Pourquoi l'homme se pose t-il la question du sens de sa vie ?
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«
Pourquoi l'homme se pose t-il la question du sens de sa vie ?
Analyse du sujet :
Du point de vue conceptuel :
Homme : Aristote donnait deux définitions de l'homme : il est un « animal rationnel », il est inscrit dans le règne de la nature mais par la raison peut parvenir à s'en
extraire épisodiquement ; il est également un « animal politique » : la nature lui a donnée la raison pour lui permettre de s'entendre avec ses semblables.
Sens de la Vie : Le sens de la Vie c'est la question philosophique par excellence.
Elle pose comme problème celui du sens, c'est-à-dire de la signification pour
l'homme de sa vie elle-même.
Elle sous entend donc que la vie de l'homme n'a pas de sens en soi, ou en tout cas pas de sens appréhendable directement par lui.
Du point de vue formel :
« Pourquoi » : Ce type de sujet présuppose la vérité d'un constat qu'il s'agit d'argumenter.
Chaque partie devra donc approfondir l'argumentation pour aboutir à la
constitution d'une réponse argumentée et mesurée.
Problématisation :
Nous nous interrogeons sur l'homme et sa tendance à questionner le sens de la vie.
Pourquoi l'homme se pose-t-il la question du sens de sa vie ? L'homme par sa
nature rationnelle ne semble-t-il pas en première analyse comme déconnecté de son animalité et privé d'instinct ? L'animal, lui, ne « se pose pas de questions », il
est doué d'un instinct qui agit en lui et le guide à chacun de ses pas, ce qui lui évite l'immense détresse de l'homme qui se trouve dans la nature sans guide, sans
repère immédiats.
S'interroger sur le sens de sa vie c'est pour l'homme une question de survie : il doit se trouver des motifs, des raisons, de la continuer.
Mais pour
autant, peut on réduire cette activité qui le distingue des autres animaux à une course pour l'animalité ? Est-ce la marque de la faiblesse de la nature humaine que de
devoir ainsi s'interroger ? Non sans doute parce que cette interrogation sur le sens de sa vie, il la mène pour conquérir son humanité : en elle il devient lui-même,
c'est-à-dire un individu particulier de l'espèce humaine, il apprend à se connaître sa vie.
Mais est-ce tout ce que l'homme apprend par ce questionnement
philosophique ? N'apprend il pas plus profondément ce qu'est le fait d'être un homme et ce que cela implique ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en
dernier lieu.
Proposition de plan :
1 .
L'homme est comme déconnecté par nature du sens immédiat de sa vie, en l'interrogeant il cherche donc à retrouver le rapport immédiat à la
signification de son existence.
a) L'animal est tout entier baigné de sa nature, c'est-elle qui lui commande chacune de ses actions.
IL remplit les exigences de sa nature par un savoir quasi inné :
l'instinct.
Sa vie est donc sensée, elle ne lui pose pas question parce qu'il est tout entier et immédiatement « enfermée » en elle.
b) L'homme à l'inverse, est empli de doute au sujet du sens de son existence, il se cherche des raisons et des motifs pour remplir ses fonctions de conservation, il
peut même aller jusqu'à se donner à lui-même la mort ce qu'un animal ne pourrait faire volontairement.
c) Son questionnement sur le sens de sa vie semble, en tout cas en première analyse, tendue vers la reconquête de cette immédiateté de la nature.
La question serait
tendue vers sa réponse c'est-à-dire au fond vers l'absence de question.
La fin de cette insupportable incertitude sur le sens de sa vie, la fin de la réflexion elle-même
entendue comme la source de l'angoisse métaphysique des hommes, semblerait caractériser la pensée elle-même comme une terrible affliction.
Problème : Pour autant il semble difficile de soutenir que l'homme est comme désavantagé par rapport à l'animal et à son instinct.
On ne peut faire de sa capacité à
interroger le monde une faiblesse qui chercherait à se surmonter dans la poursuite d'une animalité perdue : le sens de la vie humaine ne peut prendre comme but
l'animalité sans en même temps trahir sa nature propre et singulière.
Transition : Dans son questionnement l'homme ne se trouve-t-il pas lui-même ?
2 .
S'interrogeant sur le sens de sa vie l'homme tend à devenir lui-même.
a) Dans ce questionnement, l'homme semble sans doute courir après l'authenticité de sa nature, parvenir à retrouver le sens de sa vie c'est se donner à soi-même un
but.
C'est se donner l'occasion de ressaisir la direction de ses actions.
b) L'homme à la différence de l'animal, parce qu'il est capable de se remettre en question, de douter que sa vie ait un sens et de se demander lequel, ne se contente
pas de rester le spécimen de son espèce qui lui dicterait par l'intermédiaire de l'instinct toutes ses actions, il devient un individu, un être critique, un « je ».
c) L'homme dans la question trouve au moins matière à devenir lui-même, à s'approprier sa vie singulière, à conformer son existence à l'idée qu'il se fait de lui même
et de ce qu'il veut devenir.
Problème : Pour autant cette activité de questionnement, de mise en distance semble ne pas le couper de ses semblables, elle fait de lui un être unique mais sans en
faire un être hostile.
Transition : L'homme pourrait-il devenir par l'exercice pratique de sa raison critique sur son existence , une singularité sans appartenance, sans
espèce en quelque sorte ?
3 .
Avec ce questionnement radicale l'homme renoue avec sa nature sans pour autant la réduire à son animalité, grâce à ce questionnement il apprend
à devenir homme et à se rendre digne de son humanité.
a) Apprenant à se connaître l'homme apprend également la réalité de sa condition.
Il n'est ni un dieu ni une bête, il est un homme, juste un homme dont la vie
n'aurait pas de sens exilé des siens, ses semblables.
b) Le sens de la vie humaine repose dans ce questionnement lui-même plus que dans la réponse qui lui est apporté, ce questionnement est ce qui rapproche les
hommes entre eux, ce qui caractérise leur nature elle-même d'animal rationnel et politique.
Qui peut parce qu'il est capable de se poser à l'extérieur de lui-même de
réfléchir sur le Bien et ainsi de s'entendre avec ses semblables.
c) Le sens de la vie humaine est l'inconnue suprême qui unie les hommes dans une même incertitude et une angoisse qu'ils ne peuvent surmonter qu'ensemble.
Car la
réponse à cette question il se la donne eux mêmes par leurs actions, et leur capacité à façonner le monde.
L'homme est maître de lui-même, de son devenir, c'est
pourquoi il est responsable de la réponse apportée à cette question philosophique majeur qui ne trouvera de réponse que dans la mort de l'humanité où elle devra,
dans son dernier souffle se demander si elle a été digne de son humanité..
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