
majorité des personnes qui travailllent de nos jours vivent cette transformation de la nature sur le mode
de la douleur et le perçoivent comme une activité laborieuse et contraignante.
Il faut garder à l’esprit que
la transformation de la nature, en tant qu’ensemble des éléments non modifiés et non créés par l’Homme
et apartenant directement à la Terre, induit nécessairement le travail et la technique comme étant des
outils ou des moyens de cette transfromation.
Néanmoins, la transformation de la nature et donc le travail peut permettre à l’Homme de s’émanciper
de sa condition animale et naturelle originelle.
En effet, c’est notamment cette transformation qui pourrait
être un symbole de supériorité de l’Homme sur les autres animaux soumis à leurs instincts.
D’un côté, la
transformation de la nature serait une pure nécessité pour assurer la survie et la conservation de l’Homme
et d’un autre côté, cette même transformation peut également être source de libération de la partie la
plus animale de l’Homme.
Il est tout de même nécessaire de prendre en compte les possibles risques de
cette émancipation à l’échelle de l’Homme lui-même et du Vivant dans son ensemble.
Tel est le problème
qui se pose : les raisons qui poussent l’Homme à transformer la nature sont-elles animées par un besoin de
survivre parmi des animaux plus parfaits que lui ou l’Homme peut-il trouver un moyen de s’élerver de sa
condition et de s’améliorer ? En d’autres termes, l’Homme est-il réellement obligé de travailler ou peut-il y
trouver du plaisir ?
Pour répondre à ce problème, nous verrons tout d’abord la nécessité vitale de transformer la nature
pour l’Homme, puis nous verons que l’Homme peut se libérer de son animalité grâce au travail et enfin
nous étudierons les limites de cette libération à prendre en compte pour préserver l’humanité.
Avant tout, l’Homme transforme la nature par pure contrainte, il n’a pas d’autre choix que d’y être
forcé.
En effet, le travail, comme tranformation de la nature, est perçu comme une punition et même une
malédiction donnée à l’Homme pour son imprudence.
Cette idée est exprimée dans l’Ancien Testament de
la Bible dans lequel Adam et Ève, permier homme et première femme de l’Histoire, se voient obligés de
vivre aux dépens du travail car ceux-ci ont mangé le fruit défendu du jardin d’Eden, transgressant alors
l’interdiction de goûter à ce fruit.
L’arrivée du travail et de la technique est marquée par un châtiment
brutal brusque qui forcent les hommes à transformer la nature pour le reste de leur existence, et ce
jusqu’à l’extinction de l’espèce.
De ce fait, les hommes deviennent esclaves de leur travail mais surtout de
son résultat puisqu’ils ne peuvent pas survivre sans le travail.
L’esclavage est notamment associé à la
restriction de la liberté au profit d’une fin extérieure à soi et nous pouvons rejoindre la notion de
contrainte qui implique une obligation physique sans adhésion libre à la transformation punitive de la
nature par l’Homme.
De plus, le travail est également relié à une nulité et même un nudité originelles de l’Homme qu’il vient
compenser.
Lors de sa création, l’Homme serait plus faible et désavantagé face aux autres animaux qui
seraient alors parfaits grâce à leurs instincts et la capacité de transformer la nature viendrait pallier cette
faiblesse originelle.
Le mythe de Prométhée dans Protagoras de Platon illustre parfaitement larrivée de la
technique comme aide à l’Homme pour se conserver.
Dans le même cas que pour l’idée d’une punition, le
travail est ce qui permet à l’Homme de survivre et ainsi se défendre face à des animaux plus perfectionnés
que lui.
Ce serait alors également une nécessité vitale, sans quoi l’Homme se ferait écraser par les autres
animaux mieux armés et mieux protégés.
En outre, en plus d’être un homo faber, un homo sapiens et zoon politikon, l’Homme serait un animal
laborans qui doit avoir une vieactive et non une vie oisive.
Une vie pleinement active, rythmée par le
travail, serait une vie qui respecte la dignité humaine.
Au contraire, vivre passivement, c’est-à-dire sans
transformer la nature, correspondrait à une vie de bovin qui ne fait que regarder les trains passer tout au
long de la journée.
Hannah Arendt théorise la notion d’animal laborans dans La Condition humaine et.
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